• Kimi de Steven Soderbergh [La critique du film]

          0
          Date de sortie 10/03/2022 Durée (01:29:00) Titre original Kimi Genre Thriller Avec Zoë Kravitz, Byron Bowers, Jaime Camil, Erika Christensen, Derek DelGaudio, Robin Givens, Charles Halford, Devin Ratray,...
        • From saison 2 : Des questions et des questions

          0
          Nombre d'épisodes : 10 épisodes Chaîne d'origine : MGM+ Diffusée à partir de : 23 avril 2023     Synopsis L'espoir s'épuise et les tensions montent alors qu'un bus rempli...
        • Time Cut de Hannah Macpherson [La critique du film]

          0
          Date de sortie 29/10/2024 Durée(01:30) Titre original Time Cut Genre Horreur, Science-fiction, Thriller Avec Madison Bailey, Antonia Gentry, Michael Shanks, Griffin Gluck, Megan Best ... Réalisé par Hannah Macpherson Nationalité...
        • Stay Hungry, de Bob Rafelson

          0
          Date de sortie : 10 mai 1976 (Brésil), 5 avril 1978 (France) Réalisateur : Bob Rafelson Acteurs principaux : Jeff Bridges, Sally Field, Arnold Schwarzenegger, Robert Golden...
        • Les sorties jeux vidéo du mois de juin

          0
          The Elder Scrolls Online : Gold Road The Elder Scrolls Online : Gold Road est l'extension de 2024 de TESO. Elle suit les événements s'étant...
        • L’œuvre de Daryl Delight (spécial Halloween)

          0
          Et si pour Halloween, on parlait un peu de littérature horrifique ? Et si au lieu de parler de H.P Lovecraft, Stephen King ou...
Home Auteurs Publication de Nicolas Leduc

Nicolas Leduc

Nicolas Leduc
65 PUBLICATION 0 COMMENTAIRES

Les beaux gosses de Riad Sattouf

0


Réalisateur : Riad Sattouf
Origine : France
Durée : 90 minutes
Date de sortie: 10 juin 2009
Acteurs :  Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, Noémie Lvovsky, Alice Tremolières, Emmanuelle Devos…

 

En 2009, Riad Sattouf, génie de la Bande Dessinée française (Pascal Brutal, L’Arabe du futur…), passe derrière la caméra et sort pour son premier film l’une des meilleures comédies de ces trente dernières années.

On y retrouve son goût des déboires adolescents qu’on avait déjà pu expérimenter dans des œuvres comme Retour au collège ou Manuel du puceau.

Dans Les Beaux gosses, on suit Hervé (Vincent Lacoste, dans son premier rôle, admirable) et son meilleur pote Kamel (Anthony Sonigo, premier rôle également et lui aussi impeccable), deux losers qui vivotent plus ou moins bien au collège, physique ingrat, élèves médiocre… Ils rêvent de sortir avec des filles, mais en restent au stade du fantasme, entre deux masturbations devant des pornos, et se prenant des râteaux à répétitions.

Et puis Hervé finit par sortir avec Aurore, l’une des plus jolies et populaires filles de sa classe.

Ce film est une masterclass. Ce film est l’anti La Boum, l’anti Lol, et anti tous les films du même tonneau. Ce film, contrairement à la grande majorité des films traitant de l’amour adolescent, possède une patte « authentique ». On se reconnaît dans les situations, on se reconnaît dans les personnages, on reconnaît l’adolescence. Dans tout ce qu’elle a de pathétique, de minable, de crade. On voit des adolescents et non pas une vision d’adulte et fantasmé de l’adolescence. On a une vision crue et non pas mièvre. Les ados ne sont pas tous beau, propre sur eux, avec une famille parfaite et aimante, complice et compréhensive. Non, ils sont maladroit, nul, mauvais en communication, romantique à leur manière, les familles bien qu’aimantes, sont dysfonctionnelles, les jeunes ne sont pas bienveillants entre eux, sont cruels, ne sont pas premiers de classe, et surtout ont la tronche pleine d’acné. Le premier baiser n’est jamais parfait, même si agréable, il contient toujours ou trop de langue ou pas assez.

 

 

Le fait que Riad Sattouf se soit entouré majoritairement d’acteurs peu ou pas connu, renforce cette impression d’authenticité. Et de cette authenticité vient l’humour du film. Parce que comme je l’ai notifié, le film est une comédie, excellente. Les interactions entre Hervé et sa mère, divorcée, complètement dépassée, pleine de bonne volonté, intrusive, et incroyablement pénible bien qu’attachante sont à chaque fois de grand moment.

 

 

 

Mais si le film est une aussi bonne comédie, c’est aussi parce que la tragédie y est présente. Je vous rassure tout de suite, il n’y a rien de trop tragique , mais contrairement aux films traitant du même sujet, le film ne s’achève pas sur une happy end.

Le fait qu’Hervé et Aurore sortent ensemble, n’est pas la conclusion. La jeune fille belle et populaire ne finit pas avec le jeune homme mal dans sa peau et pas très beau, en réalisant que la beauté est intérieure et bla bla bla… Non, en fait, ils se mettent en couple relativement vite dans le film. Il n’y a pas beaucoup d’explication sur pourquoi Aurore craque sur Hervé, c’est comme ça. Et le film va nous montrer leur relation, entre une jeune fille qui veut du changement dans sa vie et un jeune homme n’ayant aucune expérience amoureuse. On va voir leur relation se détériorer jusqu’à la rupture. On assiste à la fin d’un premier amour, et même si cela leur est bénéfique, aux deux, elle quittant une relation qui ne lui convient pas, lui, en prenant confiance en lui, et que le film s’achève sur une note d’espoir, le constat reste doux amer.

Bref, ce film est à voir, revoir et à savourer. Bien plus subtil qu’il ne puisse paraître de prime abord (le scénario en soit n’a rien de révolutionnaire et est même très basique pour ne pas dire limite inexistant) le jeu d’acteur et les dialogues offre une expérience bluffante de réalisme.

Je recommande donc ce film, véritable témoignage que oui, l’adolescence est un âge ingrat, mais que quelque part, on aimerait bien y retourner.

 

Kiss kiss bang bang de Shane Black

0

 

Réalisateur : Shane Black
Durée : 103 minutes
Origine : États Unis
Date de sortie : 14 Septembre 2005
Distribution : Robert Downey Jr, Val Kilmer, Michelle Monaghan…

 

 

Quand un gars comme Shane Black décide de passer derrière la caméra pour réaliser un buddy movie, genre dans lequel il a excellé en tant que scénariste (L’arme fatal 1 et 2, Le dernier samaritain, Last action hero…) on peut légitimement s’attendre à un bon film.

C’est le cas. Oh, punaise, c’est le cas. Ce film est une tuerie.

Déjà, fait notable, c’est le film qui a remis le pied à l’étrier au génial Robert Downey Jr (Iron man, Chaplin, Short cuts…), qui a lancé Michelle Monaghan (Mission Impossible 3, True Détective…) et offert l’un de ses meilleurs rôles à Val Kilmer (Willow, Top Gun, Heat…). Premier point, la distribution en jette.

Mais ce qui en jette encore plus, c’est le scénario brillant, les dialogues savoureux, et surtout, surtout la réalisation, absolument géniale.

On suit donc Harry Lockhart, looser attachant, cambrioleur nul, maladroit mais malin, qui suite à un quiproquo est envoyé à Hollywood, pour suivre un cours de détective privé, dans le cadre d’un potentiel rôle au cinéma. Pour cela il devra faire équipe avec Perry Von Shrike, détective homosexuel et ultra badass. (Je m’arrête deux secondes sur ce personnage. Le film est sorti en 2005, et globalement, on avait deux type de gay dans les films : soit le copié collé de Michel Serrault, le talent en moins, version Cage aux folles, soit la version Tom Hanks dans Philadelphia. Là, on a un VRAI personnage. Cynique, dragueur, bourrin, c’est clairement le personnage le plus viril du film, et ça fait plaisir de voir un personnage qui ne tombe pas dans les clichés. Et c’est à l’image du film : éviter avec une aisance dingue, les clichés tout en jouant avec. Fin de l’aparté.) Sauf que tout tourne mal, quand pendant une filature, ils se retrouvent témoins d’un meurtre, et que les véritables tueurs essaient de leur faire porter le chapeau.

Je vais le dire tout net : ce film est la meilleure comédie policière que j’ai vu. Brisant allègrement le quatrième mur, on suit toute l’action du point de vu d’Harry, qui se trouve être le narrateur. Et comme le personnage est très drôle, la narration devient incroyablement fun, avec un sujet pourtant bien complexe et incroyablement cassé gueule par moment. Les causes et motifs auraient très bien pu donner un polar ultra noir : on parle quand même de meurtres, de viols, d’inceste… et bien que le film ne minimise jamais la gravité des faits, et ne les prennent jamais par-dessous la jambe, il reste pourtant, que le film se regarde avec la banane tout du long grâce à l’excellence de son écriture.

Le trio d’acteur y est pour beaucoup. On ressent une vrai alchimie et une vraie complicité entre eux, qui se révèlent être communicatives comme jamais. On rit, beaucoup, parfois on se sent mal à l’aise, mais tout tend à désamorcer ce sentiment, par le fun des dialogues et des situations. Le film s’enchaîne sans le moindre temps mort, de la première scène à la dernière, nous entraînant dans un vrai rollercoster d’émotions, dans un polar absolument épatant.

Shane Black qui avait fait ses preuves de scénariste, a prouvé avec cette première réalisation qu’il maîtrisait son sujet. Si vous aimez rire, si vous avez aimé les aventures de Benoit Leblanc, si vous aimez les enquêtes à tiroirs et si vous voulez voir la naissance, la renaissance et le chant du cygne d’excellents acteurs, ruez vous sur ce film.

Il y a trop à dire sur ce film, du coup je préfère vraiment vous laissez le plaisir de la découverte, mais bien que le film soient hilarant, certaines scènes demeurent incroyablement triste. Comme la confrontation entre Perry et le père d’Harmony. Et surtout, je pense au meurtre d’Harry sur l’homme de mains. Il lui tire dessus, sans regarder. L’homme s’écroule. Harry jette son arme. Il reçoit un appel de Perry. Il décroche et parle comme un robot, avant d’avouer : J’ai tué quelqu’un. Ensuite il fond en larme. Cette scène est assez remarquable, surtout dans un film où le meurtre est légion, mais elle montre une facette assez trouble du héros de film d’action. Cette capacité qu’ils ont de tuer des ennemis anonymes par paquets de cent, sans tiquer. Là, le film nous montre que le meurtre est tout sauf anodin. Brillant.

 

Bons Baisers de Bruges, de Martin McDonagh

0

 

Réalisateur : Martin McDonagh
Origine : Royaume Uni, États Unis
Durée : 102 minutes
Date de sortie : 25 Juin 2008 (France)
Distribution : Colin Farrell, Ralph Fiennes, Brendan Gleeson, Clémence Poésy…

Il y a des choses qui ont tendances à me laisser totalement pantois. Par exemple, qu’est ce qui a bien pu passer par la tête des personnes chargées de la promotion du film In Bruges en France pour essayer de le faire passer pour une comédie balourde, héritière des meilleurs Max Pecas, pour premièrement, le rebaptiser Bons baisers de Bruges, laissant croire au spectateur naïf qu’il va se retrouver devant une parodie peu inspirée de James Bond, deuxièmement, faire une affiche où l’on voit Colin Farrel, un pistolet dans une main, un cornet de glace dans l’autre, avec comme accroche : « La Belgique, ses moules, ses frites, ses tueurs à gages » (ho ho ho), et troisièmement, nous offrir un simili résumé aussi bancal, à savoir : « Suite à une bévue, deux tueurs sont chargés par leur patron de se mettre au vert en Belgique. Si l’un des deux s’émerveille, l’autre, le plus jeune, ne semble pas être touché par la beauté des lieux. Tout ce complique quand leur patron charge le plus âgé des deux d’éliminer son comparse. » Alors ? On brûle de connaître la suite ou bien ? Prêt à se tenir les côtes de rire ?

Et le subterfuge ne tient heureusement pas longtemps. Dès les premières images, on sent qu’on a pas affaire à une comédie bas de gamme. La photographie, la réalisation, la musique, discrète et magnifique, nous font penser à juste titre qu’on est devant un film autrement plus complexe que présenté… Et passé les cinq premières minutes on se dit que oui, le film est drôle, oui il y a une bonne part de comédie mais dans la promo, ils ont complètement oublié la partie drame.

Comme je l’ai dit, ça apparaît vraiment en début de film, donc je vous rassure, ce n’est pas un spoil, mais on apprend très vite la teneur de la fameuse « bévue » qui a envoyé nos deux tueurs au vert.

Moi, honnêtement, je lis « bévue », je pense à une gaffe, un quiproquo voire une insulte de la part de Ray, personnage campé par un Colin Farrel fabuleux, un peu cynique, un peu brut de décoffrage, tirant la gueule en permanence, et envoyant chier tout le monde. Non, la « bévue » en question est le meurtre accidentel d’un enfant. Oui, ça calme.

Du coup, on suit nos deux tueurs, dans la ville de Bruges, filmé magnifiquement, de manière presque féerique. Le plus âgé, Ken (Brendan Gleeson, impérial) s’émerveille, apporte une touche de bonhomie, essaie de faire partager son enthousiasme à Ray, qui lui s’empêtre sévèrement, râle tout le temps, et apparaît comme assez antipathique, voir détestable, d’autant plus quand on connaît la raison de leur venue. On rit cependant, grâce à une écriture aux petits oignons et des dialogues ciselés. L’ humour est noir, acerbe mais bien présent.

Et puis le film démarre vraiment, suite à l’appel de Harry, le patron (Ralph Fiennes, sublime). Il les a envoyé à Bruges, non pas pour se mettre au vert, mais parce qu’il trouve la ville magnifique et qu’il voulait offrir à Ray, une dernière belle vision avant de l’éliminer. Ce que Ken accepte à contre cœur.

Voilà, un vrai résumé du pitch. Et maintenant, si vous n’avez pas vu ce film je vous invite à le voir séance tenante. C’est un chef d’œuvre, d’autant plus remarquable que c’est un premier film. Je crois que c’est la première fois que je vois une première œuvre aussi maîtrisée, Martin Mc Donagh nous offrant une pure masterclass.

Maintenant, ça va spoiler.

Parce qu’on se rend vite compte que le manichéisme n’existe pas dans ce film. A commencer par Ray. Si de prime abord il apparaît comme tête à claque, on s’aperçoit très vite que son attitude n’est qu’une posture de défense. Le meurtre accidentel l’a littéralement détruit. Son cynisme cache une attitude suicidaire, et il ne cherche aucune redemption, ni pardon. Même s’il essaye de retrouver un certain goût à la vie, son monologue final montre que la hantise de ce qu’il a fait, le ronge et le rongera tant qu’il n’aura pas payer. De même pour Harry. Présenter comme impitoyable et brutal, il n’en reste pas moins un homme d’honneur, ayant un vrai code moral et des valeurs. Et même s’il veut tuer Ray, il éprouve cependant un certain respect et une empathie pour lui. Et même s’il est un chef de pègre particulièrement violent, il refuse les dommages collatéraux, notamment pour pour la logeuse de Ray, femme enceinte et célibataire, véritable morceau d’innocence dans ce monde bien violent.

Bref, ce film est un must have. Des acteurs principaux parfaits, et des acteurs secondaires au diapason, une photographie et une réalisation au cordeau et une écriture soignée, renforcée par des dialogues exceptionnels. Ce film n’est pas malin, il est intelligent. La nuance est subtil mais remarquable. Drôle, froid, tragique, violent… À mon sens dans le top 5 des meilleurs polars de tous les temps.

Et puis voir Ralph Fiennes jurer comme un charretier, ça n’a pas de prix !

 


Mean Creek, de Jacob Aaron Estes

0

 


Réalisateur : Jacob Aaron Estes
Duree : 89 minutes
Origine : États-Unis
Date de sortie : 20 Août 2004
Distribution : Rory Culkin, Trevor Morgan, Carly Schroeder, Josh Peck, Scott Mechlowicz, Ryan Kelley…

 

 

 

Georges est ce qu’on appelle un « bully ». Une petite brute qui terrorise tout le monde autour de lui. Son souffre douleur préféré, c’est Sam (incroyable Rory Culkin – Signes, Scream 4…). Celui-ci décide avec ses amis, son grand frère et Marty, le meilleur ami de son frère, de se venger. Pour cela, ils organisent une petite excursion en barque à l’occasion de l’anniversaire de Sam. Leur plan ? Une farce méchante envers Georges, pour l’humilier…

 

 

Bon, si vous avez le moral, et que vous voulez le conserver, ne regardez pas ce film. Attention, ce film est un bijou. Un diamant noir, brut et à titre personnel, dans le top 10 de mes films préférés.

Mais il n’en reste pas moins que ce film est aussi dans le top 10 des films les plus durs que j’ai vu. Un film sur la bêtise adolescente, filmé magnifiquement et joué à la perfection.

Le film ne fait aucune concession, et élimine très rapidement tout manichéisme. Les personnages deviennent quasi instantanément attachants. Même et surtout Georges. Loin d’être une simple brute, on a surtout affaire à un jeune garçon très seul et au physique disgracieux, qui peut se montrer charmant et vraiment heureux de passer cette journée avec Sam et ses amis. Et cette facette va petit à petit déteindre sur les autres adolescents, qui décide finalement de renoncer à leur funeste projet. Sauf Marty, un peu brute aussi à sa manière, qui à vraiment envie d’humilier Georges, malgré les demandes des autres… Mais Marty, non plus n’est pas un monstre. Juste un jeune homme malheureux…

Premier long métrage de Jacob Aaron Estes, ce film est un home run. Tout, de la distribution à la photographie, en passant par la musique, signée Tomandandy y est parfait. Et quand la perfection tend vers le but de vous faire sentir mal, croyez moi, elle y arrive…

 

Il y a des films, comme ça, où on sait pertinemment que ça va mal finir. Parfois, c’est évident : Titanic, Roméo et Juliette… Des fois c’est plus insidieux.  Et des fois, on a des films comme Mean Creek.

On espère pourtant, vraiment, que ça va bien se passer. Quitte à ce que le film se termine sur un happy end guimauve. On espère presque voir un navet mièvre, mais inoffensif, qu’un chef d’œuvre destructeur… et pourtant on l’a le chef d’œuvre destructeur…

Ce film est horrible au niveau ressenti. D’autant plus que le fiasco final est évitable un nombre incalculable de fois. Tous les protagonistes savent qu’ils vont au désastre, et le refusent, hormis Marty et au moment où celui-ci semble sur le point de fléchir, une petite vanne, innocente de Georges renvoie direct à la fatalité.

La bonne vieille loi empirique de Murphy, qui stipule que quand quelque chose doit mal se passer, non seulement ça ce passera mal, mais en plus de la pire façon possible.

Georges, même si ce n’est pas explicitement dit, doit souffrir de troubles bipolaires et forcément lâche le kraken en apprenant le but initial de la petite balade. Et Georges devient immonde, ne contrôle plus ce qu’il dit, insulte, tape là où ça fait mal, et il n’en faut pas plus pour que Marty finisse par le pousser par-dessus bord. Et le spectateur comme les adolescents regardent Georges se débattre, ne sachant pas nager. Quand les jeunes sortent de leur torpeur pour aller l’aider, il est trop tard. Ce qui commençait comme une farce cruelle, avait continué comme une chouette journée ensoleillée entre copains, fini en drame absolu. La prise de conscience de ce qu’ils ont f ait, l’inéluctabilité de la situation dans laquelle ils se trouvent, le remord, l’horreur, jumelée au travail d’acteur absolument FABULEUX de jeunes acteurs, cueille le spectateur au ventre comme un bon vieil uppercut au plexus.

Puis leur culpabilité… Que faire ? Quand on a entre douze et seize ans et qu’on vient de commettre l’irréparable, qu’est ce qu’on fait ? On essaie de dissimuler l’horreur, puis le remord qui devient trop fort. Six jeunes innocents, six vies gâchées pour une connerie.

 

 

 

Oui… Ce film fait mal. Ça n’en reste pas moins un chef d’œuvre.

 

 

Brick de Rian Johnson

0

 

Réalisation: Rian Johnson
Scénario : Rian Johnson
Origine : États-Unis
Distribution : Joseph Gordon-Levitt, Émilie de Ravin, Lukas Haas…
Durée : 110 minutes
Sortie : 7 Avril 2006 (E.U), 16 Août 2016 (France)

 

 

 

 

 

Alors que Glass Onion casse la baraque sur Netflix, il est grand temps de nous pencher sur la première œuvre de Rian Johnson, le trop méconnu Brick.

J’entend parfois et cela me fait grincer des dents que Rian Johnson est un yes-man. Un réalisateur sans vision, juste là pour tenir la caméra selon le bon vouloir des producteurs. Il suffit de se pencher sur sa filmographie pour voir que non, et plus encore avec Brick qui mettait dedans absolument toutes les visions qui feront du réalisateur un véritable auteur : énigme à tiroir, humour grinçant, whodunit et même Joseph Gordon Levit ( Batman the Dark Knight Rises, 500 jours ensemble…) qui deviendra pour Rian Johnson, ce que Samuel L. Jackson est pour Tarantino ou De Niro pour Scorsese : son acteur fétiche.

Alors Brick, de quoi ça parle ?

Eh bien je vais vous le dire et sans spoiler.

Nous suivons Brendan Frye (Joseph Gordon Levitt) jeune lycéen, cynique et désabusé à l’intelligence bien supérieur à la normale, dans sa course pour retrouver son ex petite amie Emily (Emilie De Ravin – Lost, la Colline a des yeux…), junkie, lui ayant laisser un message très inquiétant avant sa disparition. Son seul indice est un Ford Mustang Bleue, dans laquelle Emily a été vu pour la dernière fois.

Je ne vais pas en dire plus, le film mérite largement deux heures de votre temps. En premier lieu pour l’originalité de la mise en scène. Rian Johnson en effet, a mis tous les codes du film noir hard boiled classique dans un teen movie. Et croyez le ou non, ça fonctionne excellemment bien. Que se soit dans les dialogues, usant d’un argot suranné, dans tous les archétypes de personnages, du parrain à la femme fatale, en passant par le héros, pendant lycéen du flic retors qui doit rendre des comptes au proviseur comme à un commissaire, le film fonctionne.

L’humour y est également présent, mais de façon beaucoup plus sombre que dans les œuvres suivantes de Johnson. Même si voir le parrain local interprété par Lukas Haas (Mars Attacks !), du haut de ses vingt ans accueillir ses hommes de mains dans la cuisine de la maison familiale, avec maman qui vient apporter du jus d’orange à l’assemblée, fonctionne très bien au premier degré.

Mais le film est quand même relativement froid, dû en grande partie à la réalisation (colorimètrie à dominance gris bleue) et à son ambiance pluvieuse, et aussi et surtout à son scénario.

Si le film est assez fun à voir, il n’en reste pas moins qu’il traite de sujets graves et certaines scènes restent dures. Il possède également des défauts inhérents aux premières œuvres comme des longueurs par moment (qui ne nuisent pas au plaisir global) et un scénario qui de complexe passe parfois à confus, ce qui n’empêche pas d’être passionnant.

Le jeu d’acteur est excellent, on s’en doutait au vu de la distribution et la musique ajoute à la mélancolie de l’ensemble.

Pour moi Brick et les aventures de Brendan Frye, sont les brouillons des futures aventures de Benoit Leblanc. Et quel brouillon !

Johnson prouve et signe avec ce premier film qu’il est un auteur, certes imparfait mais passionnant et vraiment très malin, ce que le reste de sa filmographie tend à prouver.

Si vous aimez les polars, les enquêtes, le tout dans un cadre moins conventionnel qu’à l’accoutumée, et si vous aimez vous faire retourner le cerveau, le tout servi par une galerie de personnages marquants, foncez voir Brick.


 

Bruno Reidal, confessions d’un meurtrier de Vincent Le Port

0


Date de sortie : 23 Mars 2022
Réalisateur : Vincent Le Port
Acteurs principaux : Dimitri Doré, Jean-Luc Vincent, René Loyon, Nelly Bruel…
Nationalité : Française
Duree : 101 minutes

 

 


En 1905, dans le Cantal, un jeune homme de dix-sept ans vient se constituer prisonnier pour le meurtre d’un enfant.

Le docteur Lacassagne, chargé de son évaluation psychologique, va recueillir sa terrible confession.

Premier film, premier chef d’œuvre. Tiré d’une histoire vraie, le film de Vincent Le Port trouble par sa réalisation naturaliste, quasi documentaire.

Cette plongée dans les pensées d’un psychopathe effraie autant qu’elle fascine, d’autant que les passages en voix off, sont les retranscriptions exactes des écrits du véritable Bruno Reidal.

Nous suivons donc, avec un mélange étrange d’empathie, de pitié et de répulsion la vie du dit Bruno, de son enfance à son incarcération. Vie jonchée de drames, d’abus… Une vie dans une famille dysfonctionnelle, entre une mère tyrannique et un père bienveillant… Des frères et sœurs perturbés… Le travail dès six ans, en tant que berger… Et les pensées de Bruno. Fantasmes érotiques et mortels. On ressent le malaise de l’enfant dans sa lutte pour contrer ses pulsions, de plus en plus présentes, de plus en plus violentes… Lutte perdue d’avance, on le sait dès la première scène, où l’on assiste hors champs au meurtre, la caméra se focalisant sur le visage de Bruno, dans une expression qui pourrait ressembler à du soulagement.

La caméra, parlons en. Vincent Le Port se porte en témoin. Pas de jugement dans sa réalisation. Il n’essaie pas d’influencer son spectateur. Nous suivons les faits comme ils se déroulent.

Le film, porté par des acteurs débutants (et mention particulière pour Dimitri Doré, magistral) en devient cru. Sec. Nous ne sommes pas face à un tueur romancé… Nous sommes face à un jeune homme nourrit de haine, de fantasmes, de pulsions et qui n’est pas aidé ou alors très peu, par un prêtre qui voit d’un plus mauvais œil ses tendances masturbatoires à ses envies de meurtres.

Le film est interdit au moins de seize ans, et c’est mérité. J’ai vu cette année the Sadness et Terrifier 2. Bruno des trois est celui qui m’a le plus choqué.

 

 

 

La scène du meurtre, apparaît en fin de film. Si on pouvait légitimement se dire que le hors champs du début allait être réitéré, après tout on s’est attaché à Bruno, et la victime est un enfant, nos espoirs s’envole. Le meurtre est long, froid, statique. On voit le couteau qui s’abat, une fois, deux fois… Le coup de poing qui fait saigner du nez… La décapitation, lointaine, mais Bruno qui exhibe la tête avant de la lancer, loin de lui, horrifié par son geste. Mais c’est trop tard. Il a atteint un point de non retour et le spectateur avec lui.

On avait été outré par l’abus d’un berger sur Bruno, et on s’était dit que voir la main de l’homme glisser dans le pantalon de l’enfant était la limite que se fixait le réalisateur, on avait tort.

Ce meurtre est l’un des plus ignobles que j’ai vu dans une fiction. Pas uniquement pour son côté graphique, mais aussi et surtout pour sa gratuité, sa fatalité et le gâchis qui en résulte.

Définitivement ce film n’est pas à mettre devant tous les yeux, même si il y a graphiquement pire. Le contexte, la psychologie du personnage principal et la réalisation froide et pourtant limpide en font l’un des films de psychopathe les plus remarquables jamais tournés.

C’est pour moi, la première œuvre la plus maîtrisée que j’ai pu voir sur grand écran. Si le courage vous en dis, tentez l’expérience. Et attendez vous à vous prendre une claque, un traumatisme, mais surtout à voir l’un des meilleurs films de cette année 2022.

 

 

 

As bestas, de Rodrigo Sorogoyen

0

Date de sortie : 26 Mai 2022
Réalisateur : Rodrigo Sorogoyen
Durée : 137 minutes
Acteurs principaux : Marina Foïs, Denis Ménochet, Luis Zahera, Diego Anido, Marie Colomb…
Genre : Drame

Nationalité : Franco-Espagnol

Il y a des films qu’on attend pas… et qui vous cueille comme un bon vieux crochet du droit dans l’estomac.

Je n’attendais rien de As Bestas. Autant dire que la vision de ce film m’a totalement retournée et m’a offert le meilleur moment cinématographique de 2022.

Attention, chef d’œuvre.

Le film pourtant propose une trame assez classique. Pour faire simple, une guerre de voisinage. D’un côté, Antoine et Olga, couple de français exilé en Galice, ayant pour projet de faire revivre le village dont ils sont tombés amoureux en effectuant au passage un retour à la terre. De l’autre côté, Xan et son frère diminué Lorenzo. Quinquagénaires espagnols, rustres, et ne supportant plus de vivre dans le dit village, sans magasins, hormis une station service et un vieux bar, sans femmes, sans vie… Eux, ils rêvent de partir. Et c’est ce que leur propose une société danoise. Racheter les terres pour y mettre des éoliennes. Sauf que l’achat ne peut se faire que si tout le monde vend… Or, Antoine et Olga ne souhaitent pas vendre… Commence alors le conflit. Chaque action d’un ou l’autre côté étant perçu comme une provocation au mieux, comme une menace au pire… Et c’est l’escalade. Tendue, étouffante… Chacun se raccrochant à son idée, et chacun amplifiant les tensions.

Ils dialoguent pourtant… mais ils ne s’entendent pas. Ils ne s’écoutent pas…

La police, elle, veille mollement, ne voulant pas d’ennui…

Ce film est à voir, ce film est à vivre. Le jeu d’acteur est juste impeccable. Les décors sont magnifiques ainsi que la photographie. Ce film est une longue plongée en apnée de la première scène jusqu’au générique de fin.

On se sent mal, dans ce film, d’autant plus qu’on arrive aisément à comprendre les deux parties. Malgré l’entêtement d’Antoine, malgré la xénophobie de Xan, on arrive à se mettre de leur point de vue.

Jusqu’au drame. Le meurtre d’Antoine dans une scène suffocante au propre comme au figuré. Et alors que le film pourrait s’arrêter ici, il continue. Car oui, le meurtre est totalement inutile. Olga n’a pas vendu. Elle reste. Pour retrouver le corps de son mari et que justice soit rendu. Son principal soutien vient de sa fille. Avec elle aussi, cependant le dialogue est rompu. Là aussi la tension monte, jusqu’à une dispute violente, où l’on craint qu’un nouveau point de non retour à été franchi. Sauf que… Marie, la fille d’Antoine et Olga, va faire ce que personne n’a fait jusqu’à présent : elle va essayer d’épouser le point de vue de sa mère. A ce moment là, le deuil peut se faire. Plus d’envie de vengeance, juste que justice soit faite, en témoigne le dialogue entre Olga et la mère de Xan et Lorenzo. Peut-être y trouvera t’on un message sur la solitude des femmes suites aux conneries des hommes.

 

 

 

Zombillenium, une adaptation monstrueuse

0

Date de sortie : 18 Octobre 2017 (France)
Réalisateur : Arthur de Pins et Alexis Ducord
Durée : 80 minutes
Acteurs principaux : Emmanuel Curtil, Kelly Marot, Alain Choquet

Genre : Comédie, animation, 
Nationalité : Franco-Belge

 

Zombillenium, la bande dessinée d’Arthur De Pins, vient de s’achever. Pour lui rendre hommage, penchons nous sur son adaptation cinématographique.

 

Les adaptations françaises des bandes dessinées françaises, font bien rarement l’unanimité. Généralement, on se retrouve avec une comédie grand public, à la gloire des acteurs principaux (quand bien même ceux-ci ne sont pas les rôles titres) et recouverte d’un humour bas du front, poncé jusqu’à la moelle.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il existe bien évidemment de bonnes adaptations : Lou, Mutafukaz, Mission Cléopâtre…

Mais pour citer Michel Audiard : C’est comme les poissons volants, ça existe mais ce n’est pas la majorité du genre.

Alors Zombillenium dans tout ça ? Fier exocoetidae s’élevant hors des flots avec fougue et passion dans l’ Océan Pacifique, ou vieux merlan échoué sur la grève grisâtre et triste d’une plage bordant la Manche ?

Poisson volant. Définitivement poisson volant.

A mon sens, Zombillenium n’est pas juste une bonne adaptation de bande dessinée franco-belge, c’est LA meilleure adaptation. Pour deux raisons : la première étant de ne pas avoir fait une adaptation en live-action, la seconde c’est une compréhension totale de l’œuvre adapté.

Logique en même temps, puisque le co-réalisateur est également le créateur de Zombillenium.

L’histoire est relativement simple (et pas simpliste). On y suit Hector Saxe, contrôleur de sécurité assez antipathique de prime abord, qui va se retrouver embaucher dans le parc d’attraction
Zombillenium, un parc horrifique dont la particularité est que tous les employés sont de vrais monstres.

Le film se veut un prequel à la BD (même si le parcours initiatique d’Hector, fait écho à celui du héros de l’œuvre originale), et présente tous les personnages de la bande dessinée, de façon moins violente et moins cru, pour que les profanes comme les connaisseurs de tous âges puissent y trouver leur compte.

Je n’en dirais pas beaucoup plus sur l’histoire, qui s’avère beaucoup plus subtile que de prime abord, et offrant plusieurs degrés de lectures. Faux semblants, culte de l’image, abandon, deuil… mine de rien, pour un film familial, Zombillenium brasse des sujets assez complexe et sombre.

Peu de clichés, pourtant avec le bestiaire proposé, il y avait de quoi, mais aucun ne tombe vraiment dans la caricature, hormis une parodie d’Edward Cullen dont la dimension emo a eut les curseurs poussés au maximum. La subtilité se retrouve également dans l’humour. Très peu de gags, finalement, mais faisant souvent mouche et offrant là aussi plusieurs degrés de lecture. Une scène notamment, qui peut sembler sombre, triste et même tragique, qui devient juste hilarante quand on a la référence musicale derrière.

D’ailleurs parlons de la musique. Elle est juste excellente, composée par Mat Bastard (leader de Skip the Use) et est totalement centrale, notamment dans une scène de concert ô combien symbolique.

Mat Bastard d’ailleurs, qui double Sirius, sympathique squelette délégué syndical, est la seule « star » dans l’équipe de doublage. En effet, les réalisateurs ont choisi des doubleurs professionnels et non pas des célébrités. Et autant vous dire que le doublage est du coup, juste parfait, mené en tête par le génial Emmanuel Curtil.

Graphiquement, le film est très beau, le mélange CGI/traditionnel, donnant un rendu cell shading très proche de l’œuvre originale (Arthur de Pins travaillant beaucoup par informatique).

Bref… Que dire de plus ? Excellent film d’animation, porté par une musique géniale et un cast vocal parfait, un humour et un message subtile, tout ça dans l’adaptation française d’une BD française…

Un film d’horreur pour toute la famille, où les monstres ne sont pas ceux/ce qu’ils semblent.

 


 

Terrifier 2, de Damien Leone

0

 

Date de sortie : 6 octobre 2022
Réalisateur : Damien Leone

Acteurs principaux : David Howard Thornton, Lauren LaVera…
Genre : Horreur, gore
Nationalité : Américaine 

 

Terrifier 2… Dur de passer à côté en ce moment, tant le film fait parler de lui. En effet, la réaction de certains spectateurs à la vision du film est assez éloquente : vomissements, évanouissements, évacuations… Pour la promotion du film, c’est clairement du pain bénit, à tel point qu’une rumeur de plus en plus persistante voudrait que le film soit carrément nommé aux Oscars. Dans quelle catégorie par contre, mystère.

Tourné pour trois fois rien, la suite de Terrifier (malin) se traîne la réputation d’être le film le plus violent, gore, atroce, immoral et moult autres synonymes, jamais réalisé.

Bref, ce film est devenu limite culte en l’espace de quelques semaines, Stephen King lui-même se fendant d’un tweet élogieux. De la part du sponsor officiel de la coulrophobie dans le monde, c’est pas rien. Mais, mais, mais… Cette réputation est elle vraiment méritée ? Eh bien c’est ce que nous allons essayer de voir.

Alors, Terrifier 2, de quoi ça parle ? Eh bien on retrouve Art le Clown là où on l’avait laissé à la fin du précédent opus : mort.

Sauf que vous vous en doutez bien, mort, il l’est pas vraiment et Art revient et il n’est pas content. Bon, du coup, si, il est content de revenir, un an plus tard (qu’a t’il fait pendant ce temps, on n’en sait rien), à Halloween et cette fois il a dans le collimateur une jolie adolescente et son crétin de petit frère, et comme tout bon tueur de slasher qui se respecte, au lieu d’aller droit au but, il va faire plein de circonvolutions, synonymes de morts violentes, jusqu’à la confrontation finale.

Le swag tout simplement

A la lecture du pitch, on se doute déjà que si il est effectivement nommé aux Oscars, ce ne sera pas pour son scénario. Pourtant le film est long. Et fait des efforts pour rendre son univers cohérent. Mais le tout malgré la simplicité de base se montre souvent confus. Et long. Parce que j’insiste, mais le film est long. Looooooong. Quasiment deux heures vingt. Alors les amateurs de tripailles se réjouissent, vu la réputation du métrage, ça va être une boucherie de deux heures, des morts à gogo (qui utilise encore cette expression ?)… Bah pas tant que ça… Finalement le bodycount est plutôt léger. Une petite dizaine de morts en tout et pour tout, à titre comparatif Halloween Kills en avait au moins deux fois plus avec une demi heure en moins. Alors pourquoi cet engouement ? Parce que Damien Leone a privilégié la qualité (si je puis dire) à la quantité. Il faut bien l’avouer, les meurtres sont originaux, et effectivement très, très graphiques. Oui, Terrifier 2 est gore. Les meurtres sont bien crades et l’un d’eux, la fameuse scène de la chambre, est particulièrement craspec. Les effets, quasiment intégralement fait manuellement, font mouches. Le film est vraiment violent, gore, sanglant…

CEPENDANT

J’ai vraiment du mal à croire que des gens se soient vraiment mis à vomir ou se sont évanouis devant ce film. Les mêmes à mon avis, qui ont tournés de l’œil devant Titane.

Alors, comprenons nous bien. Je peux concevoir que ça puisse un peu brasser le ventre si on n’est pas habitué. Parce que je le répète c’est très, très gore. Mais, le gore et la violence, du moins la perception du gore et de la violence, dépend beaucoup de l’œuvre dans laquelle ils sont diffusés.

Coucou, tu veux voir ma batte ?

Et Terrifier 2 est un film inoffensif.

 Basiquement, Terrifier 2 est un épisode d’Itchy et Scratchy en live. Le film, même s’il n’est pas spécialement cynique, est porté par un second degré, un côté cartoonesque et grand guignolesque, qui amoindrissent beaucoup, beaucoup sa vision. Un peu comme Braindead en son temps. Alors oui, c’est vraiment cracra, mais beaucoup moins percutant et choquant que des films bien moins graphiques, et infiniment moins que des films plus confidentiels (ceux qui disent qu’il n’y a rien de plus violent, ne doivent pas connaître les Cat III japonais).

Donc au final, nous avons un film, certes violent, certes gore, mais assez simpliste, pas choquant et trop long.

Alors… Faut-il le voir quand même ? Eh bien, même si je semble pas très tendre, oui. Oui. Bien sûr. Parce que ça reste un slasher quand même rentre dedans, parce que la mise en scène est bien mené, parce qu’il est fun, même si la fameuse scène de la chambre est un peu longue, parce que Art est un super boogeyman et parce qu’un projet tourné avec trois bouts de ficelles et un budget dérisoire (250 000 dollars) qui arrive à avoir un rendu aussi professionnel, mérite d’être soutenu. C’est grâce à ce soutien populaire que le film débarquera en salle française le 28 Décembre 2022, ce qui est un exploit en soit. Donc oui, allez le voir. Mais ne vous attendez ni à un chef d’œuvre ni au summum de la subversion. Juste un film d’horreur honnête et gore, ce qui n’est déjà pas mal.

 

 

This is Halloween, sélection horrifique

0

 

 

« Tu veux l’adresse d’un bon café ? Essaie la Colombie ! »

Eh oui, je commence un dossier Halloween en citant How I Met Your Mother. Et alors ?

Plaisanterie mise à part, cette phrase résume assez bien mon sentiment chaque fois que je tombe sur une liste des meilleurs films d’horreur. L’impression tenace qu’on me propose toujours, toujours les mêmes films : Les Dents de la Mer, Shining, L’Exorciste, Alien, Massacre à la Tronçonneuse, La Nuit des Morts Vivants, The Thing, HalloweenD’excellents films au demeurant, que je vous invite à voir les yeux fermés (enfin façon de parler). Le soucis étant que ces films reviennent systématiquement et font un peu partie du starter pack des films d’horreur. Des classiques.

 

Et ces dix dernières années, de nouveaux réalisateurs ont émergé tels Ari Aster (Hérédité, Midsommar…), Robert Eggers (The VVitch…), Jordan Peele (Get Out, Us…) pour nous offrir une nouvelle vision de la peur au cinéma. En parallèle, certains films sont devenus de nouveaux mètres étalons tels Mr Babadook, It Follows, Sinister… ainsi que les films de James Wan (Conjuring, Dead Silence, Insidious…). Ce sont des films qui contribuent à sortir le cinéma d’horreur de sa zone de confidentialité : offrir des frissons au plus grand monde. Certains de ces films peuvent sans souci s’asseoir à la table des plus grands classiques de l’horreur.

Et moi, avec ma bonne volonté, je vais essayer de vous en proposer d’autres !

Attention, les films que je vais vous proposer ne sont pas nécessairement meilleurs que les classiques, ce ne sont pas pas forcément non plus mes films préférés, je veux juste vous proposer une sélection d’œuvres, de manière totalement subjective et non exhaustive.

Et comme les films ne sont pas les seuls médias qui pourraient vous plaire pour un Halloween réussi, je vous propose aussi des épisodes de séries TV, des jeux vidéo ainsi que des livres.

En espérant vous faire découvrir des pépites et que quelle que soit votre configuration pour le soir du 31 octobre, vous puissiez trouver le programme qui vous conviendra le mieux !

Bonne lecture et excellent Halloween !

 

Des films pour tous les goûts…
Du coup, à tout Seigneur, tout honneur, on commence par le cinéma. Il y en a pour tous, et de tous les genres : animaliers, home invasion, surnaturel… J’espère vous en faire découvrir quelques uns, et gageons que vous y trouviez votre bonheur !

 

The Incident,  2011, d’Alexandre Courtès

Film franco-américain, The Incident nous narre les aventures d’un groupe de rock qui pour financer leurs projets musicaux, travaille comme cantiniers dans un asile psychiatrique pour malades mentaux dangereux. Quand un orage provoque une coupure de courant dans le bâtiment, bloquant les issues extérieures et laissant les patients libres, on peut dire que ça tourne assez mal !

Ce film met un très méchant coup de pression. Pour l’ambiance horrifique qui monte crescendo, pour les morts (très) violentes et pour la menace. En effet, les fous de l’asile ne sont ni des génies psychopathe comme Hannibal Lecter ou des monstres monolithiques et froid comme Michael Myers. Ce sont des hommes en pleine rupture psychotique et dont les réactions sont totalement imprévisibles ce qui rajoute à l’effroi.

 

The house of  the devil, 2009, de Ti West

Une jeune femme est engagée pour faire du baby-sitting dans une vieille maison bien inquiétante par un couple de vieux, bien inquiétant. Ti West est un grand nom de l’horreur, mais malheureusement trop peu cité. Il instaure un rythme lent, presque contemplatif pour mieux nous cueillir avec ses visions horrifiques. The House of the devil surprend, effraie et ne laisse pas indifférent, hantant bien après sa vision.

 

 

Montclare : rendez vous de l’horreur, 1982, de Tony Williams

Film australien revisitant le mythe de la maison hantée. De la maison de retraite hantée. Linda hérite de sa mère d’une grande maison (transformée en maison de retraite, donc) et y trouve son journal intime, remplit d’événements bien étranges. Ajoutez à ça qu’elle fait de bien horribles cauchemars, et quand tout débarque dans le monde réel, sachez que  l’heure d’exposition ne vous a pas assez préparés à l’explosion de violence et d’horreur qui arrive !

 

 

La secte sans nom, 1999, de Jaume Balagueró

Cinq ans après le meurtre de sa fille, Claudia reçoit un appel de sa défunte enfant, lui demandant de la délivrer…

Le thème de la perte d’un enfant est déjà suffisamment horrible en soi. Quelques grands classiques ont abordés ce thème, Ne vous retournez pas en tête. Souvent des films atmosphérique, exploitant le deuil, la tristesse, et faisant monter la sauce tout doucement… Mais là, on parle de Jaume Balagueró, le maître de l’horreur espagnole, dont on ne cite quasiment que son excellent Rec. Et Jaume Balagueró, il est comme un québécois en soirée étudiante, il a pas le temps de niaisé. Alors quand il adapte un livre de Ramsay Campbell, auteur déjà plutôt graphique dans ses écrits, on peut s’attendre à une œuvre jusqu’au boutiste. Spoiler : c’est le cas.

Les innocents, 1961, de Jack Clayton

Grand classique de l’horreur, mais toujours un peu dans l’ombre de La maison du diable, le film nous raconte comment une gouvernante à la fin du XIXe siècle se retrouve confrontée à l’esprit de sa predécesseure et de son amant, qui s’amusent à tourmenter les enfants dont elle a la garde. Elle-même commence à perdre l’esprit. C’est ballot. Adaptation du Tour d’écrou d’Henry James, ce film est à redécouvrir de toute urgence, pour son scénario, son ambiance et ses visions parfois bien flippantes.

 

 

Darkness, 2002, de Jaume Balagueró

Deuxième long métrage de l’ami Balagueró. Et attendez vous à retrouver son troisième dans la liste aussi. J’y peux rien, sa filmographie avant Rec est bien trop souvent oubliée et paradoxalement bien plus flippante. Là, on suit une famille qui vient d’emménager dans une bien jolie maison espagnole. Tout se passe pour le mieux, mis à part deux trois détails, comme les crises à répétition du père, et le fait que les ténèbres essaient de tuer tout le monde. Sérieusement, oubliez le moyen Dans le noir. Si vous voulez vraiment avoir peur du noir, regardez Darkness.

 

The Inkeepers, 2011, de Ti West

Deuxième film de Ti West. Et comme pour House of the devil, celui-ci prend le temps de nous perdre. Ici, on suit deux jeunes employés, qui travaillent pour le dernier week-end d’ouverture, d’un grand hôtel avant sa fermeture définitive. Ils s’amusent à se faire peur. Mais quand l’hôtel décide d’entrer dans la partie, et de leur faire peur à son tour, il se révèle être autrement plus efficace. Le film propose une montée en tension incroyablement maîtrisée, se moquant au passage des émissions paranormales et screamers pullulant à l’époque sur internet.

 

 

La sentinelle des maudits, 1977, de Michael Winner

Film atmosphérique, remplit à ras bord de visions dérangeantes, La sentinelle des maudits nous fait suivre Allison Parker, top modèle en vogue, qui emménage dans un appartement New Yorkais. La rencontre avec ses voisins, principalement le prêtre aveugle, posté en permanence à la fenêtre du dernier étage, va petit à petit faire remonter en elle de vieux traumatismes liés à son père. Ce film qui peut sans soucis tenir la main à Rosemary’s baby, est l’une des principales sources d’inspiration du film Les autres, chef œuvre du cinéma horrifique espagnol.


Trauma, 1976, de Dan Curtis

Ou quand une bonne affaire se révèle être une arnaque… Quand une famille loue une maison pour les vacances, une maison immense, tout confort, vingt chambres, piscine, pour deux cents dollars par mois, avec comme seule petite condition de nourrir la vieille grand-mère qui habite au grenier, l’amateur de film d’horreur éclairé sent venir la douille. Mais apparemment pas la famille Rolf, trop content de se frotter les mains devant cette aubaine. Autant vous dire que quand les emmerdements leur tombe dessus, ça leur fait tout drôle. Pitché comme ça, on pourrait s’attendre à un bon vieux nanar, mais la mise en scène et le jeu d’acteur nous offre a contrario une péloche ultra flippante et tendue du début à la fin.

Ghostland, 2018, de Pascal Laugier

Un film d’horreur, franco-canadien avec Mylène Farmer, ça vous dit ? Et bien ça devrait, parce qu’il est vraiment bon. Réalisé par notre Pascal Laugier national, qui est très loin d’être un manchot, ce film est un home invasion, de la plus belle facture. Une mère et ses deux filles subissent l’assaut de leur maison par deux tueurs ultra violents. Elles réussissent à les repousser non sans mal et accessoirement non sans séquelles. La fille aînée devient autrice à succès dans la littérature horrifique… et je m’arrête là, parce qu’on a survolé à peine un tiers du film et qu’en dire plus serait criminel. Juste un conseil, ayez l’estomac bien accroché.

The Medium, 2021, de Banjong Pisanthanakun

Ça commence comme un documentaire sur le chamanisme. Ça continue avec l’enfer sur terre. Quelle claque. Ce film est une baffe avec élan dans la tronche. Un traumatisme. Je triche un peu parce que ce film commence vraiment à devenir une référence. Pas de surprise, c’est, à mon sens, l’un des meilleurs films d’horreur de ses dernières années avec Midsommar. A la barre, le réalisateur du film d’horreur m’ayant le plus fait peur de ma vie. A la production Na Hong-jin, le réalisateur du traumatisant The Strangers. Mariage de raison, j’ai envie de dire. La montée horrifique est un modèle de maîtrise. Le film nous fait perdre pieds et nous entraîne dans ses abysses de plus en plus noires, nous laissant finalement pantelant, essoufflé et terrifié. Voyez le. Vraiment.

Host, 2020, de Rob Savage

Un petit « computer screen film » de moins d’une heure réalisé pendant le confinement peut-il être l’un des films les plus effrayants de tous les temps ? A priori, la science à répondu oui. Et je ne vais pas contredire la science. Dans la lignée des sympathiques Unfriended, Host met la barre encore plus haut, son format court permettant d’aller droit au but, en proposant une séance de spiritisme qui tourne mal. Petit bijou de trouille, un véritable rollercoaster qui fait VRAIMENT peur.

 

 

Shutter, 2004, de Banjong Pisanthanakun et Parkpoom Wongpoom

Bon… Là, je ne serais pas objectif. Ce film est le film qui m’a fait le plus peur. Clairement. Oubliez les chefs d’œuvres que sont Ring, Ju-on ou Dark water… Le film de fantômes asiatiques ultime c’est lui. Film thaïlandais qui bat les films japonais sur leur propre terrain. Ce film est un traumatisme. On y suit un photographe, qui suite à un accident de voiture, en compagnie de sa petite amie, commence à voire d’étranges ombres apparaître sur ses photographies. Ce film gère tous ses éléments à la perfection, jusqu’à la dernière image. Si vous ne devez voir qu’un film, sur la liste, que ce soit celui là  !

Bon, par contre il y a eu un remake américain… Comment dire ? Pour citer la Cité de la peur : je n’écrirais rien sur ce film, c’est une merde.

Wilderness, 2006, de M.J Bassett

Alors ok, faisons la blague tout de suite : c’est assez ironique qu’un homme qui s’appelle Bassett réalise un film avec des chiens féroces. Voilà, vous avez tous bien ri ? Bon ! Qu’avons-nous là ? Eh bien, un film sur la réinsertion qui se passe moyen, quand un groupe de jeunes délinquants sont envoyés sur une île pour un stage de survie et qu’ils survivent du coup assez peu, puisqu’un homme menant une troupe de chiens féroces a ourdi l’idée de leur faire passer un sale quart d’heure. Franchement, le film est pas super, mais il se laisse regarder sans déplaisir, possédant même quelques fulgurances assez jouissive ! Et ça, les amis, venant du réalisateur de l’abominable Silent  hill : Revelation 3D, ça s’appelle un exploit.

The Reef, 2010, de Andrew Traucki

Soyons honnête, aucun film de requins n’arrivera jamais à surpasser Les Dents de la mer. Certes, il y en a de bons comme Open Water ou plus récemment Instinct de survie, mais ni l’un ni l’autre n’arrive à se hisser au niveau de la masterclass de Steven Spielberg. The Reef peut cependant prétendre à être l’un de ses meilleurs descendants. Tourné dans un style presque documentaire par le réalisateur de Black Water, dont on retrouve la patte naturaliste, le film offre une vision bien plus réaliste du requin. L’animal n’est pas présenté comme une machine à tuer, mais comme une créature curieuse et, parfois, affamé. Ce qui ne change pas grand-chose pour les pauvres rescapés d’un naufrage qui essaient de rejoindre une île à la nage.

The Breed, 2006, de Nicholas Mastandrea

Oui, c’est encore un film pas super avec des chiens féroces sur une île. Mais que voulez vous ? J’ai beaucoup de sympathie pour ce film qui propose des attaques assez bien trouvées, et en plus on a Michelle Rodriguez qui n’est pas militaire. On est certes à des kilomètres de Cujo, mais comme pour Wilderness, le film se regarde avec plaisir et donne la patate malgré son scénario convenu (pour ne pas dire complètement stupide) et propose quelques idées originales, comme la contamination par morsure, changeant les survivants des attaques en pseudos zombies. Si, en fait, je vais le dire : c’est stupide. Mais diablement fun.

Black water, 2007, de Andrew Traucki et David Nerlich

Si tout le monde est d’accord pour dire que Les Dents de la mer est le meilleur film de requins, pour les crocodiles, les avis divergent. Certains vont dire Rogue, certains Lake placid… Certains encore vont citer Le crocodile de la mort,  les malheureux… Bon, n’y allons pas par quatre chemins, pour moi c’est Black Water. Encore un film australien, qui fait une bonne pub pour le tourisme dans le pays, on suit deux sœurs qui décident de faire un tour dans la mangrove en pirogue avec un guide. Dois je préciser que c’est une mauvaise idée ? Eh bien s’en est une, surtout quand un saurien de taille plus que correct décide de les rejoindre dans leur folle épopée. Un film bien mené et très tendu.

 

Creep, 2004, de Christopher Smith

A ne pas confondre avec Creep, de Patrick Kack-Brice, found footage hautement recommandable ni avec Creep, de Radiohead. Mais là, il faudrait vraiment le faire exprès.

Nous suivons donc Kate, qui en sortant d’une soirée arrosée, s’endort sur le quai du métro londonien. Elle se retrouve bloquée dans la station, dans le noir, seule… Seule ? Pas vraiment. Un tueur plus animal qu’humain va commencer à la traquer dans les tunnels. Un très bon film d’horreur, avec un boogeyman original et effrayant, mais étonnamment plutôt « attachant ».

 

Morse, 2008, de Tomas Alfredson

Un chef d’œuvre suédois sur le thème du vampirisme. Oskar est le souffre douleur de ses camarades. Seul, vivotant dans son quartier glauque de la banlieue de Stockholm entre deux parents divorcés. Oskar rêve de revanche. Un soir, il rencontre Éli. Une nouvelle occupante de son immeuble minable. Éli s’attache à Oskar. Elle devient sa seule amie. Ils communiquent entre leurs deux appartements en morse. Mais Éli est un vampire. Et elle a besoin de sang…

A mon sens, le meilleur film de vampire du cinéma. Vraiment. Il existe un remake américain, Laisse moi entrer, qui pour le coup est tout à fait convenable.

Le Maître des illusions, 1995, de Clive Barker

Troisième et dernier film réalisé par le génial Clive Barker. Film noir horrifique mettant en scène son personnage de roman Harry D’Amour, privé cajun, essayant d’empêcher la résurrection de Nyx, un gourou ultra violent et maîtrisant la magie, le film malgré le charcutage orchestré par la production reste très intéressant, proposant une énigme passionnante à suivre et des visions parmi les plus dérangeantes vu sur un écran. Malheureusement, ce film sera le coup dur de trop pour Clive Barker, après l’échec de son pourtant excellent Cabal, et mettra un terme à sa carrière de réalisateur.

 

Detention, 2011, de Joseph Kahn

Que peut-on attendre du réalisateur du piteux Torque, pendant à deux roues de Fast ans Furious, qui réussit l’exploit d’être encore plus con ? Pas grand-chose a priori, et certainement pas cet OVNI pour qui le terme WTF a dû être inventé. On a en vrac : du slasher gore, des voyages temporels, des idées toutes plus barrées les unes que les autres, le tout servi dans un film à la John Hughes, Breakfast Club en tête.

 

 

Labyrinthe, 1986, de Jim Henson

Une comédie musicale de fantasie par le réalisateur du Muppet Show, ça vous tente ? Sorte d’Alice au pays des ténèbres, ce conte de fées mérite vraiment qu’on s’y attarde. Je ne vous cache pas que le film a un peu vieilli, franchement vieilli, soyons honnête, mais il conserve cette aura très Dark Crystal, L’Histoire sans Fin propre aux années 80, et peut offrir une bonne alternative pour une soirée en famille si vous avez épuisé tout votre stock de Tim Burton. Alors, oui, c’est kitsch, mais bon, y a David Bowie.

 

 

The gate, 1987, de Tibor Takács

Après un violent orage, qui a déraciné un arbre dans son jardin, le jeune Glen découvre sous le tronc une mystérieuse boule. Avec l’aide de son meilleur ami Terry, et parce que sinon il n’y aurait pas d’histoire, il délivre une horde de petites créatures bien antipathiques et accessoirement un accès direct vers l’enfer. Ah, The Gate… Souvenir d’un mercredi chez un pote qui me propose de regarder Les Gremlins, en VHS et qui finalement me montre ce film. Eh bien, honnêtement j’ai passé un bon moment, avec ce qu’il fallait de frissons inoffensifs pour mon jeune âge, et à mon avis, le film pourrait tout à fait convenir à une soirée horreur en famille.

 

 

Nuit de terreur, 2003, de Jonathan Liebesman

Une légende dans la ville de Darkness Falls (bonjour, le nom !), prétend que Matilda Dixon, une vieille femme brûlée vive car accusée d’avoir tué des enfants (coucou Freddy) alors qu’en fait elle était innocente (oups !), vient se venger sur tous les enfants perdants leur dernière dent de lait… Et devinez quoi ? La légende dit vrai. Et pas de chance, le jeune Michael a sa dernière dent de lait qui bouge. Heureusement, l’ex de sa grande sœur a déjà été confronté à Matilda Dixon et est le seul à avoir survécu, ce qui tombe drôlement bien. Nuit de terreur est plutôt bien fichu, et même s’il est loin d’être un grand film, reste une série B plutôt sympa qu’il serait dommage de laisser sombrer dans l’oubli.

 

 

Ginger snaps, 2000, de John Fawcett

Si Hurlements ou Le loup-garou de Londres, font figures de classiques pour le genre lycantropique, pour moi, si Morse est le meilleur film de vampire, Ginger Snaps est le meilleur film de loup-garou.

Film très intimiste, faisant un parallèle sur les changements liés à la puberté, porté par un duo d’actrices époustouflant, ce film est tout simplement autre.

 

 

 

Midnight meat train, 2008, de Ryūhei Kitamura

Quand un réalisateur rentre dedans, comme Ryūhei Kitamura (le génial foutoir Versus), décide d’adapter une nouvelle de Clive Barker, on peut s’attendre à en prendre plein les yeux. Et effectivement, on en prend plein les yeux. Gore, brutal, violent et incroyablement oppressant, on suit un photographe qui essaie de capturer l’essence même de New York, alors qu’en parallèle un tueur ultra violent sévit dans les trains de villes. La tension monte très, très vite.

C’est dommage que ce film soit si souvent oublié quand on parle des meilleurs œuvres de Barker au cinéma. Certes, il demeure dans l’ombre de Candyman et surtout de Hellraiser, mais il fait clairement partie des meilleures adaptations à l’écran du maître du splatters.

 

Scary Stories, 2019, de André Øvredal

Film à regarder avec de jeunes ados, cette production de Guillermo Del Toro se révèle être une œuvre tout à fait convenable, ménageant un suspens bien dosé et certaines visions et trouvailles horrifiques vraiment flippantes. Dans le film, adaptation très libre du livre Dark stories, un groupe de jeune gens trouvent un livre vierge dans une maison prétendument hantée, le soir d’Halloween. Sauf que dans le livre, des histoires les mettants en scène vont commencer à s’écrire… Une alternative bien plus sombre, et surtout mieux maîtrisée, au film Chair de poule.

 

The hole , 2009, de Joe Dante

Un peu triste, j’avoue, de parler de ce film… L’avant-dernière œuvre de Joe Dante fait un peu pâle figure dans le reste de sa filmographie. Très similaire, par bien des aspects à The Gate, on y suit deux frères qui découvrent une trappe dans leur cave, trappe qui va libérer des créatures cauchemardesques. Il y a un peu de Ça, dans ce film et les obsessions du réalisateur à faire se confronter des adolescents à un mal fantastique. Un peu maladroit, un peu convenu… Reste un film agréable à voir en famille, mais laissant un goût amer, quand on sait qu’il provient du réalisateur des Gremlins et de Panic sur Florida Beach.

Pontypool, 2008, de Bruce McDonald

Morse était une relecture efficace du film de vampires, Ginger Snaps une relecture efficace du film de loup-garous, Pontypool est une relecture efficace et totalement inédite du film de zombies. Concrètement, on suit une invasion de morts-vivants pendant une tempête de neige, mais juste par le son. En effet, pendant tout le film, on reste enfermé avec une équipe de radio, dans la station bloquée par la neige. On découvre en temps réel l’invasion, en même temps qu’eux par les différentes transmissions qu’ils reçoivent. Un film vraiment original, qui nous scotche jusqu’à la révélation du « comment ».

 

Color out of space, 2019, de Richard Stanley

Quand Nicolas Cage en a quelque chose à foutre, il sait nous rappeler qu’il peut être un sacré acteur. Coup de bol, dans cette adaptation libre d’une nouvelle de Lovecraft, il est investi. Et le film se hisse sans trop de problème parmi les meilleures adaptations des écrits du génie de Providence, quand il nous raconte sa version de La couleur tombée du ciel. Une météorite tombe dans la propriété des Gardner. Tous en chœur : ça tourne mal ! Passionnant, effrayant par moment, et surtout hautement recommandable ce film mérite une vision. Voir deux ou trois.

 

 

Hocus Pocus, 1993, de Kenny Ortega

Oubliez vite la suite bien naze qui est sortie récemment, et replongez vous plutôt dans ce classique des films de sorcières. Sympa, drôle, bien joué… Certes, un petit coup de vieux derrière les oreilles, il faut bien le dire, mais il reste un film familial très cool, qui plaira aux petits comme aux grands. On suit avec grand plaisir la soirée de Max qui, pour séduire la jolie Allison, fout un bordel incroyable dans la ville de Salem. Mais un bordel sympathique, et en plus on a l’un des meilleurs personnages des films pour enfants avec Binx.

 

 

Don’t be afraid of the dark, 2010, de Troy Nixey

Ce film prouve encore une fois que déménager n’est jamais une bonne idée. Là, c’est la petite Sally qui en fait les frais, quand elle entre en contact avec « les petites créatures » qui vivent dans le sous sol de sa maison. Mais alors qu’elle croyait s’être fait de nouveaux amis, les joyeux Minipouss se révèlent être d’infâmes saloperies, qui lui chuchotent des choses pas gentilles gentilles et comme de bien entendu, ses parents ne la croient pas… Comment un film qui accumule autant de clichés peut se montrer aussi original dans son traitement ? Peut-être parce qu’au niveau écriture il y a l’excellent Guillermo Del Toro. A voir avec des enfants pas trop petits.

 

Monster House, 2006, de Gil Kenan

Pour un film d’animation spécial Halloween et familial j’ai hésité. L’étrange Noël de Monsieur Jack est trop connu, Les Noces Funèbres et Frankenweenie, trop évidents (Tim Burton, quoi !). Alors j’ai pensé à Coraline et à Wallace et Gromit contre le lapin-garou… Et finalement se sera Monster House. Et au passage, je vous ai donné deux trois titres sur lesquels vous pencher. Pourquoi Monster House ? Tout simplement parce que je trouve que c’est le meilleur film d’horreur pour enfants. Avec une vraie originalité : le danger n’habite pas dans la maison, c’est la maison elle-même. Une vrai réussite pour l’un des premiers films à utiliser la performance capture.

 

Mandy, 2018, de Panos Cosmatos

Bah alors, qu’est ce qui se passe avec Nicolas Cage ? Un an avant Colour out of Space, il nous offrait déjà une performance hallucinée, dans un film halluciné. Après avoir vu sa petite amie Mandy être brûlée vive par une secte, Red sort les armes et part en guerre. Ça pourrait être un film de vengeance classique, mais ça devient vite un trip psychédélique et hypnotique, une sorte de voyage sous acide dans un monde changeant petit à petit en peinture vivante. Vous ne comprenez pas ce que je veux dire  ? Bah regardez le film !

 

 

Fragile, 2005, de Jaume Balagueró

Dernier film de Jaume Balagueró dans cette liste, c’est promis. Continuons notre tour des bâtiments pouvant être hanté. Une infirmière traumatisée par la mort d’un de ses patients accepte un poste dans un vieil hôpital pour enfants. A votre avis, ça se passe bien ou pas ? Si vous avez répondu oui, c’est que vous êtes bien optimiste. Évidemment que ça se passe mal. Au deuxième étage, condamné, cela va de soit, il y a Charlotte. Et Charlotte est l’un des fantômes les plus graphiquement terrifiant de l’histoire du cinéma. Encore un bon cru de la part du réalisateur espagnol, qui vaut principalement pour les apparitions horrifiques du fantôme « mécanique ». Je vous laisse découvrir par vous-même.

 

Overlord, 2018, de Julius Avery

A la question, quel est le meilleur film d’horreur ayant pour cadre la Seconde guerre mondiale, la réponse est ? La forteresse noire de Michael Mann. Il y avait un piège. Mais, mais, mais,  à la question quel est le film d’horreur le plus jouissif ayant pour cadre la Seconde guerre mondiale, là, Overlord peut prétendre au titre. Du début à la fin, le film ne redescend quasi pas. De la scène d’ouverture dantesque au final ahurissant, le film se suit avec la banane tout du long. Un groupe de militaires américains se retrouvent retranchés dans un petit village sous le joug des nazis, qui font des expériences génétiques dans un laboratoire. Pour résumer et pour citer une illustre chanteuse française (aucune ironie) : ça fait bim, bam, boum. Tout du long, et c’est vraiment bon.

 

Feast, 2005, de John Gulager

Dans le genre fun et gore, Feast se pose là. Un bar perdu au fin fond du Texas se retrouve attaqué par des créatures avides de chair humaine. Vous voyez ce genre de film d’horreur où l’on devine qui va survivre et qui va mourir ? Avec Feast, oubliez ! Le film d’ailleurs s’en amuse dès les premières minutes. Et pour un film d’horreur à tendance humoristique certains de ses partis pris sont incroyablement couillus.

 

 

 


Le carnaval des âmes, 1962, de Herk Harvey

Bon, à ne pas confondre avec le simili remake de 98, qui est une purge sans nom. Là, on tape dans le chef d’œuvre onirique. Mary est la seule survivante d’un accident de voiture dans lequel les autres passagers sont morts noyés. Suite à cet événement et voulant changer de vie, elle commence à voir un Homme au teint cadavérique qui la suit. Comme souvent les films de cette époque, le film mise plus sur l’ambiance délétère que par du rentre dedans visuel. Il n’en reste pas moins une œuvre fascinante, inquiétante et tout simplement belle, qui peut s’asseoir sans problème à la table des plus grands films d’angoisse.

 


Ils, 2006, de David Moreau et Xavier Palud

Lucas et Clémentine habitent dans une belle maison qu’ils rénovent en Roumanie. Ils filent le bonheur parfait… Et on se doute bien que ça ne va pas durer quand un soir d’orage, ils se rendent compte qu’ils ne sont plus seuls chez eux. Excellent film dans le genre home invasion, le film met une pression bien méchante jusqu’à la révélation des fameux « Ils » qui tourmentent le jeune couple.

 

 

Event horizon, 1997, de Paul W. S Anderson

Des fois je reste pantois. Comment peut-on rater l’intégralité de sa filmographie et pourtant sortir l’un des meilleurs films d’horreur et de science-fiction des années 90 ? Event Horizon, invoque autant l’esprit de Lovecraft que la violence graphique de Clive Barker. On sent bien à la vision que le film a été sabré par la production, mais la vision reste totalement fascinante, dans cette histoire de sauvetage d’un vaisseau ayant traverser l’espace et le temps, et qui a ouvert un passage vers l’enfer dans son périple. La réalisation est bonne, la distribution impeccable. Un vrai film d’horreur qui n’augurait que du bon pour la suite… Puis Resident Evil, quoi !

 

The strangers, 2008, de Bryan Bertino

Pas le film de Na Hong-ji, excellent au demeurant. Non. Mais un home invasion bien tendu. Un couple revient d’un mariage. L’homme, tout à l’euphorie de la soirée, demande sa copine en mariage à son tour et se prend le râteau du siècle. Croyez le ou non, c’est pas la plus mauvaise chose qui va lui arriver cette nuit. Parce qu’on sonne à la porte… Et tout va s’enchaîner assez vite, avec un trio de tueur masqués, qui va commencer à les harceler. Un film bien mené, bien joué… et incroyablement stressant. A noter que le film possède une suite, tout aussi bonne, se déroulant cette fois avec une famille dans un parc à mobile home.

 

Dark skies, 2013, de Scott Charles Stewart

Triste sort que celui de Dark Skies. Sorti quasiment en même temps que Sinister, film d’horreur d’un autre Scott, c’est ce dernier qui est resté dans les mémoires. Et pourtant Dark Skies a bien des arguments à faire valoir. L’histoire de cette famille vivant dans un quartier résidentiel et étant la proie d’entités extra-terrestres est passionnante à suivre. Là aussi, la montée dramatique est rondement menée et quand nous découvrons en même temps que la famille les doléances des aliens, la pression monte d’un cran.

 

 

The Lords of Salem, 2012, de Rob Zombie

Film à part dans l’œuvre de Rob Zombie, injustement boudé, il est paradoxalement le plus abouti de sa filmographie. Délaissant son style graphique et clippesque , Rob Zombie nous offre un film atmosphérique, contemplatif et sibyllin. Si Rob Zombie nous avait proposé jusque là des films très violent dans le fond comme dans la forme, dont son Halloween 2 l’un des slashers les plus brutaux de l’histoire, qui précéda The Lords of Salem, celui-ci se révèle être intimiste, personnel et sacrément envoûtant. Suite à cet échec, Rob Zombie reviendra au style qui a fait sa renommée, mais sans retrouver son énergie d’antan. The Lords of Salem mérite vraiment votre intérêt.

 

Bienvenue au cottage, 2008, de Paul Andrew Williams

Comédie horrifique anglaise, on pense à l’excellent Shawn of the Dead. Et c’est bien normal, c’est génial. Bienvenue au cottage, soyons francs, est à des années lumières de la pépite d’Edgar Wright. Cependant, l’histoire de ces deux kidnappeurs maladroits et leur otage insupportable, qui se cache dans une villa habitée par un tueur se laissera suivre avec plaisir et réserve quelques excellents gags.

 

 

Tucker et Dale fightent le mal, 2010, de Eli Craig

Excellente comédie horrifique qui pourtant ne tient que sur un seul ressort comique : le quiproquo. Deux rednecks, à l’allure patibulaire, mais confondants de gentillesse et de bonne volonté, décide de retaper leur dernière acquisition : une cabane dans des bois où vingt ans plus tôt un massacre a eu lieu. Dans le même temps, un groupe d’ados absolument têtes à claques et parano, décide de venir camper dans ces bois… Attendez vous à un choc des cultures, gore et hilarant.

 

Blood island, 2010, de Jang Cheol-soo

Ça démarre comme un drame, intimiste. Une femme, témoin dans une affaire criminelle, décide de se mettre au vert. Pour cela, elle se rend chez une amie d’enfance, sur une petite île. Elle s’aperçoit bien vite, que son amie est sous le joug d’un mari violent, et du reste de sa belle famille qui abuse allègrement d’elle. Son seul réconfort est sa petite fille…

Encore une fois, une perle d’une noirceur absolue nous vient d’Asie. Film coréen méconnu à découvrir de toute urgence.

 

The Hunt, 2020, de Craig Zobel

Relecture gore, fun et marrante des Chasses du comte Zaroff. Un peu dans la même lignée que Wedding nightmare, on suit de riches tueurs qui organisent une chasse à l’homme, mais qui vont vite être dépassés par une proie bien plus retorse. Étonnamment moins manichéen qu’il n’y parait et doté de dialogues savoureux, dont une relecture du Lièvre et la tortue, qui vaut son pesant d’or, le film idéal pour une soirée entre amis.

 

 

 

The lost, 2006, de Chris Silvertson

Une grosse claque à la découverte, celui là. Tiré d’un livre de Jack Ketchum, le film nous fait suivre un pur sociopathe en la personne de Ray Pye. Le film possède un rythme lent et oppressant, car après une scène d’ouverture brutale, on sent que le personnage principal essaie de se contenir. Toute la pression vient de cette attente, le moment où Ray va finir par vriller. Le film joue avec nos nerfs et nous fait vivre la longue descente vers la folie d’un être profondément mauvais. On est pas loin du Patrick Bateman d’American Psycho.

 

Borderland, 2007, de Zev Berman

Rien à voir avec le jeu vidéo. Là, on se retrouve face à l’adaptation très libre d’un véritable fait divers, celle de la secte de Matamoros, secte satanique et ultra violente, qui sévissait au Mexique. Trois jeunes américains se rendent donc au Mexique pour faire la fête. Et croyez moi, pour faire la fête, ils vont la faire. Violent, glauque, crasseux, mettant des pics de tensions assez intenses, Borderlands est un survival de très bonne facture mais à ne pas mettre devant tous les yeux.

 

See no evil, 2006, de Gregory Dark

Quand on décide de mettre Glenn Thomas Jacobs dans un film d’horreur, d’instinct, on sait que ça va pas être lui la victime. Déjà effrayant quand il évoluait sur les rings de catch sous le nom de Kane, et impressionnant au milieu d’autres catcheurs, donc des mecs d’en moyenne 1m90 pour 130 kilos de muscles, autant vous dire que quand on le met en scène avec des ados insupportables, dont le poids cumulé doit être équivalent à celui de son avant bras, on devine assez vite que ça va être une boucherie. On a raison.

Glenn interprète donc Jacob Goodnight, un tueur souffrant d’un méchant complexe d’Œdipe et ayant l’énucléation comme péché mignon, qui sévit dans un immeuble abandonné que les autorités locales ont eu la bonne idée de vouloir rénover, travail alloué à un groupe de réinsertion. Disons le en toute simplicité, les survivants auront bien mérités leur remise de peine.

 

Paradise lost, 2006, de John Stockwell

Survival en milieu tropical, peu connu et surtout peu aidé par la campagne publicitaire. Qui a eu la bonne idée de surfer sur l’ouvrage précédent du réalisateur, Bleu d’enfer, pour vendre le film ? Parce que si vous vous attendez à un film de surfeur avec des bimbos, la transition risque de vous surprendre. Un peu comme si on vous proposait Breaking Bad en le vendant sur Malcolm. Là, John Stockwell, qui restera à jamais pour moi Dennis dans Christine,nous propose un survival plaisant à suivre avec quelques scènes gores bien troussées et une photographie magnifique, sur fond de trafic d’organes.

 

Dagon, 2001, de Stuart Gordon

Stuart Gordon fait indubitablement partie des grands maîtres de l’épouvante. Sa passion pour les Grands Anciens n’est plus à prouver, malheureusement son Dagon, l’œuvre de sa filmographie qui se confronte le plus frontalement aux écrits de Lovecraft reste dans l’ombre de ses autres œuvres, From beyond et, surtout, Re-Animator en tête. Pourtant Dagon a bien des arguments à faire valoir. Certes, il a un côté très « téléfilm » dans l’exécution, le jeu des acteurs fait très théâtrale et le scénario a de gros trous. Dit comme ça, je suis sûr que je vous vends du rêve, mais l’histoire de ces deux couples qui s’échouent sur une île dans  laquelle se déroule un culte à la gloire d’une divinité païenne, tient en haleine. Pour moi, si l’on excepte la trilogie de l’Apocalypse de John Carpenter (The Thing, Prince des Ténèbres  et L’Antre de la folie), Dagon est le film qui capte le mieux l’essence de la littérature lovecraftienne. En plus d’une enquête qui donne envie d’être suivie, le film réserve quelque scène de pure terreur, dont l’une d’entre elle rappellera certainement aux joueurs Call of Cthulhu sur Xbox.

 

You’re next, 2011, de Adam Wingard

Encore un home invasion. Un repas de famille, dans une maison isolée… Des tueurs débarquent… Où est l’originalité ? Dans le look des tueurs, peut-être, avec leurs masques inquiétants d’animaux. Dans leur brutalité, aussi… Et dans le fait, surtout, que les tueurs vont tomber sur une victime carrément récalcitrante. Et c’est super jouissif.

Bien souvent, dans les films d’horreur, on a un tueur qui roule sur tout le casting et qui au final, pas toujours mais souvent, va se retrouver face à la final girl, qui bien que s’étant comporté en victime pendant tout le film, va réussir, par maladresse du tueur, par chance, voir par Deus ex Machina si les scénaristes n’ont pas d’idées, à terrasser le monstre. Bah dans You’re Next la fameuse final girl n’est pas une pauvre chose fragile, mais John Rambo. Inventive, réactive, maligne… Alors qu’on nous présente une menace quasiment invincible, violente, dangereuse, la dite menace va se faire défoncer comme le titan bestial face à Livaï Ackerman pendant tout le film. Ajouter à ça un scénario malin et une ironie mordante et vous tenez un pur kiff qui donne la patate.

 

Horribilis, 2006, de James Gunn

James Gunn possède un peu le syndrome Peter Jackson ou Sam Raimi. Le grand public les a découvert avec leur film « prestigieux ». Et comme quand on découvre Braindead ou Bad Taste après Le Seigneur des Anneaux,découvrir Horribilis après Les Gardiens de la galaxie peut faire tout drôle.

Dans ce film d’invasion d’une petite ville, par des limaces extra-terrestres, l’ami James Gunn, nous démontre à quel point son travail chez Troma, lui a été profitable. Il ramène dedans tout ce qu’il aime : un humour noir permanent, aucun tabous, du gore, Nathan Fillion et Michael Rooker… Ce film est de mauvais goût. Mais d’un mauvais goût ultra maîtrisé. Il suinte, il est crade, il dégouline… Il est drôle, il est absurde, il est malin… La répulsion n’aura jamais été aussi attirante.

 

Innocence, 2004, de Lucille Hadzihalilovic

Ce film n’est pas un film d’horreur. Ni fantastique. Même de loin. Pas de tueurs fous. Pas de fantômes… Juste une idée de base un peu étrange  : des fillettes se réveillent dans des cercueils en bois, au porte d’un château qui sert de pensionnat. Là, on leur enseigne la danse et les sciences et vie de la terre… Les fillettes ne sont pas maltraitées, au contraire, leurs enseignantes sont toutes très bienveillantes… Que fait ce film dans cette liste, alors, êtes vous en droit de vous demander. Tout simplement pour son ambiance. Le film baigne dans une ambiance onirique tout du long, pose des questions qui ne trouveront pas de réponses. C’est mystérieux, c’est passionnant et c’est beau. Tout simplement. Et les détracteurs de Marion Cotillard pourront bien fermez leur bouche devant ce film.

 

The Secret, 2012, de Pascal Laugier

Pascal Laugier est un peu comme Jaume Balagueró (et toute proportion gardée comme Tobe Hooper). Il a réalisé un film qui a éclipsé le reste de sa filmographie : Martyrs. Effectivement, ce film est un coup de boule mais son film le plus dérangeant à mon sens est The Secret, cependant infiniment moins graphique. Film difficile à appréhender lors de la première vision, pourtant son ambiance X files / Stephen King pourrait de primes abord sembler accessible, mais cette histoire d’enlèvement d’enfants propose tellement de niveaux de lectures et tellement de faux semblants, qu’il laisse un fort sentiment d’incompréhension d’abord, et une grande sensation de malaise ensuite. Un vrai film d’horreur.

  

Pour bien commencer la soirée

En apéritif, pourquoi ne pas commencer par un format court ? Les séries horrifiques pullulent actuellement, de Walking Dead a American Horror Story,  en passant par les séries de Mike Flanagan… Si, il est compliqué de choisir un épisode en particulier dans les feuilletons, il est plus facile d’en trouver quand les séries sont constituées de Loners. En voici quelques uns pour tous âges.

Buffy : Un silence de mort

Si la série Buffy ne manque pas d’épisodes effrayants, je pense par exemple à Réminiscence et son monstre tueur d’enfants, ou l’excellent épisode Cauchemar, qui est pour moi la meilleure représentation d’un rêve à l’écran, je vous conseille néanmoins Un silence de mort, épisode quasiment totalement silencieux et son groupe de tueurs démoniaques, les effrayants Gentlemen.

 

X files : la Meute

Ouh, le méchant épisode que voilà ! Quand Fox Mulder et Dana Scully enquêtent suite à la découverte du cadavre d’un nouveau né complètement difforme enterré à proximité d’une ferme habitée par des frères consanguins, on s’attend à frissonner. On est loin du compte. L’un des deux seuls épisodes interdit au moins de 16 ans de la série, tellement violent et choquant qu’il ne fut jamais rediffusé à la télé.

X files : Peur Bleue

Ou quand X files rencontre l’émission Cops. Ça donne une traque aux monstres en found footage, avec une entité prenant la forme des pires peurs des gens. X files est une série qui a toujours pris plaisir à expérimenter, et Peur Bleue est l’un de ses meilleur représentant.

 

X files : Folie à deux

Personnellement, l’un des épisodes qui m’a le plus fait peur. Un homme prend ses collègues en otages : il les voit comme des zombies et son manager comme un insecte géant. L’homme est tué. La situation se calme… Sauf que Fox commence à avoir les mêmes visions… Est il fou, lui aussi ? Ou l’homme disait il vrai ?

 

Esprits criminels : Premier rendez vous

Parce que les monstres humains et réalistes sont bien plus effrayants que n’importe quelle créature imaginaire, et que la série Esprits Criminels nous offre un bon échantillon de la lie de l’humanité, je vous propose Premier rendez vous.Ou quand l’équipe du BAU traque un tueur cannibale, sadique et sataniste.

 

 

Fais moi peur : L’histoire de la ténébreuse musique

Pour les enfants et jeunes ados, il existe moult séries horrifiques. On en verra d’autre un peu plus loin, mais là, je vous parle d’un épisode VRAIMENT effrayant. Et pas que pour les enfants. Cette histoire de musique montant de la cave et animant une poupée aussi grande que dangereuse constitue un sacré traumatisme personnel !

 

 

Chair de poule : La colo de la terreur

J’avais beaucoup aimé le livre à l’époque, l’épisode est plutôt sympa, même s’il possède tous les défauts de la série, à commencer par le jeu d’acteur médiocre. Mais suivre ce groupe de jeunes dans une colonie de vacances où le personnel est pour le moins suspect, et où plane l’ombre d’une mystérieuse et dangereuse créature vivant dans une cabane abandonnée, reste assez plaisant.

 

 

 

 

Chair de poule : La revanche des nains de jardins

J’aurais pu vous parler des épisodes avec Slappy, la marionnette démoniaque, mais l’épisode que je préfère reste cette comédie avec des nains de jardins « méchamment farceur ». Franchement, ça aurait pu faire un bon long métrage de Joe Dante (toute proportion gardée), tant la vibe Gremlins, Toy soldiers est présente.

 

 

 

 

Au-delà du réel, l’aventure continue : Les yeux de la peur

Là, pareil, j’aurais pu parler de bien des épisodes, notamment Au royaume des sables et ses créatures voraces. Mais cette histoire d’un homme qui voit à travers les yeux d’un meurtrier m’avais vraiment glacé le sang à l’époque. Quelques visions m’avaient fait passer de bien mauvaises nuits, j’espère que ce sera votre cas aussi !

 

 

 

Les contes de la crypte : Le Canyon de la mort

Pour être honnête, la quasi intégralité des Contes de la Crypte pourrait trouver leur place ici. Mais j’en ai choisi deux. Ce Canyon de la mort avec cette poursuite entre un criminel, un flic et un vautour dans un canyon désertique. Avec comme toujours une fin aux petits oignons, assez gore je dois dire, mais toujours teintée de l’ironie qui faisait le succès de la série. L’un de mes épisodes préféré.

 

Les contes de la crypte : Objectif meurtre

Pourquoi lui et pas un autre ? J’ai hésité avec le Sacre de la tronçonneuse… Mais finalement, ce sera Objectif meurtre. Je l’ai découvert jeune, sur les défunts Jeudis de l’Angoisse. Il m’avait terrorisé. En le revoyant bien plus tard j’y ai découvert une seconde vision, bien plus drôle. Pour la montagne russe de sentiments, provoqués par la jalousie d’un photographe envers son jeune collègue, l’entraînant de ce fait dans une spirale mortelle, je vous le conseille.

 

Masters of horror : La fin absolue du monde

Chef d’œuvre d’une heure. Dernier chef d’œuvre de John Carpenter, de loin le meilleur épisode des Masters of Horrors, ce quasi remake de l’Antre de la folie est tout simplement génial. Un détective est engagé pour retrouver la bobine d’un film dans laquelle on verrait la mise à mort d’un ange. Soucis, toute personne l’ayant vue ait devenue folle et s’est suicidé… Si vous aimez Big John, si vous aimez l’horreur, regardez le.

 

 

Masters of horror : Jenifer

Un policier, Franck Spivey sauve la vie d’une femme muette, alors qu’elle allait se faire assassiner. Il l’a recueille dans sa famille. Malgré son visage difforme, elle possède un corps de déesse, et Franck commence une relation avec elle… Perturbant. Dérangeant. Violent. Glauque. Après plusieurs navets indigne de son talent passé, Dario Argentorevient aux affaires avec ce Jenifer de bien belle facture. La première saison des Masters of Horrors contient de très bons épisodes, Jenifer est clairement au dessus du lot.

 

 

 

Une soirée de jeux

Et si nous quittions notre rôle de spectateur pour devenir acteur ? Là encore, je vais vous proposer une sélection de jeux vidéo d’horreur, un peu éloigné des classiques Resident Evil, Silent Hill et autres Outlast. Des jeux qui méritent vraiment que vous vous attardiez dessus.

  

The Count Lucanor, de Baroque Decay

Hans se dispute avec sa maman, lui reprochant leur pauvreté. Il décide donc de quitter la maison pour se rendre au château du comte Lucanor…

Une sorte de conte horrifique, nous offrant des visions assez sombres et parfois sanglantes. Bonne rejouabilité grâce à ses multiples fins.

 

 

Layers of fear, de Bloober team

Dans ce jeu, très contemplatif, nous visitons la demeure d’un peintre devenu fou. Pas d’ennemis, pas de combats… Mais une ambiance très pesante, et la peur, la vraie comme compagne de voyage dans la visite de cette demeure où rien n’est ce qu’il semble être, à la recherche de la vérité sur cet artiste qui a plongé dans la folie.

 

Yomawari, de Nippon Ichi Software

Graphisme tout choupi, pour une des plus grosses productions horrifiques vidéoludique. On suit une petite fille à la recherche de sa sœur, en pleine nuit, dans une ville peuplée de créatures cauchemardesques. Terrifiant de bout en bout. Sa suite, est encore plus dérangeante, avec une introduction absolument traumatisante. Un troisième jeu doit sortir à la fin du mois.

 

Death Mark, de Spirit Hunter

Bon niveau d’anglais exigé pour celui là, mais si vous n’avez pas de problèmes avec la langue de Shakespeare, ce visuel novel, sur fond de malédiction, devrait vous faire passer de sacrées nuits blanches. Un homme découvre une marque sur son bras. Peu à peu, il perd la mémoire. Son seul indice ? L’adresse d’une étrange demeure…

 

Detention, de Red Candle Game

Vous vous endormez à l’école. A votre réveil, il n’y a plus personne. Ce court pitch peut faire penser à un autre jeu d’horreur : Coma. Pourtant, les deux jeux diffèrent totalement dans leur construction. Cet excellent jeu coréen, m’a donné des suées, particulièrement pour le lore qui revisite l’histoire coréenne de manière glaçante.

 

Yuppie psycho, de Baroque Decay

Par les mêmes développeurs que The Count Lucanor. Cette fois, vous êtes le nouvel employé d’une start up. Et votre première journée de travail ne va pas se passer du tout comme prévue. Vision d’horreur, stress permanent… À vous de découvrir les sombres secrets que cache votre nouveau lieu de travail.

 

What remain to Edith Finch, de Giant Sparrow

Pas vraiment de l’horreur pure, bien qu’il y est plusieurs idées perturbantes. Dans ce faux walking simulator, vous vous retrouvez successivement dans la peau des membres de la famille Finch, dans les derniers instants de leur vie… Poétique et mélancolique en diable.

 

 

 

The Last door, de The Game Kitchen

Un jeu espagnol qui adapte du Lovecraft en point and clic ? Je dis banco. Et le jeu est bien mené, bien stressant, avec une histoire en chapitres qui donne envie de la suivre jusqu’à la résolution finale. A noter que le même studio a sorti un autre jeu bien glauque, le bien nommé Blasphemous.

 

 

 

Quelques pages pour  finir…

Comme tout le monde n’a pas forcément envie d’être devant un écran, je vais vous proposer une petite sélection de livres, encore une fois de façon totalement subjective. Bon, soyons honnête, je pourrais vous parler pendant des pages et des pages des meilleurs livres d’épouvante sans tomber dans les grands classiques. Mais au-delà des Stephen King, Clive Barker, Lovecraft, Peter Straub, j’ai aussi envie de vous parler de nouveaux auteurs, tel que Adam Nevill, Shaun Hamill. Et surtout de notre Daryl Delight national. Cet auteur dépoussière la littérature horrifique avec brio, avec une efficacité qui force le respect. Tous ses livres sont des tueries. Je ne parlerais pas de sa saga Amalia, son œuvre la plus aboutie, que je réserve pour peut-être un dossier futur. Une de mes plus belle découverte dans le genre horrifique. Je ne parlerais pas non plus de Jean Louis Dubeau, que j’aime beaucoup mais dont j’attends la fin de sa trilogie des Dieux. Voici juste un petit assortiment de livres vraiment bons, qui j’espère vous plairont.

 

Une nuit au funérarium, de Daryl Delight

Pour moi, le livre idéal pour Halloween. Dans ce recueil de nouvelles, vous allez retrouver tout ce qui faisait la sève des Contes de la crypte. En lieu et place du gardien, nous retrouvons Jasper, un croque-mort particulièrement affable, qui va nous raconter la triste fin des défunts dont il s’occupe. Les histoires sont méchantes voir nihilistes, mais incroyablement fun, grâce à l’humour noir et l’ironie qui les parsèment tout du long. Ici on ne punit pas les « méchants », mais de pauvres personnes qui se prennent méchamment la loi de Murphy dans la tronche. J’ai adoré ce livre, avec une mention spéciale pour la dernière nouvelle qui m’a fait penser à une version hard core du génial After Hours de Martin Scorsese.

 

La légende de Spellman, de Daryl Delight

Premier livre de Daryl Delight, premier coup de poing. L’auteur a une manière d’écrire qui va droit au but. Ici, pas de temps morts. Trois jeunes garçons, dans les bois, se font peur en se racontant chacun une version différente du dénommé Spellman. C’est gore, les personnages sont bien écrits, c’est violent, parfois drôle, parfois choquant… Dans ce style rentre dedans, Daryl Delight ne fait pas les choses à moitié, et s’impose à mon sens comme le James Herbert français. Carrément.

 

Une cosmologie de monstres, de Shaun Hamill

Un auteur à suivre, assurément. Pour son premier livre, Shawn Hamill, nous raconte l’histoire d’une famille, sur plusieurs années, dont le plus jeune fils est visité par un monstre. Poignant, prenant, triste… Un de mes gros coup de cœurs de l’année. Le livre ne vous lâchera pas, même une fois la dernière page tournée.

 

 

 

Fog, de James Herbert

Petit classique de James Herbert, cette histoire de brouillard qui rend  meurtrier et suicidaire dès que quiconque entre en contact avec lui, est vraiment un livre à dévorer d’une traite. Herbert ne se perd pas dans son récit et va droit au but, délivrant au passage des scènes absolument apocalyptiques.

 

 

 

 

L’horreur de Kill Creek, de Scott Thomas

Ce livre est tout simplement un hommage à la littérature d’épouvante des cents dernières années, Hantise en tête. Scott Thomas nous refait le coup de la maison hantée, mais réussit l’exploit de se montrer original, avec ses histoires entrecroisées. Vraiment un coup de maître

 

 

 

 

Tales from the crypt, de Divers

Parce que ce n’est pas qu’une série télé, pourquoi ne pas vous replonger dans ces classiques de l’horreur version bd ? Un florilège d’histoires toutes plus méchantes les unes que les autres dans lesquels une mauvaise action ne restent jamais impunie. Ajoutez à ça un graphisme exceptionnel, une ironie permanente et une bonne dose de gore, et vous allez vous régaler.

 

 

 

Neonomicon et Providence, d’Alan Moore et Jacen Burrows

Ou quand l’auteur de bd le plus talentueux adapte Lovecraft. Rien à redire, Alan Moore est un scénariste incroyable. La précision de son écriture n’est plus à prouver et les dessins de Jacen Burrows, remarquables. Les deux compères vous entraîneront dans un voyage au seuil de la folie, et soyez prêts, parce qu’ils vous feront franchir le pas. Et vous aimerez ça.

 

 

 

Le seigneur des guêpes, de Iain Banks

Le narrateur,  jeune homme, vivant en autarcie avec son père dans les landes écossaises, attend le retour de son frère, psychopathe, qui vient de s’échapper de l’établissement dans lequel il se trouvait… Sauf que notre narrateur est encore plus dérangé. Tueur à ses heures perdues, enfantin dans ses activités, sadique, il s’est créé de macabres rituels, auquel il voue un culte sans nom.

Macabre, répugnant et néanmoins fascinant, ce livre est dans mon top 5 de ceux que j’emmènerais sur une île déserte.

 

 


La fée des dents, de Graham Joyce

Ça tombe bien, ce livre aussi est dans mon top 5. Tout d’abord une parenthèse. J’adore Stephen King. Mon livre préféré est Ça. Cependant, ce n’est pas pour les exactions du clown polymorphe que je l’aime tant. C’est pour la construction de ses personnages. Leurs interactions et surtout cette espèce de témoignage d’une époque. Je crois que je préfère Stephen King quand il est intime. C’est pour ça, qu’hormis Ça, les écrits du maître du Maine que je préfère sont ceux où il délaisse l’horreur et le fantastique pour nous raconter des histoires humaines. Tel que Joyland, le Corps ou Chasse cœur en Atlandide. Il arrive à me rendre nostalgique de lieux, époques et personnes que je ne connais pas…

C’est un peu ce sentiment que je retrouve en lisant La fée des dents. L’histoire de ces amis, qu’on suit de l’enfance au début de l’âge adulte, parallèlement harcelée par la fée des dents, être fascinant et ambiguë, me donne envie de chialer chaque fois que je le termine. A noter qu’il est sorti autrefois sous le titre L’intercepteur de Cauchemars.

 

Coldheart Canyon, de Clive Barker

Évidemment que j’allais mettre un Clive Barker. Je suis un homme de goût. Et pas forcément son plus connus. Étrangement, cette histoire de demeure hantée par d’anciennes stars, dans laquelle un acteur, défiguré par la chirurgie, emménage, s’éloigne un peu du style Barker traditionnel. Pas trop de sang, pas trop méchant même pas trop horrifique finalement. Mais génial de bout en bout. Bah oui, mais c’est Clive !

 

 

 

Duma key, de Stephen King

Et on enchaîne avec un petit King. J’ai hésité avec celui-ci et Histoire de Lisey, mais finalement, Duma Key a gagné le duel. Assez peu connu, pour un roman du maître, et avouons-le, plutôt mineur, le livre n’en reste pas moins passionnant, nous racontant l’histoire d’un homme qui suite à un grave accident part en retraite dans une maison sur une plage, et se prend de passion pour la peinture.

Stephen King oblige, le fantastique vient vite se mêler à la partie.

 

 

Salem, de Stephen King

Et je triche complètement, parce que celui-là est connu. Et encore de Stephen King. Cependant, et en général, quand on demande le livre le plus effrayant du King, Salem est incroyablement peu cité. On lui préfère en général Simetierreou Ça. Pourtant, cette histoire de vampires qui, insidieusement, viennent coloniser la petite ville de Jerusalem ´s Lotest proprement effrayante et fera dresser quelques cheveux sur la tête.

 

 

 

 

La maison des feuilles, de Mark Z. Danielewski

Ce livre n’est pas pour vous…

Meilleur incipit et particulièrement honnête. Ce livre est terrifiant dans son fond comme dans sa forme. Basiquement, très basiquement, le livre raconte un documentaire tourné dans une maison où les proportions sont bien plus vaste à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ne vous tenez pas à ce résumé, mais si vous voulez vous attaquer à ce livre, armez vous de courage. Parce qu’il va vous résister et ne rien faire pour vous faciliter la tâche. Une œuvre complexe comme jamais. Soyez juste sûr d’une chose, vous n’avez jamais rien lu de similaire.

 

Appartement 16, de Adam Nevill

Encore une histoire de lieux hanté, mais il faut bien l’admettre, à l’écriture ça fonctionne bien. Surtout quand on a Adam Nevill aux manettes. Comme pour Daryl Delight, je vous recommande tous ses livres, mais celui-ci réussit à dépoussiérer méchamment le genre, avec cet appartement au passé trouble. Un pur moment de frayeur.

 

 

 

 

Le Ferry, de Mats Strandberg

Ah, une bonne croisière. Rien de tel pour se revigorer. Sauf quand le bateau abrite une créature maléfique, un vampire, qui va commencer à décimer les joyeux plaisanciers. Un livre très sympa à lire, grâce notamment à son système de multi narrateurs, qui s’amenuise au fil du récit au rythme des morts. Bien plaisant, bien flippant et donne envie de découvrir les prochains écrits de l’auteur.

 

 

 

La belette, de Comes

Une dernière bd, pour finir. Dans ce thriller surnaturel et inquiétant, un couple de citadins et leur fils autiste, emménage dans un petit village perdu. Le fait que la femme soit enceinte semble susciter beaucoup d’intérêt auprès du voisinage, particulièrement pour le prêtre du village et pour une mystérieuse femme qui voue un culte à Demeter, et qui se fait appeler La Belette.

 

Bande dessinée poétique, envoûtante, elle sait créer un fort sentiment de malaise, renforcé par le trait particulier de Comes.

 

 

 

Si vous avez tenu jusque là, je vous réitère mes bons vœux pour Halloween. Encore une fois, cette liste vous propose juste des œuvres qui, moi, m’ont plut et que je voulais partager avec vous. Il m’en reste encore sous le coude, après tout, il y a des Halloween tous les ans, mais avec ça, vous devriez pouvoir vous occuper !