Pays : États-Unis
Année : 2012
Casting : Chris Pine, Alec Baldwin, Jude Law, Isla Fisher, Hugh Jackman

Nous nous sommes habitués à raconter des histoires pour nous expliquer comment fonctionne notre monde, particulièrement enfants. Nos contes, nos mythes, tous ces récits sont des allégories qui nous permettent de comprendre l’univers par un biais « fictionnel » pourtant proche de la réalité. On en trouve de nombreux exemples au cinéma, que ce soit dans le cinéma live (« ET ») ou bien d’animation (« Kubo et l’armure magique », « Mulan »). Notre film du jour est un excellent exemple récent de cette manière d’agencer nos mythes et nos symboles de manière compréhensive sans être aliénante.

Les Gardiens sont les protecteurs des enfants tout autour du globe. Ils sont quatre : le Père Noël, le Lapin de Pâques, la Fée des dents et le Marchand de sable. Mais quand Pitch, le croque mitaine, arrive pour effrayer les enfants, ils vont devoir composer avec un nouveau membre : l’impétueux Jack Frost…

Le film touche directement aux « Grandes histoires », proches du mythe, de par sa construction même. Ainsi, on a droit à une menace sur la planète entière avec comme protagonistes des personnages de la culture populaire. Chacun profite d’ailleurs d’un fort travail de caractérisation visuelle, que ce soit dans leurs designs ou bien dans leur univers (L’antre du Lapin, le Pôle nord). Pitch profite d’ailleurs d’un look assez simple mais efficace pour jouer sur sa nature terrifiante et assez peu définie. On peut également noter le travail sur les décors en général, appuyant les avancées dans l’animation numérique au point d’ancrer dans une forme de réalisme quasiment photographique. On sent également que tout ce qui touche aux particules (de sable, neige ou de Pitch) a profité d’un énorme effort pour conserver une vision concrète et onirique à la fois.

C’est d’ailleurs une décision logique car cet aspect mythique du récit est visible par un point de vue enfantin de par le biais de certains personnages. En plus de permettre une empathie pour le public visé assez jeune, cette vision permet de concilier réalisme et « mythologie » tout en passant de nombreux messages de manière simple mais néanmoins efficaces comme la recherche de soi ou plus encore le pouvoir des croyances. Sans toucher au domaine glissant de la religion, on peut voir que la foi et la conviction envers une figure est ce qui en fait sa force même. Pour qu’une personne atteigne un statut de « légende » ou pour qu’une histoire survive aux générations, il faut qu’elle soit assimilée par gens, qu’elle soit crue et partagée. L’inconscient collectif et notre folklore partagent une puissance qui peuvent les rendre intemporels et immortels s’ils sont transmis, expliqués et acceptés.

« Les cinq légendes » est donc un film d’animation remarquable, aussi bien sur son fond que sur sa forme époustouflante. En transformant nos icônes culturelles en héros, le film pose un œil à la fois adulte et enfantin qui devrait ravir tous les publics et émerveiller avec la même force…

 


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