Date de sortie 31 octobre 2018 (2h 15min)
De Bryan Singer, avec Rami Malek, Gwilym Lee, Lucy Boynton…
Genres : Biopic, Drame – Nationalité : Américain – Musique : John Ottman
Bohemian Rhapsody, la chanson. Le groupe se bat avec son producteur pour que cette chanson soit celle choisie pour la face A du single et pour passer à la radio. Ce dernier reste intransigeant : la chanson est trop longue, elle n’est pas assez claire, trop originale et elle risque de ne pas plaire au large public d’un groupe en pleine montée vers la gloire. Le bras de fer est tendu, mais Queen et leur chanteur-leader restent droit dans leurs baskets : ils ne font pas une chanson pour plaire au public, ils font une chanson avec leurs tripes, ils font ce qu’ils veulent, ils explorent, ils ne trichent pas, ils ne cabotinent pas. Quitte à tout plaquer. C’est ça être rock and roll, non ?
Bohemian Rhapsody, le film. Pour moi, cette scène est centrale : elle montre exactement le contraire de ce qu’a fait Brian Singer qui réalise ici un film calibré pour plaire aux fans de Queen. Et ça fonctionne très bien. Les chansons célèbres sont omniprésentes : on vibre, on danse sur son siège, on chante… Le grand Freddy (Rami Malek est époustouflant !) est présenté uniquement sous son beau jour, tout est édulcoré à la sauce Hollywood. Le biopic choisit le classique schéma « naissance-ascension-problème-happy end ». C’est mignon, c’est sucré, c’est familial (idéal pour que les quarantenaires fans depuis toujours transmettent la flamme à leurs enfants… de quoi faire quelques entrées en plus ?)…
Mais est-ce que c’est ça l’esprit Queen ? Est-ce que c’est ça le rock and roll ?
qu’est-ce pour vous l’esprit Rock’n roll ? Je ne cherche pas à persifler. J’aimerais savoir dans le but de comprendre ce qui, selon vous, manque à ce film pour en faire un film rock’n roll.
La liberté, la subversion, la réécriture des codes. Et vous ? 🙂
Pour moi c’est beaucoup plus nuancé parce que j’en ai vécu la fin. La liberté et la subversion, oui. Mais souvent, cela amenait des drames insoutenables. Durant la fin des années 70 et le début des années 80, j’ai perdu quantité d’amis d’overdose ou par le sida. Du coup, je préfère que le film n’aborde pas frontalement cette période car si Freddie Mercury brûlait effectivement la chandelle par les deux bouts, les 3 autres étaient de paisibles pères de famille (ou presque). Et en prenant de l’âge Mercury est devenu un redoutable gestionnaire de fortune. Rien de très rock’n roll là dedans