On le sait capable de tout, notre ami belge sort son premier film le 30 mai prochain : on a testé pour vous !
Un concept original
On connait au moins trois François Damiens. Tout d’abord : le digne successeur de Raphaël Mezrahi avec des caméras cachées devenus cultes, ensuite le rigolo de service dans des films comme « Dikkenek » qui a marqué toute une génération ou le moins connu « Des nouvelles de la planète Mars » et enfin l’homme au cœur tendre dans les récents « Otez-moi d’un doute » ou « Les cowboys » dans lesquels il explore la paternité.
Pour son premier film, il propose un pitch et un concept qui réunit les trois. C’est l’histoire de Dany (interprété par lui-même) qui décide de s’évader de prison pour pouvoir donner une vraie éducation à son fiston. Vous vous doutez bien que notre taulard a plein de bonnes idées pour bien faire grandir son ket Sullivan. Je n’en dirais pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir.
Mais là où finalement la boucle se boucle et où tout devient plus intéressant, c’est que toutes les scènes-clefs de ce long-métrage d’environ une heure et demi ont été tournées en caméra cachée. La structure du film est écrite, avec une trame cohérente et simple qui donne les bases d’une comédie « classique ». Mais cette ligne conductrice permet la rencontre de nombreux personnages (on explore la prison, l’hôpital, l’école et bien d’autres lieux de la vie quotidienne) qui vont être piégés à leur insu par un Dany l’embrouille en grande forme !
Les secrets du tournage
L’écriture du film a duré trois ans, une écriture à deux mains qui s’est faite de manière progressive entre les périodes de tournage de l’acteur. Une écriture difficile puisqu’au-delà des moments de délire qu’elle présageait, François Damiens a fini par avoir peur de se faire car-jacker par la faisabilité des scènes et du film. Heureusement, tout ça a fini par se concrétiser, et a pu prendre forme avec le casting de Sullivan (parmi environ 150 candidats) au final plus jeune que ce qui était prévu au départ (le potentiel comique n’en est que plus grand).
Le tournage a duré un an et demi, sachant que toute l’équipe de tournage devait se tenir prêt à se mettre à l’ouvrage quand l’équipe de repérage trouvait une situation favorable. Pour chaque scène de caméra cachée, douze personnages ont été piégés. Cela a permis de pouvoir choisir à chaque fois la meilleure scène pour le film, sachant que parfois, le Belge a été victime de sa notoriété en se faisant rapidement démasquer par son interlocuteur, malgré ses quatre heures quotidiennes de maquillage !
Tout ce dispositif a abouti à 450 heures de rush. Il est intéressant de noter que le montage a eu lieu au fur et à mesure de ces 18 mois du tournage, sachant que ce dernier s’est déroulé dans l’ordre chronologique de la narration. Ces précautions ont été prises afin de donner de la cohérence au film. Le réalisateur tenait à connaître précisément ce qui s’était passée dans la scène précédente, sachant qu’évidemment il ne pouvait pas prévoir les réactions des personnages piégés.
Un vrai film à mourir de rire !
Au final, pas de best of qui mixe les meilleurs moments de chaque scène : on a le droit à un vrai film. Cohérent de bout en bout, même si on sent bien que tout ça n’est qu’un prétexte pour donner un beau terrain de jeu à un évadé de prison déchainé. On peut tout de même révéler que le générique de fin proposera quelques petits moments sympas des personnages qui n’ont pas été choisis… Et on imagine qu’il y a de quoi bien s’amuser dans un probable futur DVD !
Evidemment, nous ne conseillons pas ce film à ceux qui sont allergiques à l’accent belge et aux facéties de celui qui nous faisait déjà beaucoup rire dans « L’arnacoeur ». Ne vous attendez pas non plus à être émus comme dans « La Famille Bélier » : ce n’est clairement ni le propos, ni le ton du film.
Pour les autres, foncez, vous ne serez pas déçus ! Nous ne saurons d’ailleurs que trop vous conseiller de ne pas regarder la bande-annonce, pour avoir la surprise de tous les gags. Pour les cinéphiles qui aiment les concepts originaux (comme le « Mon garçon » avec Guillaume Canet sorti en 2017), c’est aussi une bonne expérience. Et puis c’est aussi une façon de célébrer ce bel artiste, aussi vrai que simple, qu’est François Damiens.