Sortie : 1981, Sortie de l’édtion physique : 20 septembre 2021
Durée : 1h30, 1h39 pour la version longue
Genre : Fantastique 
De David Hemmings
Avec : Robert Powell, Jenny Agutter,Angela Punch McGregor
Musique : Brian May 

 

Synopsis : Un 747 s’écrase dans un champ. Seul le pilote en réchappe. L’accident semble inexplicable et le pilote, incapable de se souvenir, se lance dans une enquête, aidé par une jeune femme medium.

 

 

L’avis de Nicolas 

 

David Hemmings est un acteur emblématique, une véritable gueule de cinéma mais aussi un cinéaste. Rimini a ressorti son film « Le survivant d’un Monde Parallèle » le 20 septembre 2021 dans un beau combo Blu-ray/DVD.

 

Le film est adapté d’un roman de James Herbert intitulé Celui qui Survit.

Un avion se crashe violemment, la quasi entièreté des passagers est décédée excepté un des deux pilotes. Une enquête est menée afin de comprendre la raison de ce crash.

Le Survivant d’un Monde Parallèle est une série b assez efficace qui comporte certaines séquences qui coupent le souffle. La séquence de la catastrophe est d’une implacable violence grâce à son montage qui laisse le temps au spectateur de saisir la gravité et l’horreur de la situation. L’explosion qui suit lorsque l’avion tente de se poser est également saisissante. Cette imagerie précède d’une certaine façon le grand traumatisme américain du 11 septembre 2001.

 

 

Le film est également un mélange assez efficace de plusieurs genres puisqu’il s’agit à la fois d’un drame d’enquête qui s’oriente par la suite dans les limbes du fantastique avec les esprits des victimes qui reviennent hanter le pilote afin de l’aider dans sa quête de vérité.

Des séquences de meurtres assez graphiques accompagnent cette quête. Celle du meurtre d’un photographe véreux est stupéfiante puisqu’elle est lente et atmosphérique prenant place dans une longue marche hypnotique dans un cimetière perdu dans la forêt. La photographie de John Seale est stupéfiante et est responsable de l’intensité de cette séquence.

 

 

Seale est d’ailleurs un grand directeur de la photographie qui a notamment bossé sur Mad Max Fury Road. Et comme par hasard, Brian May, le compositeur des musiques des deux premiers Mad Max est responsable de celle du film d’Hemmings.

 

L’édition de Rimini possède deux montages différents, il est fortement conseillé de découvrir le film dans sa version longue qui permet au montage d’être moins abrupte et fragmenté. Le film semble donc plus digeste avec cette version.

La restauration est d’ailleurs superbe. Rimini propose également un livret écrit par Marc Toullec, une Interview du producteur Antony Ginnane et du directeur de la photo John Seale et enfin un reportage sur le tournage du film.

 

 

Le Survivant d’un Monde Parallèle est donc une petite série b australienne qui a des ambitions dramatiques. Le film est sympathique mais n’arrive pas à dépasser ce stade faute à une mise en scène pas toujours saisissante. Elle peine à démarrer et demeure profondément académique malgré des idées assez prenantes. Cependant, ce film qui marche dans les pas du cinéma fantastique australien est à voir en plus d’être plutôt impressionnant dans les moments qui convoquent l’étrange !

L’avis de Liam 

 

On a beau continuer à célébrer encore et encore le cinéma fantastique d’antan (souvent en oubliant de faire de même avec celui présent, comme si les années passées étaient uniques juges de qualité), on en oublie régulièrement des titres plus modestes et moins populaires, à l’instar de ce « Survivant d’un monde parallèle », sorti ici chez Rimini. Il suffit de jeter un œil sur certains sites connus par tout le monde pour constater que ses notes sont plutôt basses, ce qui est surprenant au vu de la qualité d’ensemble d’un long-métrage pas si facile à appréhender directement.

 

 

Savoir ainsi que le film a disposé d’un budget plutôt réduit surprend lors du visionnage, notamment par la représentation d’un crash d’avion plutôt spectaculaire et brutal. La gestion de la mise en scène, si elle est perfectible, fait au moins usage de ses ressources avec un degré de dureté qui appuie les intentions du récit. C’est surtout le travail sur la lumière qui frappe, perpétuant tout du long un sentiment de cauchemar éveillé qui ne nous lâche pas. La beauté de certains plans n’a alors d’égale que la dureté de certaines séquences, notamment certaines morts qui jouent sur une forme de ressenti plus que sur du graphique, évoquant dès lors une forme de violence suggestive qui n’en a pas moins un certain impact.

 

 

Le récit part sur un ton plutôt lent afin de mieux brouiller certaines pistes, notamment par le biais de l’amnésie du héros. Si certains points surprennent moins que d’autres, il ne reste que le scénario parvient à faire ressentir une certaine mélancolie du survivant après un tel désastre, point souligné notamment lors d’un hommage où la compagne d’une victime s’énervera sur notre héros. Le fardeau du survivant, celui qui interroge sur le destin qu’auraient pu connaître les personnes perdues qui nous sont chères, amène une sensibilité plutôt surprenante qui nous convainc encore plus de la solidité d’ensemble du long-métrage.

 

On peut alors qualifier dignement ce « Survivant d’un monde parallèle » de maîtrisé, à l’instar de l’édition proposée par Rimini, et on espère que cette sortie permettra de mieux apprécier un film mélancolique qui fonctionne plutôt bien dans son ensemble. À la lisière de l’horreur, de la science-fiction et du drame, le long-métrage de David Hemmings se révèle une bonne surprise dans le domaine des séries B bien trop souvent oubliées malgré leurs qualités d’ensemble.

 

 

 

 


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