Sortie : 14 août 2002 en salle, 16 novembre 2023
Durée : 1h44
Genre : épouvante/horreur
De Neil Marshall 
Avec Sean Pertwee, Liam Cunningham, Craig Conway, Emma Cleasby, Thomas Lockyer
Musique : Mark Thomas

 

Neil Marshall est un réalisateur à l’origine d’une petite filmographie composée de films de série b plutôt attachants. Il est surtout connu pour The Descent, survival horrifique particulièrement terrifiant ayant eu un fort impact sur la manière de percevoir l’horreur de celui qui écrit ces lignes. Autant vous dire que ce cinéaste dégage une grande sympathie et que, forcément, la découverte de son tout premier film ne pouvait qu’être un événement.

 

Dog Soldiers possède tout dans son titre, c’est une réappropriation du mythe du loup-garou qui suit un détachement de militaire confronté aux chiens qui vivent à minuit dans une forêt luxuriante et angoissante. Ainsi, un premier point peut être soulevé , la référence. Le film en est bardé, Neil Marshall y met tout en œuvre, au point de passer beaucoup de temps à rendre hommage aux films qu’il aime.

La référence est, selon moi, toujours quelque chose de respectable car cela ouvre un dialogue entre les films et rappel qu’un ou une cinéaste, avant d’être un ou une artiste, est avant tout quelqu’un qui regarde des films. Les références sont donc nombreuses, le film prend place dans une forêt avec une menace invisible qui décime un régiment complet, forcément, on pense au Predator de John Mc Tiernan puisque la façon d’évoluer dans l’espace des monstres peut rappeler celle de l’extraterrestre avec des dreadlocks. Le film évoque également Aliens de James Cameron dans sa construction avec ces militaires qui se retrouvent dans un espace limité et infesté par une présence monstrueuse qui, de plus, contamine les soldats.

Au delà de ces références, se met en place un film très ludique qui sert de brouillon à l’excellent The Descent. On y retrouve les mêmes motifs d’une confrontation avec le mal qui se caractérise par une descente littéral dans les enfers. Ainsi, Marshall créé une mise en scène qui joue avec l’espace entourant les personnages, c’est plus souvent les arbres eux mêmes qui servent de moteur horrifique. La peur provoque la perte de repères au point qu’un soldat en pleine course poursuite avec une des bestioles se retrouve empalé à un arbre par accident. L’horreur fonctionne donc plutôt bien en créant une certaine angoisse constante qui permet de suivre les personnages dans leur cauchemar.

 

Par la suite, le film devient un pur huis clos et les monstres se dévoilent, le ton change et le rythme s’accélère. L’action prend place et ce qui est tout de suite plaisant lors de cette partie est l’usage des costumes.

Le costume, le monstre, est une composante essentielle du film d’horreur tant il permet de faire croire à la matérialité de la créature qui s’en prend aux héros. Cette matérialité des corps organiques des loups garous est véritablement incarnée dans Dog Soldiers tant ces chiens de l’enfer sont à la fois gracieux et terrifiants. Cette fois, pas de transformation très graphique mais plutôt une façon de se mouvoir qui terrifie. La lenteur des monstres créé une forme de poésie inattendue qui les rends à la fois effrayant et fascinant.

 

Cependant, là où le bât blesse est la question de la dramaturgie. Au delà de l’écriture des personnages qui est loin d’être fine et transforme les protagonistes en créature de cinéma habituelle et dénuée de complexité humaine, c’est surtout au niveau des émotions que le film se rate. En effet, il est impossible de croire une seule seconde à l’intensité dramatique que le cinéaste tente de créer dans le film. La faute à un manque d’homogénéité entre le fantastique et l’intimité. Bien heureusement, The Descent est largement une réussite au niveau de l’horreur et confirme une chose, Dog Soldiers est un premier film audacieux qui sert de porte d’entrée au film suivant que je recommande fortement tant il corrige pas mal d’éléments embarrassant de cette première œuvre tout à fait recommandable.

 

L’édition :

 

Le film est disponible chez BQHL en blu-ray, en DVD et en steelbook combo 4k et blu-ray.

Il est accompagné :

 

d’un commentaire audio de Neil Marshal
Entretien avec Neil Marshall autour des créatures du film (38′)
Le tournage de Dog Soldiers par son réalisateur, les producteurs, les acteurs et le responsable des effets spéciaux (20′)
La création des décors par Simon Bowles (13′)
Combat, un court-métrage de Neil Marshall (7′)
Diaporamas (4′)

 


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