Sortie le 17 août 2016 – Durée : 1h58

Réalisé par Sang-Ho Yeon

Film d’action-fantastique sud-coréen avec Gong Yoo, Kim Soo-Ahn, Yu-mi Jeong

Faire un film de zombies intelligent, avec un propos, de l’action non numérisée avec une caméra qui sait filmer et des moments de grâce ? N’en jetez plus, après un été cinématographique bien fade, voici le meilleur film d’action de l’année ! Non, je ne m’emballe pas !

Busan 1

C’est l’histoire d’un train qui part pour Busan. Mais quand une fille touchée par le virus zombie entre dans un wagon, tout change… Surtout quand on apprend que l’épidémie touche peu à peu tout le pays. J’en conviens, le pitch est un classique du film de zombies. On peut dire que l’on prend 28 jours plus tard (Dany Boyle) et Snowpiercer (Joon-ho Bong), que l’on remplace Brad Pitt par un acteur coréen que l’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam, que l’on reprend les meilleures thématiques de la saison 12 de Walking Dead et que hop, le tour est joué ! Oui. Mais non !

Busan 5

Sang-Ho Yeon a des choses à dire et sait comment le faire ! Tout d’abord, en dressant une galerie de personnages dont la psychologie va s’étayer petit à petit avec finesse. Un père pris dans le tourbillon de son travail avec les boursicoteurs et sa fille de six ans qu’il a tendance à négliger. Un couple où Madame est enceinte et où Monsieur a un tour de biceps comparable à son code d’honneur. Deux sœurs âgées qui ne partagent pas la même vision sur l’empathie. Un couple d’étudiants frais et amoureux, un illuminé lambda, un chauffeur dévoué, un stewart qui cède à la pression d’un groupe apeuré mené par un businessman beaucoup plus dangereux qu’une horde de zombies…

Busan 3

Deuxième point, crucial pour un spectateur comme moi qui a de plus en plus de mal avec les scènes d’action ultra-numérisées de nos amis américains qui pensent que réaliser un film se résume à multiplier les plans de pyrotechnie informatisée à une vitesse rendant épileptique : doser les scènes d’action en les filmant avec grâce et technique. Fans d’attaques de zombies, ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas déçus… Même si ce film a été présenté à Cannes, il vous réserve de vraies montées de tensions. Leurs chorégraphies – des centaines et des centaines de figurants assoiffés de sang ! – sont soignées, avec en point d’orgue une dernière attaque cinématographiquement magique…

Busan 4

And the last, but not the least… la profondeur du film ! La filmo de ce réalisateur Sang-Ho Yeon est marquée par la dimension sociale et la critique de ce monde qui va trop vite, qui oublie ses valeurs pour ne penser qu’au profit. Non, la B.O. du film n’est pas « L’internationale » sud-coréenne, c’est bien plus subtil que ça ! En chacun de nous, il y a du bon, et du mauvais. Certaines situations nous poussent à faire des choix… Qui sont les zombies ? Comment être un humain ? Qui sont les agresseurs et qui sont les victimes ? Comment réagissons-nous lorsque nous sommes confrontés à nos peurs ? Des questions qui pèsent encore plus vu le contexte actuel…

Bref, il y a tant de scènes magiques dans ce film asiatique – avec un final ébouriffant – que ceux qui ne jurent que par les blockbusters américains laissent de côté leurs préjugés : FONCEZ voir ce film, en train s’il le faut !


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Nicolas, 37 ans, du Nord de la France. Professeur des écoles. Je suis un cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Ennemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

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