CRITIQUE : KINGSMAN : SERVICES SECRETS
Kingsman : Services secrets de Matthew Vaughn
Kingsman : Services secrets n’est pas, comme on aurait pu le croire aux premiers abords, une version teen movie sans intérêt de James Bond, mais bien une relecture jouissive des films d’espionnages en total adéquation avec son époque.
Après Kick Ass, parodie de super-héros, trash et décomplexée, loin des objets formatés que représentent les productions Marvel actuelles, Matthew Vaughn nous offre Kingsman : Services secrets qui est dans cette même lignée puisqu’il s’agit d’une nouvelle adaptation d’un comic book : The Secret Service de Dave Gibbons et Mark Millar.
Vaughn fait parti de ces réalisateurs qui apportent leur empreinte et leur univers dans leurs films. Kingsman en est l’exemple, une adaptation bourré de références ciné et de clins d’œils et a la fois si singulier parmi les flopées de blockbusters aseptisés qui sortent chaque année.
Ici on retrouve la tradition du film initiatique du genre : l’opening mélodrame, nouvelle vie, rencontre avec le mentor, la formation, passage de flambeau et réussite finale, mais bien mis en scène par son déroulée.
Vaughn met aussi en scène les codes classiques des films d’espionnage avec brio tel un certain 007 : scénario abracadabrantesque, des personnages caricaturaux et kitsch.
Si l’on baigne dans les clichés facile ceci est totalement voulu.
Parlons en de cette mise en scène. Car au delà du scénario volontairement simple, ce sont les prouesses visuelles et les dialogues qui font mouche. Dans un style purement britannique, le réal ne va pas nous sortir des blagues américaines lourdingues a toutes les sauces. L’humour, beaucoup plus subtil, réside dans le comique de situation, l’humour anglais quoi, mon préféré personnellement.
Ici, on baigne dans la culture britannique ou les espions portent la classe du costard jusque dans leur nom.
Dans le film, les espions travaillent pour une agence nommée Kingsman alias l’homme du roi, et tous les membres portent des noms en référence aux chevaliers de la Table ronde : le chef est Arthur (Michael Caine) et les agents se nomment Galaad (Colin Firth), Merlin (Mark Strong) et Lancelot (Jack Davenport).
Kingsman n’est pas un film compliqué au scénario complexe, c’est avant tout un divertissement, mais un divertissement maîtrisé.
Honnêtement, on ne voit pas les 2 heures passées. L’action s’enchaine au rythme effréné de la bande son, qui n’hésite pas à accompagner certaines scènes de disco. Un hommage vintage particulièrement réussi.
Vaughn parvient l’exercice de passer d’une scène au premier degrés, a celle au second degrès sous humour noir lors de scènes volontairement trash et hyper stylisées.
Il n’y a qu’a voir la scène, désormais culte, dans l’église. 5 minutes non stop de carnage, inattendu, immoral et totalement jouissive.
Le tout est servit pas un casting en très grande forme. Passant d’un Colin Firth dans un rôle innatendu exagérant à fond son côté british a merveille, Samuel L. Jackson en bad guy délirant, sir Michael Caine la touche british indispensable, ou de la jeune recrue Taron Egerton particulièrement convaincant au milieu de tout ces poids lourds.
Bilan ? Kingsman est une réussite. Un bijou d’action et d’humour politiquement incorrect, décomplexé et vintage. Certes, le film ne prétend pas au chef d’oeuvre du septième art, mais il en résulte un grand divertissement riche et maîtrisé. Une vraie surprise en somme dans l’industrie des blockbusters … et qui fait du bien !
Note 5/6