Maman, j’ai raté l’Avion
Date de sortie : 16 novembre 1990 (États-Unis), 19 décembre 1990 (France)
Réalisateur : Chris Columbus
Acteurs principaux : Macauly Culkin, Joe Pesci, Daniel Stern, John Heard, Catherine O’Hara, Roberts Blossom, John Candy
Genre : Comédie
Nationalité : Américaine
Compositeur : John Williams
Scénariste : John Hughes
Sociétés de production : Hughes Entertainment, présenté par 20th Century Fox
Budget : 18 millions de dollars

Comédie de Noël parmi les plus culte des années 1990, Maman j’ai raté l’Avion place Macaulay Culkin (My Girl, Richie Rich, Richard au Pays des Livres Magiques) dans la peau de Kevin McCallister, enfant de huit ans qui se retrouve seul chez lui alors que ses proches se sont envolés pour des vacances parisiennes. Réalisé par Chris Columbus (Madame Doubtfire, L’Homme Bicentenaire, Harry Potter à l’École des Sorciers), il dépeint les habitudes des membres d’une grande famille américaine avec beaucoup d’humour la veille de leur départ, ces derniers déambulant à presque vingt dans l’emblématique maison de la banlieue de Chicago.


Le casting se compose notamment de John Heard (CHUD, Big, Dans la Ligne de Mire) et Catherine O’Hara (After Hours, Beetlejuice, Wyatt Earp) pour Peter et Kate McCallister, les parents de Kevin. De leur côté, Joe Pesci (Raging Bull, L’Arme Fatale 2, Les Affranchis) et Daniel Stern (CHUD, Frankenwinnie, Very Bad Things) incarnent Harry et Marvin, deux bandits projetant de piller l’ensemble des maisons pendant l’absence des habitants. S’ajoutent à eux Roberts Blossom (L’Évadé d’Alcatraz, Always, Mort ou Vif), qui interprète le père Marley, voisin à la sinistre réputation, ainsi que John Candy (Splash, La Folle Histoire de l’Espace, Rasta Rockett) pour un petit rôle de musicien.


Reposant une bonne partie de son humour sur l’énormité de la situation, Maman j’ai raté l’Avion multiplie les gags typiques de son époque avec des cris en plein écran, un enfant de huit ans qui se débrouille seul chez lui en plus d’avoir une tchatche pas possible et des parents qui se confrontent aux joies de la bureaucratie alors qu’ils cherchent un vol pour rentrer. De très bonne facture, les dialogues laissent une belle place au langage cru et aux punchlines, y compris lors de la scène fictive des Anges aux Âmes Impures, parodie du film de gangster des années 1930 Les Anges aux Figures Sales. Sa réutilisation lors de la visite du livreur de pizza et d’un des voleurs symbolise à elle seule toute la pertinence de l’absurdité du scénario. Séquence la plus connue de toutes, la défense de la maison piégée regorge quant à elle de gags tous aussi inventifs les uns que les autres entre la poignée incandescente, le lancer de pots de peinture et la tarentule sur le visage.


En parallèle de l’aspect comique se dégage également le thème de la séparation et des retrouvailles familiales. Parsemé de musiques touchantes composées par John Williams (Indiana Jones et la Dernière Croisade, Né un 4 Juillet, Hook), le film propose une réflexion sur la solitude et le sens du pardon, notamment avec la figure du père Marley, qui finit par retrouver son fils dans un grand moment d’émotion. Les musiques à connotation religieuse respirent aussi l’esprit de Noël, Maman j’ai raté l’Avion ayant fortement popularisé le chant ukrainien « Chtchedryk » de Mykola Léontovytch. Auréolé d’une réalisation des plus efficaces, il s’impose alors comme un des films de Noël les plus emblématiques de son époque.
Maman,
j’ai encore raté l’Avion
Date de sortie : 20 novembre 1992 (États-Unis), 16 décembre 1992 (France)
Réalisateur : Chris Columbus
Acteurs principaux : Macauly Culkin, Joe Pesci, Daniel Stern, Tim Curry, Rob Schneider, Brenda Fricker, Eddie Bracken
Genre : Comédie
Nationalité : Américaine
Compositeur : John Williams
Scénariste : John Hughes
Sociétés de production : Hughes Entertainment, présenté par 20th Century Fox
Budget : 28 millions de dollars

Suite directe sortie deux ans plus tard, Maman j’ai Encore raté l’Avion prend place le Noël suivant avec une famille McCallister toujours aussi débordée qui s’apprête à partir à Miami. Reprenant volontairement la structure de son prédécesseur, le film esquive efficacement le piège du copier-coller avec une formule qui laisse parfois croire que tout va se dérouler de la même manière. Il s’agit en réalité d’un leurre, et ce dès les premiers instants avec une mise en scène qui amène à penser que Kevin a encore été oublié alors qu’il n’en est rien. Mais dans la précipitation à l’aéroport, ce dernier suit une personne qu’il croit être son père et s’envole malencontreusement pour New York. Ayant conservé le sac de son père ainsi que sa carte de crédit, il visite alors la ville et s’offre carrément une chambre au prestigieux Plaza Hotel.


Toujours réalisé par Chris Columbus et rythmé par les musiques de John Williams, Maman j’ai Encore raté l’Avion conserve un casting de haut niveau avec les comédiens principaux qui reprennent tous leurs rôles. Le film gagne toutefois fortement en intérêt grâce à la présence de Tim Curry (Legend, À la Poursuite d’Octobre Rouge, Ça – Il est revenu), qui incarne un concierge suspicieux au sourire railleur savoureusement dérangeant. Il est secondé par Dana Ivey (Bons Baisers d’Hollywood, La Famille Addams, Nuits Blanches à Seattle) et par Rob Schneider (Demolition Man, Judge Dredd, Piège à Hong Kong) dans l’un de ses tous premiers rôles. On trouve aussi le propriétaire du magasin de jouets Monsieur Duncan, marquant un des derniers rôles d’Eddie Bracken, ainsi qu’un célèbre caméo de Donald Trump, à l’époque propriétaire du Plaza Hotel.


Parmi les meilleures suites de films de son époque, Maman j’ai Encore raté l’Avion parvint à sublimer la formule du premier film en amplifiant la portée de nombreuses situations. On y retrouve les mêmes types de gags dans le contexte d’une immense ville en lieu et place du semi huis clos que constitue la maison des McCallister. Le scénario va toujours plus loin dans les improbabilités alors que Kevin tombe nez à nez avec Harry et Marvin, qui viennent tout juste de s’échapper de prison pour se retrouver dans exactement le même quartier. Si la défense de la maison en travaux de son oncle enchaîne les pièges avec une violence parfois proches d’un Mortal Kombat, le passage le plus exquis reste celui où Kevin se sert d’un nouvel extrait des Anges aux Âmes Impures pour ridiculiser le personnel de l’hôtel. Une scène d’une absurdité magistrale qui souligne parfaitement le grand talent de Tim Curry, dont les différents faciès se savourent sans modération.


De la même manière que son prédécesseur, le film va au-delà de la simple comédie familiale en proposant des moments touchants porteurs des valeurs de l’esprit de Noël. Le personnage de Kevin montre qu’il murit dans sa conversation avec Monsieur Duncan, qui lui offre deux colombes symboliques avant de permettre à sa famille de passer un Noël couvert de magnifique cadeaux. Logiquement absent du scénario, le père Marley laisse alors sa place à une dame aux pigeons interprétée par Branda Fricker, avec qui il se lit d’amitié avant de lui remettre un des oiseaux. Concluant un diptyque ayant marqué toute une génération, Maman j’ai Encore raté l’Avion s’impose aisément comme un des films de Noël les plus intenses de l’histoire.