Le quartier de South Boston dans les années 70. L’agent du FBI John Connolly convainc le caïd irlandais James « Whitey » Bulger de collaborer avec l’agence fédérale afin d’éliminer un ennemi commun : la mafia italienne. Le film retrace l’histoire vraie de cette alliance contre nature qui a dégénéré et permis à Whitey d’échapper à la justice, de consolider son pouvoir et de s’imposer comme l’un des malfrats les plus redoutables de Boston et les plus puissants des États-Unis. De: Scoot Cooper Avec: Johnny Depp, Benedict Cumberbatch, Joel Edgerton, Dakota Johnson, Kevin Bacon, David Harbour.. Genre: Thriller, Policier (2h03)
Avant de parler du film on va s’intéresser à son réalisateur déja à l’oeuvre pour les films Crazy Heart et Les brasiers de la colère n’ayant vu que ce dernier je peux vous en parler. Les brasiers de la colère (Out of the furnace) étaient l’une de mes belles attentes de l’année 2013 il me semble que c’était de cette année la. Le résultat ne fut pas à la hauteur de la promesse car l’enjeu du film retombait bien trop rapidement pour nous captiver réellement malgré un casting relevant le film. Crazy Heart étant un film que j’ai toujours voulu découvrir en particulier pour Jeff Bridges je manquerai pas de vous donner rapidement mon avis.
Black Mass de son vrai titre (Messe noire) devenu Strictly Criminal en France quitte à n’avoir aucun sens autant rajouter un autre titre anglais.. C’est du détail mais je trouve vraiment ça débile. Black Mass est un film de gangster qui n’a pas la hauteur de ce qu’aurait pu en faire un Scorcese (Les infiltrés)ou un Michael Mann (Public Ennemies) il n’élève pas vraiment son sujet, en lui donnant une narration des plus classiques et en plus un scénario comme on a déja pu en voir il nous donne une impression de déja vu. Là ou il se distingue c’est dans ce qu’il veut filmer, l’action contrairement à ce qu’on pourrait penser ne représente pas la majorité du film, elle n’est pas le point essentiel, comme son traffic que ce soit dans la drogue, l’armement ou dans l’argent cela n’est jamais vu à l’écran cela nous est dit. Sans jamais qu’on s’y implique réellement ça m’a au départ perturbé et puis j’ai fini par apprécié. Avec ce film il amène une véritable photographie et une véritable figure de l’horreur de Johnny Depp en cet incarnation du mal. Figure qu’il montre bien plus souvent dans l’ombre pour renforcer ce côté et qu’il amène à la lumière d’une très belle façon. Une photographie très classieuse et des plans maîtrisés pour une réalisation digne du genre qui reste à souligner. Un film qui se concentre bien plus sur cette collaboration des plus douteuses pour faire front à un ennemi commun et laissant donc une ville sous le pouvoir d’un type aux ambitions toujours plus grandes dont personne ne peut contrôler. C’est en cela qu’il se distingue, il mise sur une relation de confiance entre un agent du FBI, notre caïd irlandais et son frère sénateur qui se connaissent depuis l’enfance. 2 frères au chemins totalement opposés dont on se demande comment les choses ont pu tournées ainsi pour eux. Cette relation qui se doit d’être amplifier pour y amener par la suite ses conséquences est un des points forts de ce film, d’une alliance qui aura permit à ce caïd irlandais de s’élever tout en sachant au font que cette alliance les mèneraient dans le mur et aurait que pour profit personnel toujours l’aggrandissement de l’empire et de la terreur de cet homme. C’est remarquablement retransmit par l’intermédiaire évidente des acteurs tous plus bons les uns que les autres dans ce film. On met de côté Johnny Depp pour le moment pour s’intéresser aux seconds rôles de ce film et vu qu’ils sont nombreux je n’en citerai que les plus forts tous masculins, laissant peu de place à la femme.
Agent du FBI ami du gangster et son collègue 2 rôles charismatiques totalement corrompus. 2 brillants acteurs dont un trop peu vu en vedette David Harbour (Les noces rebelles) et Joel Edgerton (Gatsby le magnifique, Exodus) ami de James « Whitey » Bulger

L’excellent Benedict Cumberbatch (Sherlock, 12 years a slave) jouant un sénateur du nom de Bill Burger ne voulant pas être mêlé aux histoires de son frère et qui essaie de rester intègre. Une interprétation qui une fois de plus marque les esprits pour le peu de temps qu’il est à l’écran il dévore ses scènes les sublimant c’est vraiment un acteur que j’admire il impose et dans ce rôle il excelle. J’approuve cent fois plus ce choix a celui de Guy Pearce (Des hommes sans loi, The rover).
Kevin Bacon (Xmen First Class) et Corey Stoll (Ant man) interprète tous deux des « patrons » du FBI. Le premier voulant s’imposer contre le caïd irlandais James « Whitey » Bulger mais n’arrivant pas à s’imposer face à lui. Le second lui succédant bien décidé à ne plus blanchir cet homme et mettre le nez dans toutes les affaires que le FBI a enterré. Les deux acteurs s’en tirent à merveille.
Dakota Johnson (50 nuances of Grey) apparaît là comme l’un des rares rôles féminins du film il faut donc souligner son importance sachant que sa prestation de taille lui donne beaucoup d’humanité, dommage cependant qu’elle ne soit que trop peu présente à l’écran.
La ville de Boston est là aussi un personnage central, elle est la ville natale de James « Whitey » Bulger dit Jimmy et est au centre du conflit entre lui et la mafia italienne qui compte bien reprendre cette ville et donc prendre le contrôle de tous les traffics de tout le business qui fait l’empire de cet homme. Ben affleck l’avait aussi filmé comme un personnage à par entière dans son film The town qui si vous ne l’avez pas vu je ne peux que vous conseiller. Elle est filmée de manière sombre, comme une ville froide et presque menaçante.
Pour en venir au personnage principal incarné par un acteur qui retrouve enfin le chemin des grands rôles après avoir interprété pour Tim Burton notamment tous les personnages loufoques les uns que les autres ou il reproduisait la même chose à chaque film et qui ont failli le perdre et le limiter à ce genre de rôle comme ça a pu être le cas avec Alice aux pays des merveilles, Edward aux mains d’argents, Charlie et la chocolaterie, Pirates des caraibes et j’en passe. Johnny Depp a eu une interminable ascension de rôles vers la facilité, des mauvais choix et ou il faut le dire on ne le retrouvait pas. ( Transcendance, The tourist..).
Johnny Depp nous montre avec ce Black Mass qu’il n’a pas dit son dernier mot et qu’il peut très bien revenir en haut de l’affiche c’est en tout cas tout l’espoir qu’il nous porte avec ce film ou plus que jamais il nous transporte via son interprétation exemplaire. Véritable caméléon comme il a su le prouver depuis plusieurs années se veut à la fois hypnotisant et totalement terrifiant en un regard et c’est dans une conversation des plus banales que dans l’action qu’il s’avère le plus effrayant et le plus imprévisible pouvant déraper à n’importe quel moment. C’est simple il est fascinant à suivre, il incarne le personnage et toutes ses idéologies, on ne retrouve pas le Johnny Depp d’avant d’ailleurs difficile de savoir ou ici est Johnny Depp, on ne peut lui donner que des éloges face à son jeu.
Si je devais conclure je dirai que pour bien des choix ce film sans être original sur sa forme et sur son fond retransmet bien là l’essence qui a convaincu le réalisateur a prendre un main le projet. Cette alliance improbable pouvant amener le plus grand des chaos, brutal mais pas constamment porté sur l’action son film est avant tout un film sur les relations et le pouvoir. Un casting 5 étoiles portés par des acteurs tous avec l’envie d’élever le film. On assiste là peu à peu à la destruction d’un « empire » mais surtout d’un homme que rien arrêté et dont l’interprétation grandiose de Johnny Depp qui signe là son meilleur rôle. Scott Cooper ne signe pas là le meilleur film du genre mais un film qui trouverait sa place dans les plus grands sans aucun doute.