Date de sortie : 12 janvier 2021 (digital), 26 janvier 2021 (physique)
Réalisateur : Sam Liu
Doubleurs principaux : Emmanuel Jacomy, Jean-Philippe Puymartin, Annie Milon, Gilles Morvan, Philippe Ariotti
Genre : Animation, super-héros
Nationalité : Américain
Compositeur : Joachim Horsley
Émancipée du DC Cinematic Universe, Warner s’attaque à un mélange entre l’univers de Batman et les films de kung-fu tout droit tirés de la Blaxploitation des années 1970. Après une introduction très largement connotée James Bond jusqu’à son générique particulièrement stylé, le jeune Bruce Wayne se remémore ses entraînements aux arts martiaux tandis que Richard Dragon, alter ego de Bruce Lee, vient lui demander de l’aide concernant une menace venant tout droit de leur vécu commun. Le passé alterne alors efficacement avec le présent, entre apprentissage du combat en équipe, enquêtes et courses poursuites sur route.
Le film fait d’autant plus référence à Opération Dragon que le personnage de Ben Turner ressemble fortement à l’illustre Jim Kelly à la coupe afro, si ce n’est qu’il a un caractère bien plus trempé. Si la musique disco vient renforcer cette ambiance très seventies, le long métrage ressemble moins à un Batman qu’à un Mortal Kombat (lui-même inspiré du film de Robert Clouse), avec de nombreuses mises en scène de combats et une violence assez marquée. Richard Dragon est d’ailleurs doublé en VO par Mark Dacascos, familier des adaptations autour des arts martiaux comme Double Dragon et Crying Freeman.
Si Batman passe davantage au second plan en devenant un personnage de soutien, le background de Bruce Wayne est de qualité en faisant directement référence à ses entraînements des comics, déjà réinterprétés dans Batman Begins. Il est même un instant la cible de Turner, qui ne voit en lui qu’un riche privilégié ayant toujours facilement obtenu ce qu’il voulait, à l’occasion d’une provocation menant à un affrontement des plus instructifs. Shiva limite quant à elle le manichéisme avec son contrôle du crime organisé et ses combats clandestins, tandis qu’O Sensei rappelle la sagesse des plus grands maîtres d’arts martiaux. Ses antagonistes et sa narration contribuent d’autant plus à en faire un Batman particulier des plus réussis.