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Emmanuel Delextrat

Emmanuel Delextrat
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Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j’ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La Soupe aux Choux, mais avec aussi de nombreux dessins animés comme les courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo, les longs métrages Disney avec Alice au Pays des Merveilles en tête, les animés japonais comme Sailor Moon et Dragon Ball Z ainsi que d’autres séries comme Batman et Tintin. Mes années 90 ont été bercées par les comédies avec Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête) ou d’autres films que j’adore comme Les Valeurs de la Famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à Tout Prix. C’est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par Casino Royale, Et Pour Quelques Dollars de Plus, Kill Bill ou encore Rambo. Collectionneur, j’attache de l’importance au matériel et j’ai réuni trois étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Et plus on découvre de nouveaux films, plus on se rend compte qu’il nous en reste en fait énormément à voir…

Spider-Man New Generation, de Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman

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Date de sortie : 12 décembre 2018 (1h 57min)
Réalisateurs : Bob Persichetti, Peter Ramsey, Rodney Rothman
Doubleurs français : Stéphane Bak, Camélia Jordana, Olivier Giroud, Presnel Kimpembe
Genre : Animation, super-héros
Nationalité : Américain
Compositeur : Daniel Pemberton

Une sensation de vitesse impressionnante

Dédié à la mémoire de Stan Lee et Steve Ditko, créateurs du personnage décédés quelques mois avant la sortie du film, Spider-Man New Generation vise les sommets en proposant une animation en relief de grande qualité et un scénario original dans lequel plusieurs Spider-Man se rencontrent suite à une faille spatio-temporelle. Le jeune afro-américain Miles Morales en est le personnage principal, collégien à Manhattan tentant de s’intégrer et d’aborder Gwen Stacy, petite blonde qui semble beaucoup lui plaire. Très branché américain avec un humour qui n’est pas sans rappeler le Dingo et Max de Disney, le film enchaîne les gags adolescents de manière assez efficace avec quelques références propres aux jeunes de cité (dire « wesh » en mettant sa main sur son épaule, faire des graffitis sur les murs quand on a un père flic).

Sacrée brochette !
Accepter de faire le grand saut…

La réalisation est de très bonne facture avec une esthétique très proche des pages colorées d’un comics. L’animation semble même parfois volontairement ralentie, avec un nombre réduit d’images par secondes pour donner la sensation de pages qui se tournent. Bien sûr, Miles ne tarde pas à se faire mordre par une araignée nouvelle génération et obtient des pouvoirs habituels de l’Homme-Araignée, en plus de la compétence de se rendre invisible. Ne maîtrisant pas encore ses capacités à coller aux murs et aux plafonds, il rencontre un alter ego de Peter Parker, sorte de monsieur tout le monde pas très doué et au ventre dépassant pas mal de son costume. Ils vont faire équipe pour contrer les plans du Caïd, présenté comme un gangster excessivement costaud et responsable de la mort du vrai Spider-Man, tel que relayé dans les médias quelques minutes auparavant.

Quand tu ramènes tes potes relous à la maison mais que ta copine est toujours là…
To be continued !

D’autres versions du héros apparaissent alors afin de constituer une équipe solide : Spider-Gwen, le Spider-Man Noir, un Spider-Cochon en référence aux Simpson (qui eux-mêmes faisaient référence à Spider-Man dans leur film) et même Peni Parker, issue d’une adaptation japonaise. Stan Lee effectue aussi un dernier caméo comme vendeur de costume à Miles dans une boutique. Pour assister le Caïd, quelques méchants emblématiques sont également présents : le Bouffon Vert, une femme Octopus, le Scorpion et même le Rôdeur, dont la véritable identité s’avère intéressante par rapport au héros principal mais qui se trouve malheureusement sous-exploitée. Avec une animation de haute volée, les scènes d’action immergent totalement dans l’univers avec l’aide de nombreux phylactères contenant des textes pour appuyer les propos des personnages, bien souvent de manière comique. Spider-Man New Generation s’impose aisément comme un hommage très réussi !

Astérix Le Secret de la Potion Magique, d’Alexandre Astier et Louis Clichy

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Date de sortie : 5 décembre 2018 (1h 25min)
Réalisateurs : Alexandre Astier et Louis Clichy
Doubleurs principaux : Christian Clavier, Guillaume Briat, Bernard Alane, Lévanah Solomon
Genre : Animation, aventure
Nationalité : Français
Compositeur : Philippe Rombi

Une relève assurée ?

Quatre ans après Le Domaine des Dieux, Alexandre Astier et Louis Clichy remettent le couvert avec un nouveau film d’animation basé sur aucun album particulier, une première depuis Les Douze Travaux d’Astérix plus de quarante ans auparavant. Roger Carel ayant pris sa retraite, c’est désormais Christian Clavier qui prête sa voix au célèbre Gaulois, lui-même qui interprétait le personnage dans Astérix et Obélix contre César et Astérix et Obélix Mission Cléopâtre. Pour la première fois de sa vie, Panoramix se blesse en tombant d’un arbre alors qu’il cueillait du gui. Un pied dans le plâtre, il réalise qu’il met le village en danger en gardant pour lui seul le secret de la potion magique et décide de chercher un digne successeur. Astérix et Obélix l’accompagnent alors à travers la Gaule afin de s’entretenir avec des prétendants tous aussi incompétents les uns que les autres.

Les Romains toujours aussi réfléchis !
Le Conseil des druides…

On découvre alors le conseil des autres druides de Gaule, considérant Panoramix comme le meilleur d’entre eux malgré la première place accordée à un sombre camarade lors d’un concours ancestral. Le mystérieux Sulfurix se révèle être un méchant très abouti dans sa personnalité et dans son désir de vengeance. Le scénario original est vraiment intéressant entre les flashbacks dévoilant le lien entre les druides, la reconnaissance de l’importance de Panoramix et la confrontation avec le danger planant sur le village. Il propose même un combat final débordant d’action dans lequel les Romains s’allient aux Gaulois pour former un soldat géant vraiment bien imaginé. L’animation et les doublages de très grande qualité contribuent largement à la qualité du film dans la droite lignée de ses prédécesseurs !

Toute ressemblance avec un personnage de Disney ou de Tintin…

Le Retour de Mary Poppins, de Rob Marshall

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Date de sortie : 19 décembre 2018 (2h 11min)
Réalisateur : Rob Marshall
Acteurs principaux : Emily Blunt, Ben Whishaw, Emily Mortimer, Lin-Manuel Miranda
Genre : Musical, fantastique
Nationalité : Américain
Compositeurs : Marc Shaiman et Scott Wittman

De magnifiques retrouvailles.

Plus de cinquante ans après un Mary Poppins étincelant parmi les grands classiques Disney, la célèbre nourrice effectue son grand retour dans une suite réalisée par Rob Marshall (Pirates des Caraïbes La Fontaine de Jouvence, Into the Woods, La Petite Sirène). Se déroulant durant l’entre-deux-guerres, Le Retour de Mary Poppins présente une structure similaire à celle du premier film mais s’en démarque suffisamment pour ne pas tomber dans le remake se contentant d’un simple copier-coller. Les enfants Banks sont devenus adultes et ont fondé leur propre famille, Michaël étant interprété par Ben Whishaw (Le Parfum, Skyfall, Cloud Atlas) et Jeanne par Emily Mortimer (Shutter Island, Hugo Cabret). Michaël suit le chemin de son père en travaillant à la banque, tandis que Jeanne suite celui de sa mère en défendant les droits des ouvriers et aide son frère à élever ses trois enfants, la femme de ce dernier étant décédée peu avant le début du film. Vivant toujours à l’allée des Cerisiers, ils ont bien du mal à rembourser leurs dettes et se retrouvent menacés d’exclusion par le nouveau directeur de la banque, rôle véreux séant parfaitement à Colin Firth (Le Journal de Bridget Jones, Kingsman Services Secrets). rôle véreux séant parfaitement à Colin Firth (Le journal de Bridget Jones, Kingsman services secrets).

Dans la droite lignée de leur père et de leur tante !
La magie du bain moussant…

C’est dans ce contexte difficile que réapparaît Mary Poppins sous les traits d’Emily Blunt (Into the Woods, Le Chasseur et la Reine des Glaces, La Fille du Train), qui va de nouveau faire rêver les enfants dont elle s’était occupée des années auparavant. Et les clins d’œil au passé pleuvent d’emblée alors qu’elle dit à Michaël qu’il a l’air d’un poisson hors de l’eau avec sa bouche ouverte pour exprimer sa surprise. L’amiral Boom est toujours là pour faire marcher son canon à chaque changement d’heure, provoquant ainsi des tremblements d’objets toujours aussi comiques dans la maison des Banks. Si Bert le ramoneur ne montre aucun signe de vie, c’est bien son disciple Jack, allumeur de réverbères ayant toujours le sourire, qui va se joindre à eux et former un sympathique duo avec Mary Poppins. D’autres personnages viennent animer le scénario, comme la cousine Topsy interprétée par Meryl Streep (Le Diable s’habille en Prada, Mamma Mia, Into the Woods), ou encore des caméos de Dick Van Dyke et Karen Dotrice, qui jouaient respectivement Bert et Jeanne en 1964.

Un spectacle très réussi !
Wilkins est prêt à tout pour obtenir les maison des Banks.

Même des années après, la magie opère toujours avec de nombreuses chansons intervenant dans un imaginaire débordant, qu’il s’agisse de l’entrée dans une baignoire à la manière d’un toboggan menant vers l’inconnu (renvoyant à l’imagination d’un enfant pendant ce moment de la journée), ou dans un tableau représentant une diligence à la roue cassée suite à une chute de ce dernier dans le monde réel. Les personnages animés se mêlent parfaitement aux prises de vues réelles avec un visuel très agréable et des chansons entraînantes comme « Royal Doulton Music Hall », « La Magie des Ballons » ou encore « Luminomagifantastique », qui fait à la fois référence au « Supercalifragilisticexpialidocious » du premier film mais également à la danse des ramoneurs, s’agissant cette fois-ci d’une composition des allumeurs de réverbères. Même le temps arrive à remonter selon la vision des Londoniens, grâce à l’ingéniosité de Mary Poppins pour faire reculer la grande aiguille de Big Ben. Un retour convaincant qui sait rappeler avec efficacité le merveilleux du film d’origine !

La désormais illustre danse des réverbères !

Rollerball : les adaptations ciné de Norman Jewison et John McTiernan

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L’adaptation de 1975

Date de sortie : 25 juin 1975 (États-Unis),
12 novembre 1975 (France)

Réalisateur : Norman Jewison
Acteurs principaux : James Caan, John Houseman, Maud Adams, John Beck
Genre : Action, science-fiction
Nationalité : Américain
Compositeur : André Previn

Souriez, vous êtes filmé !

Classique des années 1970 préfigurant des concepts comme celui du Running Man, Rollerball dépeint une société futuriste où les cadres ont remplacé les hommes politiques dans la direction d’un nouvel ordre mondial, censé offrir un confort matériel inégalé à tous. Les guerres étant terminées, un jeu dangereux est inventé par les cartels afin de satisfaire les pulsions violentes de l’humanité. Le rollerball consiste à confronter deux équipes de joueurs se déplaçant en roller ou à moto sur une piste circulaire entourée d’un public. Munis de casques de football américain, ces derniers doivent s’emparer d’une balle de métal et la jeter dans un unique panier aimanté pour marquer des points.

Un véritable sport d’équipe.
Quand les motos s’en mêlent…

Jonathan E, le capitaine de Houston interprété par James Caan (Le Parrain, Le Solitaire, L’Effaceur), brise le tabou de cette dystopie (« Le jeu est plus grand que le joueur. ») en faisant en sorte que les vedettes individuelles ne durent pas en survivant à des matches disputés avec de moins en moins de règles. Sa popularité devenant gênante, le dirigeant Bartholomew fait pression en lui demandant de se retirer avant les deux derniers matches, prévus contre Tokyo et New York. Ne l’entendant pas de cette oreille, et ayant déjà perdu sa femme par le passé, Jonathan refuse que l’annonce de son retrait soit diffusée et met au défi Bartholomew en participant aux matches, plus ou moins soutenu par Maud Adams (L’Homme au Pistolet d’Or, Octopussy), qui semble remplacer sa femme.

C’est le face à face !
Les risques du métier…

Le concept du rollerball est très intéressant et montre que c’est surtout la violence des coups portés aux joueurs adverses qui extasie le public, les matches devenant de plus en plus dangereux avec des membres ensanglantés et des joueurs blessés voire neutralisés. La tentative de background autour des matches reste assez soporifique à cause du rythme relativement lent, les deux heures de film se trouvant bien trop longues. Le mystère autour du personnage reste bien mieux réussi, rien de plus n’étant dévoilé sur la disparition de sa femme et le scénario s’arrêtant net à la fin du match. Un film correct bien que vieillissant.

Un stade en pleine ébullition !

 

L’adaptation de 2002

Date de sortie : 8 février 2002 (États-Unis),
13 mars 2002 (France)

Réalisateur : John McTiernan
Acteurs principaux : Chris Klein, Jean Reno, LL Cool J, Rebecca Romijin
Genre : Action, science-fiction
Nationalité : Américain
Compositeur : Éric Serra

Un trio d’anthologie !

Remake du film de Norman Jewison, ce nouveau Rollerball prend le parti pris narratif opposé de son modèle en cherchant à en mettre plein la vue avec de la musique forte, de la vitesse à tout va et des joueurs avec du maquillage et des coiffures à faire trembler les pires caïds de Mad Max. Comme un certain nombre de films des années 2000 qui cherchent à attirer le plus grand nombre avec des couleurs flashy et des femmes à la poitrine généreuse y compris seins nus, le résultat est très moyen. Le trio de protagonistes laisse déjà pas mal à désirer entre Chris Klein (American Pie), le rappeur LL Cool J (Peur Bleue, Charlie et ses Drôles de Dames, NCIS) et Rebecca Romijin (Mystique dans la première trilogie X-Men). Et ce n’est pas Jean Reno (Les Visiteurs, Léon, Wasabi) qui va sauver l’honneur avec son rôle de mafieux et son doublage russe qui laisse autant à désirer que son jeu d’acteur très moyen.

« Vodka ! Vodka, ha ha !! »
Une violence absolument inouïe !

Le scénario subit quelques modifications avec un Jonathan cette fois-ci encouragé à continuer de faire le spectacle pour la richesse d’Alexi Petrovitch, le créateur du rollerball, qui va bien sûr faire intervenir des joueurs de plus en plus impitoyables et dangereux pour obtenir des rebondissements. Si le film n’a plus grand-chose de futuriste étant donné qu’il se déroule en 2005, la réalisation finit d’achever la crédibilité de son propos avec pas mal de scènes manquant de clarté, une vitesse mal gérée, un passage de nuit à l’image très médiocre éclairée par un lightshot comme si la caméra existait dans le film, et une violence largement édulcorée malgré quelques gerbes de sang réussies sur la fin. Sans surprise, le remake se permet de montrer ce que le film d’origine avait laissé en suspens : Jonathan qui va se venger du méchant après sa victoire. Si seulement ça n’avait pas été monté n’importe comment avec plusieurs ralentis, de courtes ellipses et un héros qui peine à devenir charismatique avec du sang plein la figure. Si John McTiernan (Predator, Piège de Cristal, Last Action Hero) nous avait habitué à beaucoup mieux que ça, c’est parce que ses réalisations n’avaient encore jamais été charcutés par ses désaccords avec les producteurs et la vision qu’il comptait donner au film.

Tony Hawk’s Pro Skater ?

Red Sparrow, de Francis Lawrence

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Date de sortie : 28 février 2018 (Belgique, Indonésie, …), 4 avril 2018 (France)
Réalisateur : Francis Lawrence
Acteurs principaux : Jennifer Lawrence, Joel Edgerton, Matthias Schoenaerts, Charlotte Rampling
Genre : Thriller, espionnage
Nationalité : Américain
Compositeur : James Newton Howard

 

L’art n’est qu’un prétexte.

Adapté du roman éponyme de Jason Matthews, Red Sparrow est un thriller d’espionnage dans lequel Jennifer Lawrence (Joy, Passengers, Mother !) incarne une jeune danseuse étoile du nom de Dominika, dont la carrière se brise après que son partenaire du Bolchoï lui casse accidentellement le tibia lors d’une représentation. Pour continuer de subvenir aux besoins de sa mère, son oncle Ivan lui propose de travailler pour le service de renseignement extérieur, qui a succédé à la première direction du KGB depuis la chute de l’URSS. Il l’inscrit alors à l’école des moineaux, où de jeunes recrues apprennent à utiliser leurs charmes et leurs corps comme des armes de séduction afin d’obtenir des renseignements sur des ennemis de la patrie. Elle reçoit alors les instructions de la très rigide Matron, interprétée par Charlotte Rampling (Basic Instinct 2, Assassin’s Creed, Benedetta), dans une violence parfois humiliante où les jeunes femmes sont amenées à réaliser toutes sortes de pratiques sexuelles devant les autres afin de se faire valoir. D’autres personnalités comme le mystérieux général Korchnoi, joué par Jeremy Irons (Faux-Semblants, Appaloosa, Batman V Superman), semblent veiller à ce que chaque recrue soit utilisée comme la maison l’entend.

La séduction, arme fatale…
La reine dans le palais des courants d’air.

Alors que Dominika doit séduire et extorquer un agent infiltré de la CIA interprété par Joel Edgerton (Star Wars II et III, The Thing 2011, It comes at Night) en utilisant un faux nom, elle met au point une stratégie afin de se retourner contre ses véritables ennemis. Mené avec brio pendant plus de deux heures, le scénario est assez solide et maintient une bonne intrigue entre manipulation et sauvagerie. La violence elle tellement représentée qu’elle fait partie intégrante de l’esthétique du film avec beaucoup de sang qui coule, des meurtres impitoyables (étranglement à la ficelle, coups aux outils tranchants, torture) et une brutalité sexuelle bien marquée. Le fait qu’un scénario se déroulant en Russie soit mis en scène par des Américains peut toutefois laisser penser que cette violence contient sa part de caricature. Mais malgré une histoire assez classique, sa complexité tire son épingle du jeu et Red Sparrow se veut très réussi, Jennifer Lawrence arborant une fois de plus une incroyable prestance.

Piéger ou être piégée…

L’Empereur de Paris, de Jean-François Richet

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Date de sortie : 19 décembre 2018 (1h 50min)
Réalisateurs : Jean-François Richet
Acteurs principaux : Vincent Cassel, Freya Mavor, Auguste Diehl, Fabrice Luchini, Olga Kurylenko
Genre : Policier, historique
Nationalité : Français
Compositeurs : Marco Beltrami et Marcus Trumpp

« Il n’y aura jamais qu’un seul Empereur… »

Après le diptyque Mesrine et Un Moment d’Égarement, Jean-François Richet reprend Vincent Cassel dans un policier sur l’illustre Eugène-François Vidocq, dix-sept ans après l’adaptation mettant en scène Gérard Depardieu. Loin de l’enquête du précédent film, L’Empereur de Paris raconte le parcours atypique de l’ex-bagnard voulant aider la police pour racheter son passé à l’époque napoléonienne. Alors qu’il se lie à une jeune femme jouée par la talentueuse Freya Mavor, il se fait reconnaître par un policier sous les traits de Denis Ménochet et n’a d’autre choix que suivre les ordres du chef de la sûreté et du ministre de la police, interprété par Fabrice Luchini (PROFS, Le Bossu, Astérix et Obélix au Service de Sa Majesté), afin d’obtenir une grâce. On le charge alors de retrouver le dénommé Maillard, dont la troupe s’amuse à torturer des gens dans les bas-fonds parisiens.

Action haletante aux armes à feu
Confrontation entre deux hommes

La reconstitution de Paris au début du XIXème siècle est remarquable, avec une photographie éclatante et des costumes très convaincants. Vidocq est charismatique avec ses pattes et son regard glaçant, muni d’une veste et d’un haut-de-forme. Jouée par Olga Kurylenko (Hitman, Quantum of Solace, Max Payne), la baronne de Giverny respire la bourgeoisie et symbolise à elle seule la puissance qu’une femme peut obtenir et exploitant son charme et ses formes généreuses. Si le scénario de L’Empereur de Paris s’avère assez simple, la réalisation est fortement stylée et les événements amènent à une conclusion intéressante dans laquelle Vidocq est amené à affronter un ancien camarade. Un parcours unique efficacement mis en valeur dans un film au cachet historique très appréciable !

« Servir votre pays, ou bien rester dans l’ombre et la médiocrité : il va vous falloir choisir, Vicocq ! »

Robin des Bois (2010) de Ridley Scott

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Date de sortie : 12 mai 2010 (2h 20min)
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs principaux : Russell Crowe, Cate Blanchett, Marc Strong, Léa Seydoux
Genre : Aventure, action
Nationalité : Américain
Compositeur : Marc Streitenfeld

Un vrai maître étalon !

Près de vingt ans après Robin des Bois Prince des Voleurs, une nouvelle adaptation sérieuse des aventures du célèbre héros médiéval voit le jour sous l’objectif de Ridley Scott (Alien Le Huitième Passager, House of Gucci, Napoléon), qui reprend Russell Crowe dans un rôle principal après des films comme Gladiator, American Gangster et Mensonges d’État. Bien plus axé guerre et plus violent qu’à l’accoutumée, le film commence in medias res alors que l’ici nommé Robin Longstride déserte l’armée anglaise suite à la mort de Richard Cœur de Lion, réalité historique souvent éludée dans les autres adaptations. Ce n’est qu’en récupérant l’épée d’un certain Robert Locksley qu’il emprunte son nom et le remplace purement et simplement aux yeux du père de ce dernier, interprété par Max von Sydow (L’Exorciste, Flash Gordon, Shutter Island), en se rendant près de Nottingham. Il devient alors le nouveau mari de sa fille Marianne, jouée par Cate Blanchett (Le Seigneur des Anneaux, Babel, L’Étrange Histoire de Benjamin Button), afin d’éviter qu’elle ne perde ses possessions.

Le roi Jean et sa femme, imperturbables…
L’impitoyable Godefroy

L’autre partie du scénario se passe à Londres, tandis que Robin ramène la couronne de son fils décédé à Aliénor d’Aquitaine, nommant alors comme nouveau roi d’Angleterre son autre fils Jean, sous les traits d’Oscar Isaac (Mensonges d’État, Sucker Punch, Drive). Sa jeune femme Isabelle d’Angoulême est jouée par Léa Seydoux, trois ans avant son obtention de la Palme d’Or pour La Vie d’Adèle. Si le shérif de Nottingham a un rôle très secondaire et si Guy de Gisbourne est purement et simplement absent, le roi Jean a un nouveau bras droit qui se charge pour lui de prélever le plus de taxes possibles. Dénommé Godefroy et interprété par Mark Strong (Mensonges d’État, Sherlock Holmes, Kick-Ass), il se révèle comme le principal antagoniste du scénario en tant qu’espion des Français complotant de son côté.

Qui tirera le plus vite ?
Une flèche décisive…

Si Russel Crowe n’est pas aussi magistral que dans Gladiator, il joue un Robin plus cérébral faisant oralement promettre au roi Jean la rédaction d’une charte garantissant davantage de liberté pour ses sujets et une production selon leurs besoins, en référence à la Grand Charte de 1215. Les compagnons de la forêt de Sherwood font quelques apparitions, avec des personnages habituels comme Petit Jean, Frère Tuck et Will l’Écarlate. /!\ SPOILERS /!\ Les scènes d’action sont très classiques mais avec quelques passages marquants, comme le décochement de flèche au ralenti qui vient se glisser dans la gorge de Godefroy en pleine course sur son cheval. Alors que le roi Jean refuse finalement de signer la charte et déclare Robin hors-la-loi à la toute fin du film, on comprend alors que Ridley Scott a réalisé un préquel de l’histoire habituelle, et c’est tout à son honneur pour un film qui parvient à tenir en haleine pendant près de 2h30 malgré son classicisme.

Et Robin devint hors-la-loi !

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon, de Philippe Lacheau

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Date de sortie : 6 février 2019 (1h 45min)
Réalisateur : Philippe Lacheau
Acteurs principaux : Philippe Lacheau, Élodie Fontan, Kamel Guenfoud, Tarek Boudali, Julien Arruti, Didier Bourdon
Genre : Comédie, action
Nationalité : Français
Compositeurs : Michael Tordjman et Maxime Desprez

Dans la chaleur de la nuit…

Bogoss !

Après avoir proposé une alternative agréable aux comédies françaises avec deux films Babysitting et Alibi.com, Philippe Lacheau s’attelle à un défi de taille : réaliser une adaptation live du manga City Hunter (plus connu sous le nom de Nicky Larson par chez nous), en se basant notamment sur le dessin animé et l’humour dégagé par sa version française, plus de quinze ans après les adaptations hongkongaises mettant respectivement en scène Jackie Chan et Michael Chow. Revêtant lui-même le costume du célèbre détective, il confie le rôle de Laura Maroni à sa compagne Élodie Fontan, et celui de Mammouth à Kamel Guenfoud pour sa première apparition au cinéma. Le scénario de Nicky Larson et le Parfum de Cupidon place le célèbre détective face à un drôle de personnage incarné par Didier Bourdon (Les Inconnus, Les Trois Frères, Madame Irma), qui lui demande de protéger une fragrance provoquant à tous ceux qui la sentent une attirance irrésistible envers son porteur.

Didier Bourdon, le sérieux incarné.
Pour y croire, il suffit de l’essayer…

Mais alors que Nicky se fait asperger pour un test, la mallette qui contient le précieux et son vaccin est malencontreusement échangée avec une autre : le duo doit alors rapidement retrouver le voleur, joué par Julien Arruti, car les effets deviennent irréversibles après quarante-huit heures et Nicky commence à avoir une attirance vraiment gênante envers son client. Tarek Boudali interprète quant à lui une victime du parfum qui suit Laura absolument partout, et vient plus d’une fois en aide au duo malgré tout. La séquence d’introduction annonce la couleur avec une bonne vieille baston entre Nicky et Mammouth en plein hôpital, un homme nu alité étant placé stratégiquement au centre avec un pistolet près de son entrejambe. Les scènes d’action sont dynamisées par des plans efficaces et des bruitages claquants, tandis que l’humour se veut d’emblée très cru avec assez peu de finesse (si Nicky s’est emparé du pistolet, qu’a donc pu attraper Mammouth !?) comme bien souvent dans les comédies françaises.

« – T’as vraiment un problème avec les femmes hein ! – Je vois pas de quoi tu parles… »
Que serait un tireur d’élite sans son sniper…

Si on se prête à rire plus d’une fois avec les running-gags qui s’enchaînent, Nicky a un peu trop tendance à regarder la moindre fille au loin en petite tenue, en pleine séance de sport ou avec les seins qui rebondissent. Ce caractère du personnage était indispensable, mais les plans un peu trop suggestifs et pas toujours très fins se multiplient très rapidement et ont tendance à vulgariser l’humour de l’œuvre. Heureusement, ce genre de séquence s’estompe sur la seconde moitié du film pour laisser place à davantage d’action (avec une très bonne utilisation de l’effet de ralenti) et de dramatique. Le désir de bien faire habité par Philippe Lacheau se ressent de bout en bout, à commencer par la grande ressemblance des trois personnages principaux, le réalisateur étant même allé jusqu’à faire de la musculation pour endosser la carrure de Nicky. La fidélité à l’œuvre d’origine ne fait nulle doute avec le flash-back montrant le meurtre de son ancien coéquipier Tony Marconi, ou encore la présence du lieutenant Hélène Lamberti.

L’immanquable maillet aux cent tonnes…

… le mal est toujours puni !!

Toute ressemblance avec un faciès de Double Dragon le film serait fortuite…

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon concrétise également l’apparition de nombreuses personnalités françaises lors de courtes scènes. On trouve l’ancien kickboxeur Jérôme Le Banner comme homme de main du méchant, Gérard Jugnot en psychologue qui fait passer des tests à Nicky alors que lui-même semble s’adonner à de drôles de pratiques, Audrey Lamy en mère irresponsable, Dorothée comme hôtesse dans un aéroport et même Vincent Ropion, le doubleur français de Nicky Larson. Pamela Anderson a quant à elle un rôle d’une certaine importance dans la seconde moitié du film, avec un humour toujours aussi salace. En plus de cela, de nombreux clins d’œil à l’œuvre d’origine et son époque sont présents. Pêle-mêle : le tableau d’un chevalier sur un zodiac, Laura qui explose Nicky avec un maillet géant sous un fond uni, le méchant qui demande au duo de lâcher ses armes pour qu’il n’y ait « pas de bobo », une balle qui laisse une cicatrice sur la joue de Nicky en frôlant son visage, ou encore la mention des restaurants végétariens (qui remplacent les love hôtels dans la version occidentale de l’animé).

Il en perd sa moumoute le Mammouth !!
Si même Pamela Anderson ne peut résister…

Lors d’une séquence d’action, Nicky s’empare d’une arme à feu attachée au porte-jarretelles de Laura en balayant sa robe, et quitte une bande de malfrats après les avoir mis KO en leur disant « salut les musclés », en référence au sitcom mettant en scène les membres du groupe de musique. Jean-Paul Césari, chanteur du générique français de l’époque, est même présent lorsque les héros arrivent dans un club et murmure les paroles d’une manière plus posée, laissant place à une superbe ambiance nostalgique. La superbe musique « Footsteps » est directement reprise lors d’une séquence d’action pendant laquelle Nicky se défait de ses ravisseurs, les mains liées et attaché dans les airs, et qui a la particularité d’être filmée en vue subjective.

Nicky Larson ne craint personne !
Les excuses des dessous sont toujours les meilleures !

Le plaisir de retrouver les codes de l’animé se poursuit jusqu’à la présence de la petite mélodie « Get Wild » tout à la fin, tandis que Laura poursuit une nouvelle fois Nicky avec l’image qui se fige et s’éloigne peu à peu. Si l’on peut reprocher son trop-plein d’humour gras à Nicky Larson et le Parfum de Cupidon et regretter l’absence d’autres clins d’œil de la VF du dessin animé (les boulettes pour les balles, les voix ridicules des méchants, les vieux prénoms type Robert, Roger, Raoul et André, il en perd sa moumoute le Mammouth), Philippe Lacheau réussit son pari pour la deuxième adaptation française d’un manga en film live, déjà précédé par le Crying Freeman de Christophe Gans, sorti en 1996.

Des séquences d’action bien rythmées !

Sacré Robin des Bois, de Mel Brooks

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Date de sortie : 15 décembre 1993 (1h 44min)
Réalisateur : Mel Brooks
Acteurs principaux : Cary Elwes, Amy Yasbeck, Roger Rees, Richard Lewis
Genre : Comédie, aventure
Nationalité : Américain
Compositeur : Hummie Mann

L’homme qui tire plus de flèches que son ombre.

Parodie de l’univers de Robin des Bois se basant notamment sur le film de Kevin Reynolds sorti deux ans plus tôt, Sacré Robin des Bois synthétise tout le savoir-faire de Mel Brooks (La Folle Histoire du Monde, Dracula Mort et Heureux de l’Être) dans un film tournant totalement en dérision la légende du célèbre héros médiéval. Il est ici incarné par le talentueux Cary Elwes (Hot Shots, Dracula, Menteur Menteur) et est doublé par le non moins superbe Emmanuel Curtil, voix française de Jim Carrey. Malgré pas mal de traits d’humour lourdingues, le comique est suffisamment bien construit pour faire perdurer ce film comme un classique des années 1990.

« On dirait bien que la maison a été saccagée… »
Combat titanesque contre Petit Jean !!

Les personnages ne se prennent vraiment pas au sérieux, comme le shérif de Rottengham qui se fait souvent ridiculiser en plus de mélanger ses mots, et le prince Jean avec son air bête et sa mouche qui change plusieurs fois de place sur son visage. Jouée par Amy Yasbeck (Pretty Woman, Junior le Terrible, The Mask), Lady Marianne chante dans son bain comme une princesse Disney et porte une culotte en métal avec une serrure dont seul son élu aurait la clé (« Si vous restez trop dans cette baignoire, notre matériel va rouiller. »).

« Atchoo ? À vos souhaits ! »
Le charismatique Prince Jean et son bras droit !

Certains passages parodient plus directement Robin des Bois, Prince des Voleurs : incarné par Dave Chappelle, qui signe ici son premier rôle au cinéma, l’allié musulman de Robin s’appelle Atchoo (auquel on lui répond plusieurs fois « À vos souhaits ! ») ; la sorcière Latrine (dont la famille s’appelait « Chiotte » les siècles précédents) est encore plus laide et abêtie ; Robin fait même directement référence à Kevin Costner quand il affirme que contrairement à son prédécesseur, il ne danse pas avec les loups.

« La bannnnnde de mecs en coooollants ! »
« Oui, mais seulement mon corps, vous n’aurez jamais ni mon âme, ni mon esprit, ni mon cœur ! »

D’autres font également écho à Mel Brooks. Jouant lui-même le personnage du rabbin, il lance un clin d’œil à une de ses chansons des années 1980 en disant à Richard Cœur de Lion que c’est bon d’être roi. Lorsque Robin nomme Atchoo comme le nouveau shérif, ce dernier fait référence au film Le Shérif est en Prison, également réalisé par Mel Brooks, en disant que ça a bien marché. Le film Les Blancs ne Savent pas Sauter est même cité quand Robin se rate en voulant sauter sur son cheval. Sacré Robin des Bois s’inscrit comme une des meilleures adaptations cinématographiques du personnage !

« Disons-leur au revoir, mais pas adieux car nous les reverrons dans Robin des Bois 2 ! »

Robin des Bois Prince des Voleurs, de Kevin Reynolds

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Date de sortie : 14 juin 1991 (Amérique du Nord), 7 août 1991 (France)
Réalisateur : Kevin Reynolds
Acteurs principaux : Kevin Costner, Morgan Freeman, Alan Rickman, Mary Elizabeth Mastrantonio
Genre : Aventure
Nationalité : Américain
Compositeur : Michael Kamen

Bogoss !

Suite au succès de films à l’effigie de héros comme le Batman de Tim Burton et le Dick Tracy de Warren Beatty, Warner Bros. choisit de réadapter la légende de Robin des Bois en confiant le projet à Kevin Reynolds (Une Bringue d’Enfer, La Bête de Guerre). Le personnage ayant été écarté depuis l’adaptation de 1938 pour son soi-disant reflet du communisme en pleine Guerre Froide, le nouveau film se veut plus sombre et violent qu’à l’accoutumée. Brillamment incarné par Kevin Kostner (Les Incorruptibles, Danse avec les Loups), Robin est ici considéré selon une version moins habituelle de la légende, où il est décrit comme un brigand. Robin des Bois Prince des Voleurs commence d’ailleurs alors qu’il se trouve en prison quelque part au Moyen-Orient pendant les croisades.

Un duo des plus efficaces.
La présence du shérif n’augure jamais rien de bon.

Après son retour en Angleterre avec son codétenu musulman Azeem, créé à l’occasion pour symboliser l’entente entre les diverses cultures dans le monde et joué par Morgan Freeman (Seven, Le Collectionneur, Le Masque de l’Araignée), il découvre son château ravagé et est amené à se racheter afin de déjouer le complot du shérif de Nottingham, interprété par Alan Rickman (Die Hard Piège de Cristal, Harry Potter, Le Parfum). Ce dernier est secondé par le charismatique Guy de Gisbourne, sous les traits de Michael Wincott (The Crow, Alien La Résurrection, Seraphim Falls). À noter que le prince Jean, bien que mentionné, est bel et bien absent du film.

La classe incarnée !
Impressionner la demoiselle…

Classique acclamé du début des années 1990, Robin des Bois Prince des Voleurs vaut surtout pour l’interprétation de Kevin Costner et quelques scènes comme le combat contre Petit Jean, les pièges de la forêt par les amis de Robin et sa timide romance avec Marian, jouée par Mary Elizabeth Mastrantonio (Scarface, Abyss). On peut cependant regretter que Guy de Gisbourne disparaisse si vite, que le shérif n’ait pas plus de charisme que ça et que le combat final ne soit pas particulièrement claquant. Remis sur le devant de la scène, le personnage sera alors de nombreuses fois réutilisé au cinéma, à commencer par la géniale parodie de Mel Brooks : Sacré Robin des Bois !