Date de sortie : 25 décembre 2024 (2h 12min)
Réalisateur : Robert Eggers
Acteurs principaux : Nicholas Hoult, Lily-Rose Depp, Bill Skarsgard, Aaron Taylor-Johnson, Willem Dafoe, Emma Corrin, Ralph Ineson
Genre : Drame, épouvante
Nationalité : Américaine
Compositeur : Robin Carolan
Scénariste : Robert Eggers
Sociétés de production : 1492 Pictures, Focus Features et Stillking Films et Studio 8
Budget : 50 millions de dollars
Quarante-cinq ans après Nosferatu Fantôme de la Nuit de très bonne facture, c’est au tour de Robert Eggers (The Witch, The Lighthouse, The Northman) de tenter de moderniser le grand classique de Friedrich Wilhelm Murnau. Exprimant d’emblée une volonté de faire différemment, Nosferatu axe davantage le scénario sur les dérives religieuses et introduit des personnages inspirés du Dracula de Bram Stoker. Nicholas Hoult (Mad Max Fury Road, Le Menu, Juré N°2) interprète alors le clerc de notaire Thomas Hutter, inspiré de Jonathan Harker, tandis que Lily-Rose Depp (Planetarium, Le Roi, The Idol) incarne une Ellen Hutter qui rappelle Mina Harker.
Inspiré par Arthur Holmwood, Friedrich Harding apparaît quant à lui sous les traits d’Aaron Taylor-Johnson (The King’s Man, Bullet Train, The Fall Guy), sa femme Anna Harding, jouée par Emma Corrin (Pennyworth, The Crown, Deadpool & Wolverine), étant de son côté équivalente à Lucy Westenra. Outre Herr Knock repris de R.M. Renfield et le docteur Wilhelm Sievers inspiré de John Seward, Willem Dafoe (Spider-Man, Nightmare Alley, Pauvres Créatures) incarne l’excentrique professeur Albin Eberhart Von Franz, faisant directement écho à Abraham Van Helsing.
Correctement réalisé, Nosferatu propose de belles idées de mise en scène avec de superbes plans extérieurs de nuit offrant une impression de noir et blanc. Le film insiste également beaucoup sur l’effroi des personnages comme le montrent le faciès terrifié de Thomas Hutter ainsi que le visage d’Ellen sur lequel ressort l’ombre des griffes du comte Orlok, interprété par Bill Skarsgard (Ça, Assassination Nation, The Crow). Si la volonté de montrer une créature hideuse est à saluer, son rendu n’est pas très convaincant au point de le faire davantage ressembler à un zombie, y compris dans sa manière de déguster ses victimes avec une violence bien plus explicite. Sa voix monstrueuse saccadée n’est également pas du plus bel effet.
D’une manière générale, le film se veut un peu trop long et abuse de jumpscares dès ses premières minutes, simultanément à des apparitions immondes qui nuisent à la proposition. L’aspect religieux y est également trop présent, entre Knock qui conclut un pacte avec Orlok et un nombre excessif de scènes de possession qui laisseraient presque croire que l’on se trouve face à un nouvel épisode de L’Exorciste. D’abord assez quelconque, le jeu d’actrice de Lily-Rose Depp gagne toutefois en caractère dès lors que son personnage commence à se rebeller. Se terminant sur un plan d’une laideur redoutable, ce Nosferatu se place clairement en-dessous de ses prédécesseurs sans pour autant manquer d’intérêt grâce à ses qualités intrinsèques.