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          Et si pour Halloween, on parlait un peu de littérature horrifique ? Et si au lieu de parler de H.P Lovecraft, Stephen King ou...
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Nicolas Leduc

Nicolas Leduc
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L’œuvre de Daryl Delight (spécial Halloween)

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Et si pour Halloween, on parlait un peu de littérature horrifique ? Et si au lieu de parler de H.P Lovecraft, Stephen King ou Clive Barker, on mettait un peu les projecteurs sur un nouvel auteur qui en l’espace de cinq livres dépoussière méchamment le genre du thriller horrifique ?

Cet auteur, c’est Daryl Delight.

Et c’est clairement l’un des meilleurs auteurs de ses dernières années.

Alors, c’est parti pour un petit tour dans l’univers de ses livres, et comme c’est Halloween, vous aurez également le droit à une petite interview du nouveau maître de l’horreur à la française !


La légende de Spellman

Dans ce livre, on suit trois jeunes garçons, dans les bois, qui se racontent plusieurs versions d’une même histoire autour d’une maison abandonnée et supposément hantée par Spellman. Au cours de leurs récits, Spellman deviendra tour à tour serial killer ultra violent, sorcier nécromancien et entité possessive…

Pour son premier livre, Daryl Delight frappe très fort. Dans un style brut, et allant droit au but, on suit les aventures de Spellman et de ses infortunées victimes, toujours les mêmes, mais toujours différentes… C’est violent, effrayant, et parfois très (méchamment) drôle.

On trouve déjà dans ce livre tout ce qui fera la patte de l’auteur, à commencer par des personnages très bien écrits et attachants. Le livre est un véritable page-turner, et se dévore très rapidement.

Le livre possède un style très cinématographique (constante chez l’auteur) et peut s’appréhender comme un bon film d’horreur.

Ce livre est une très bonne mise en bouche pour une soirée Halloween littéraire et est une excellente porte d’entrée pour entrer dans l’univers de l’auteur.

Un excellent livre, que je recommande chaudement.

Amalia

Dès son deuxième livre, Daryl Delight se débarrasse des quelques (petits) défauts inhérents aux premières œuvres qui subsistaient encore dans La légende de Spellman. Et nous propose aussi le personnage phare de son œuvre (pour l’instant), la bien nommée Amalia, et par extension sa Némésis, Bruce Nilsen.

Dans ce livre qui va à 100 à l’heure, nous suivons donc Amalia, jeune femme magnifique, mariée à un mari infidèle et violent, se rendant dans le manoir où ils ont passer leur nuit de noces, pour tenter une réconciliation. Sauf que la réconciliation ne se passe pas trop bien, puisque Amalia dans un mouvement de colère et un peu par accident, tue son mari. Croyez le ou non, ce n’est pas le pire qui va lui arriver cette nuit là, quand elle va se retrouver confrontée aux propriétaires du manoir, les sinistres Nilsen.

Excellent roman. Comme dit plus tôt, il se lit extrêmement vite, et tout s’enchaîne sans le moindre temps mort. Les personnages sont tous très bien écrits, en particulier Amalia, avec laquelle on entre très vite en empathie. De même « les méchants » sont particulièrement malsain, mention spéciale pour Bruce Nilsen, immonde sadique qui aurait tout à fait eu sa place au sein de la famille Firefly (La maison des 1000 morts) ou Sawyer (Massacre à la tronçonneuse). De même Lisa Nilsen, tour à tour touchante et inquiétante dans son rôle de femme mariée à un monstre, protégeant sa famille envers et contre tous.

Un roman sans fausse note, a l’ambiance malsaine mais ne tombant jamais dans le piège de la complaisance ou de la gratuité.

La famille Nilsen

Deuxième tome de la saga Amalia/Nilsen, ce livre est un prequel aux événements racontés dans l’ouvrage précédent. On suit ici la montée en puissance dans la psychopathie de Lisa et Bruce Nilsen, de leur adolescence à l’arrivée ultime d’Amalia.

Très bon livre, là encore. Et là, encore, la caractérisation des personnages est excellente. Pour le coup, c’est vraiment Lisa Nilsen qui tire son épingle du jeu. On suit une femme un peu effacée, mais qui possède fondamentalement un bon fond, tuant plus pour se protéger et protéger sa famille que par vraie appétence pour le crime. Le personnage, bien qu’assez horrible par moment, m’a vraiment ému, et se révèle être un personnage vraiment tragique. Bruce de son côté, bien qu’ayant eu une jeunesse assez sombre, euphémisme, est un personnage profondément mauvais. Sadique, pervers, manipulateur, lâche…  On pourrait le trouver unilatéral dans son traitement, cependant sa noirceur fonctionne parfaitement avec ses interactions familiales, en particulier avec Lisa, donnant envie d’avancer dans le roman.

Encore une fois, un excellent livre qui se lit très bien.

Cependant, même si il n’y a pas d’ordre franchement défini (c’est un prequel), je vous conseille de commencer par lire Amalia, sous peine de passer à côté de subtilités que Daryl Delight aime parsemé dans ses ouvrages.

Une nuit au funérarium

Et là, banger. Bon, je vais manquer d’objectivité, c’est mon livre préféré de l’auteur. Si dans La légende de Spellman, l’auteur dans le genre « récit aux coins du feu » s’essayait légèrement au style de la nouvelle, là, il empoigne l’exercice à bras le corps. Dans un registre rappelant furieusement Les contes de la crypte, nous suivons ici Jasper, croque mort loquace, qui l’espace d’une nuit vient nous raconter les derniers instants des cadavres dont il s’occupe. Nous avons donc cinq histoires, absolument excellentes. Là, Daryl Delight lache le kraken. Si l’humour avait un peu déserté Amalia et La famille Nilsen, nous sommes ici gâtés. L’humour est noir, cynique et méchant, mais absolument jubilatoire. Nous suivons donc au choix, Billy, un jeune homme timide et souffre douleur qui cohabite avec une autre personnalité bien plus agressive et de mauvais conseils. Une femme, Mia, souffrant d’agoraphobie, en proie aux assauts pervers d’un homme rencontré sur internet. Paul, un sympathique employé de magasin, qui se retrouve envahi dans son foyer par des araignées belliqueuses. Casey, joueur de poker ruiné, qui pour se refaire accepte de jouer à un jeu dangereux. Wayne, humoriste star du stand up, qui suite à l’envoi d’un sms graveleux, va se retrouver la proie d’une foule féministe et vengeresse…

Toutes les histoires touchent leur cible. On a vraiment l’impression de revivre l’époque des jeudis de l’angoisse sur M6, où le gardien de la crypte venait nous raconter ses macabres histoires.

Vraiment, si vous ne deviez lire qu’un livre de Daryl Delight, mais ce serait dommage, je vous conseille vivement celui-ci. C’est bien simple, tout y est : personnages attachants et malchanceux, parfois gore, violent, drôle, méchant, effrayant… Tout y est, je vous dis.

Un sacré coup de cœur, que je ne recommanderais jamais assez.

Incarnation

Dernier roman en date de Daryl Delight, et concluant l’arc Amalia/Nilsen, ce livre est à l’image de ceux qui l’ont précédé : excellent. On sent qu’à chacun de ses livres Daryl Delight gagne en maturité d’écriture. Incarnation est vraiment la somme de cette maturité.

⚠️Attention Spoiler ⚠️

On retrouve Amalia, suite aux événements traumatisants qu’elle a vécu dans le livre éponyme, et la mort de Lisa et Bruce Nilsen. Alors qu’elle essaie de se reconstruire, un avocat est assassiné très brutalement. Sur la vidéo prise par la caméra de surveillance, le tueur se révèle être Bruce Nilsen. En parallèle, Amalia reçoit de nombreuses menaces, de plus en plus violentes. Le fraîchement retraité agent Bolard va se mettre en tête de protéger Amalia et de résoudre cette enquête.

⚠️ Attention Spoiler ⚠️

Le livre tranche un peu avec les précédents opus, se rapprochant plus du polar que du thriller horrifique. Attention, le livre contient toujours des éléments horrifiques et graphiques, mais le livre fait plus « sage ». Et du coup plus maîtrisé. Toutes les qualités des précédents ouvrages sont là, et le côté enquête apporte une plus-value très intéressante.

De plus il est toujours plaisant de retrouver Amalia, personnage passionnant, ici en duo avec le lieutenant Bolard, archétype du flic hard-boiled, tout droit sorti d’un film noir. Encore un sacré personnage à mettre au crédit de Daryl Delight.

Et encore un sacré roman.

Comme vous avez pu le constater, pour l’instant Daryl Delight fait un sans faute, et comme il progresse à chaque écrit, nous pouvons attendre son prochain ouvrage sans la moindre crainte.

Mais avec beaucoup d’impatience.

Et maintenant, laissons un peu la parole à l’auteur lui-même.

 

Entretien avec Daryl Delight

(L’entretien qui suit m’a été très gentiment accordé par Daryl Delight. Par soucis de clarté, Daryl sera en rouge et moi même en bleu!)

  • Eh bien Daryl, ravi de t’avoir dans une interview pour le Coin des critiques ciné ! Voudrais tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ?
  • Merci à toi de m’accorder une page sur le site. J’ai toujours du mal à y croire quand on me dit qu’on s’intéresse à mes livres (rires). Et bien j’écris des romans du genre Thriller et j’aime y ajouter une touche d’horreur. Certains disent que c’est un peu gore, mais je ne trouve pas que ce le soit tant que ça. J’aime quand le sang gicle un peu, c’est vrai, mais je privilégie le suspense et les rebondissements. Ne pas ennuyer le lecteur et l’embarquer dans un page turner, c’est mon but premier.
  • Et c’est vrai que tes livres ont un côté très cinématographique. Ils se lisent vraiment sans temps morts, et on imagine aisément qu’ils pourraient faire de bonnes adaptations. Tiens, d’ailleurs si tu devais être adapté, tu aimerais quel réalisateur aux commandes ?
  • Ahhh j’adore le cinéma. Et je fonctionne ainsi, d’ailleurs, je visualise mon histoire comme un film dans ma tête, plan par plan, et ensuite une fois le film réalisé dans mon esprit, j’attaque l’écriture et retranscrit. Oh et bien on peut toujours rêver. Quitte à rêver, voyons grand. J’aime beaucoup des réalisateurs comme David Fincher, Martin Scorsese, Quentin Tarantino. Mais est-ce que l’histoire leur conviendrait, pas sûr, en tout cas pas ceux déjà écrit. Mais j’aimerais écrire un livre dans l’ambiance d’un Seven, alors si David Fincher est aux commandes, ça me va. Petite pensée pour Hitchcock qui aurait, je le crois, adoré Amalia. Il aurait pu en faire un bon film. Une nuit au funérarium ferait une bonne série TV. Et chaque épisode pourrait avoir son propre réalisateur. Ce serait chouette !
  • Fincher est un excellent choix. Et je te rejoins sur le fait qu’Hitchcock aurait adoré Amalia. Pour être honnête, j’ai vraiment aimé chacun de tes livres, mais Une nuit au funérarium, je l’ai adoré. J’adore le personnage de Jasper, qui pourrait sans soucis siéger à côté du gardien de la crypte. Il m’a aussi fait penser au coroner joué par Tony Todd dans la saga Destination Finale.
  • Et bien tu as raison sur les deux points. J’adorais les contes de la crypte quand j’étais gosse et l’idée d’un recueil de nouvelle avec un fil conducteur vient de là. Mais je voulais que les histoires soient différentes, pas de fantastique, plus aller dans le côté Thriller. D’ailleurs j’ai découvert il y a pas longtemps qu’un des épisodes ressemblait étrangement à la première histoire du livre et j’ai été très surpris. On pourrait croire que j’ai copié les personnages et l’intrigue, le début est incroyablement similaire. Et pourtant, je n’avais jamais vu cet épisode, tout simplement parce que les deux dernières saisons n’ont jamais été doublé en français et sont inédit à la télévision française. Il est donc impossible pour moi d’avoir vu cet épisode, car je regardais les contes quand j’avais 10 ans le jeudi soir sur M6. Et quand j’ai découvert ces deux saisons et que j’ai vu l’épisode en question, j’ai failli tomber de ma chaise. J’ai eu peur qu’on dise que j’avais plagié. Et pourtant ce n’est pas absolument pas le cas, je le jure.
  • Pas de soucis, je me doute bien ! Du coup le cinéma t’inspire aussi pour tes écrits ? Quels seraient tes « maîtres » ?
  • Ah oui énormément. Hitchcock est surement celui qui m’a le plus inspiré, mais inconsciemment je pense. D’ailleurs quand les gens ne comprennent pas le principe de « La famille Nilsen », ça arrive car l’histoire est assez ou le glauque, je fais la comparaison avec Psychose. Je leur demande s’ils ont lu Amalia, et ils me répondent que non. Lire « La famille Nilsen » sans avoir lu « Amalia », c’est comme regarder la série Bate’s Motel sans connaître Psychose. C’est largement faisable, mais vous pouvez trouver ça très glauque et dérangeant.
  • Comme toi, j’ai découvert les Contes de la crypte sur m6 sur les défunts jeudis de l’angoisse. Et je les ai redécouvert assez récemment en bande dessinée. Tu l’es a lu ?
  • Ah non tiens.Mais j’ai entendu dire qu’ils feraient un reboot de la série, tout comme pour Creepshow, j’ai hâte ! Je note pour les comics (sourire) je sens que ça va me plaire.
  • Je te les conseille vivement, ça devrait te plaire.
  • J’adore déjà haha.

  • Creepshow est vraiment un de mes films préféré. Je l’ai tellement poncé quand je j’étais jeune.
  • C’est tellement jouissif. J’adore les films à sketch des années 80 90.
  • Tu as vu Cat’s eye ? Ou Tales from the Darkside ?
  • Evidemment ! Cat’s eye, j’adore les deux premiers sketch, moins le troisième mais alors les deux premiers, énorme !
  • En même temps, tiré des écrits du maître ! D’ailleurs, ça semble évident mais j’imagine que tu aimes bien Stephen King ?
  • Le meilleur bien sûr ! C’est lui qui m’a vraiment donné envie de me replonger dans l’écriture.
  • Et hormis King, il y a d’autres auteurs qui t’inspire ? Je dois dire que ta façon de mener des histoires me fait penser à James Herbert ou même Clive Barker.

 

  • J’aime beaucoup Clive Barker même si je n’ai lu que Hellraiser. Il va vraiment falloir que j’en lise d’autres !
  • Clive Barker qui d’ailleurs est souvent réputé pour le gore de ses œuvres, alors que non, finalement. Quand on se penche sur ses œuvres, oui, il y a du sang, beaucoup même, mais c’est vraiment passer à côté du reste que de s’attarder dessus.
  • C’est certainement dû aux adaptations cinématographique. Hellraiser, le film est gore pour l’époque.
  • C’est possible oui, mais du coup ça me faisait penser à ce que tu disais, sur le fait que certains trouvait tes livres gore, alors qu’il faut voir un peu sous la surface.
  • J’aime bien Graham Masterson également, de l’horreur qui fait vraiment penser aux années 80. Et je viens de me procurer un Dean Koontz que je veux absolument connaître, je n’ai lu que des extraits. J’ai encore tellement de choses à lire, ma PAL déborde ! J’aime beaucoup Maxime Chattam également, Thilliez dans un autre style.
  • De très bons auteurs. De Koontz je te conseille Chasse à mort, si tu ne l’as pas lu.
  • On me l’a conseillé (sourires) ! Je vais lire Spectres en premier qui a donné le film Phantoms. Je n’ai plus aucun souvenir du film, alors je me suis dit « lis le livre et revois le film après ».
  • Spectres est pas mal, Midnight aussi. C’est aussi pour ça que tu me fais un peu penser à Barker, pour la façon presque crue que vous avez d’écrire.
  • On est tous plus ou moins sensible au gore après.
  • C’est vrai. Mais tu as quand même une qualité qui fait bien passer la pilule, tu as beaucoup d’humour !
  • Oui comme King aussi, j’aime quand on passe pas par quatre chemins pour dire les choses. Je n’ai rien contre les oeuvres plus poétique, ou si l’écriture est plus recherché, mais c’est juste pas mon style. J’aime bien l’humour oui, quand je peux en mettre, je n’hésite pas.
  • Et tu le fais de façon subtile. Parce que souvent l’humour dans les œuvres horrifiques, ça se prend les pieds dans le tapis. Alors que tu le distilles de façon intelligente.
  • Il y a des oeuvres qui s’y prête on va dire, et d’autres non. Et il y a les moments pour le faire. Amalia, par exemple, il n’y en a pas. Une nuit au funérarium, là oui beaucoup plus (rires).
  • Oui, on sent bien l’ironie du sort et la loi de Murphy (rires).
  • Rien ne va bien Gresly Hill !
  • Oui ! (rires) Mais même dans La légende de Spellman, la deuxième histoire est d’une ironie mordante.
  • Ah oui avec le doberman (rires) ! Spellman est mon premier livre, le but était de prendre tous les clichés des personnages des films d’horreur des années 80, ça plait ou non.
  • J’ai beaucoup aimé Spellman. Je t’ai découvert avec celui là, et du coup j’ai pris tous les autres dans la foulée.
  • Ah bien tant mieux, parce que parfois, j’ai peur qu’il plaise moins. Il faut dire que je l’ai écrit en peu de temps et qu’il ne devait sortir qu’en numérique. Il devait être plus court aussi. Et puis, c’est un premier livre, rien n’est parfait la première fois.
  • Je vais me permettre une comparaison audacieuse. Il me fait penser à Eraserhead. Pas dans le fond ni dans la forme, mais, oui, il est peut-être imparfait, mais on a déjà dedans tout ce qui fait ta patte. Et Eraserhead, c’était un peu pareil pour Lynch. On a une première œuvre qui pose toutes les bases.
  • Cela fait trop longtemps que j’ai vu ce film pour m’en souvenir, mais je vois ce que tu veux dire, oui. Disons que oui, Spellman devait être très court, il l’est toujours : 142 pages, mais c’était surtout pour me lancer et le faire assez vite. Mettre les pieds dans l’eau.
  • Et franchement pour un premier livre, il est vraiment bon.
  • Mes chevilles vont enfler (rires) !
  • D’ailleurs dès Spellman on a une caractéristique qui revient très souvent dans tes œuvres suivantes : tes personnages sont souvent très malchanceux. Ce qui est parfait pour entrer en empathie avec eux rapidement.
  • Je crois que le plus malchanceux, ça doit être Wayne Bracco, l’humoriste de la dernière histoire dans Une nuit au funérarium.
  • Oui, lui c’est terrifiant. D’ailleurs c’est un personnage qui m’a fait de la peine. Car contrairement aux Contes de la crypte dont on parlait et qui avait une sorte de « morale » dans le châtiment, lui il morfle vraiment gratuitement. Il m’a fait penser au héros d’After Hours.
  • Ah bah ! t’as des bonnes références (sourires) !En imaginant l’histoire j’ai tout de suite pensé au film de Scorsese. Mais je me suis interdit de le revoir pour ne pas être trop influencé. Au final je l’ai revu après et c’est très différent. Mais les deux personnages ont effectivement la même malchance et ne peuvent que courir à travers la ville sans comprendre ce qui leur arrive.
  • Oui, c’est différent, il m’y a fait penser justement à cause de la loi de Murphy, le fait qu’il y est un cumul pour rien sur deux pauvres gars qui demandaient rien à personne… J’avoue que malgré l’empathie que j’avais pour le personnage, le récit m’a quand même bien fait rire !
  • Ah oui, c’est tout le but de l’histoire, un peu d’humour. la situation est grotesque dès le départ, et pourtant, ça pourrait tellement arriver de nos jours.
  • Oh, tiens, puisqu’on en parlait tout à l’heure, tu as lu Nuits noires étoiles mortes de King ?
  • Je crois que oui…
  • Rien à voir, mais il y a une nouvelle dedans qui je pense te plairait bien.
  • C’est avec la fille qui se fait violer et se venge ? Il a aussi une histoire avec une femme qui découvre que son mari est un tueur en série ?
  • C’est ça.
  • Oui j’ai beaucoup aimé (sourire) ! C’est le genre d’histoire que j’aime écrire donc forcément… (sourire) Pas trop de fantastique, mélange thriller, horreur…
  • Je pensais à l’histoire du gars qui passe un marché avec le diable et son meilleur ami se prend toute sa malchance sur la tronche. L’histoire dans le fond est immonde, mais tellement jubilatoire.
  • J’adore le début quand le vendeur se présente au personnage. J’aime aussi les dialogues comme ça, à la Tarantino, avec un personnage étrange et mystérieux…
  • Tu utilises souvent des références à la pop culture dans tes livres, je pense à Julien Doré qu’écoute Amalia, à la référence aux Red hot chili peppers, aux jeux vidéo Naughty dog… C’est pour mieux ancrer tes récits dans la réalité ?
  • J’aime juste y mettre les choses que j’aime. Et les lecteurs peuvent mieux s’identifier avec ce genre de petits détails, des détails pas ennuyeux, c’est même cool de savoir qu’un personnage est en train de regarder tel film, parce qu’on se dit « ah je l’ai vu, j’ai adoré ». Pour la musique, c’est aussi pour avoir une ambiance sonore et mettre dans un contexte particulier. J’aime dire qu’un groupe passe à radio, ou qu’un personnage sifflote un air des Smashing Pumpkins : les lecteurs l’ont tout de suite en tête et peuvent mieux s’imprégner de l’ambiance. Certains auteurs font des playlist, je n’aime pas ça, j’inclus la musique dans le récit. On peut mieux comprendre leurs goûts.
  • Et du coup, c’est appréciable parce que ça rend tes personnages d’autant plus crédible. D’ailleurs en pensant au pauvre Paul qui voulait jouer à son jeu tranquillement, toi-même, tu joues un peu ?
  • Oui j’adore les jeux vidéos. Je joue à un peu de tout.
  • Les jeux d’horreur tu aimes bien ?
  • J’aime bien mais ça me fait énormément peur. Je suis plus stressé en jouant qu’en regardant un film ou en lisant un livre. Le fait de diriger le personnage est tellement stressant…
  • Je peux t’en conseiller deux que j’ai découvert cette année, dont un français. Comme ça tu n’auras pas trop perdu ton temps avec moi (rires).
  • Ah bah, grave, ouais balance !
  • D’autant que ce sont des jeux surtout narratifs. Tu as Decarnation, et je pense que tu devrais aimer, et le deuxième c’est Burnhouse Lane
  • Ah j’aime beaucoup les jeux narratifs. J’avais adoré Heavy Rain et Walking Dead de Telltale. Je note, je vais regarder ça (sourire) !
  • Heavy Rain est excellent. Walking dead j’ai arrêté après la saison deux. Mais dans le genre narratif, si tu n’as pas fait, je te conseille Life is strange, et de rien !
  • Oui, je l’avais commencé, Life is strange, il me restait que le dernier épisode, et le temps me manquait à l’époque alors j’ai pas pu le finir. Je me le referai un jour.
  • Bien, Daryl, je pense t’avoir suffisamment monopolisé… Du coup pour conclure, aurais tu des œuvres à conseiller ? Films, livres, jeux vidéo ?

 

  • Et bien je vous conseille de me lire haha ! J’ai lu récemment « L’horreur de Kill Creek » qui est vraiment bon, mais ne vous attendez pas à un livre gore. Tout est une question d’ambiance et j’ai beaucoup aimé personnellement. J’ai vu un film dont on ne parle pas assez (tiré d’un livre d’ailleurs) qui se nomme « No exit » ( « Sans issue » en Français). Je vous le conseille fortement ! Et j’attends avec impatience Alan Wake 2 !

 

  • J’ai beaucoup aimé « L’horreur de kill creek », et j’avoue, j’attends Alan Wake 2 aussi ! En tout cas, merci beaucoup pour avoir pris le temps de me répondre, avec beaucoup de gentillesse.
  • Merci à toi ! C’était cool cet échange.

Pour conclure, Daryl Delight est un excellent auteur encore trop méconnu. J’espère que vous aurez envie de vous plongez dans son univers. De le découvrir, et de le partager! Quoi qu’il en soit : Joyeux Halloween et bonne lecture.

 

Vous pouvez suivre Daryl Delight sur les réseaux sociaux, où il est assez actifs.

Facebook (page auteur) : Daryl Delight

Twitter : @Daryl_Delight

Instagram : daryl_delight

Creepshow, de Georges Romero et Stephen King

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Réalisation : Georges Romero
Scénario : Stephen King
Date de sorties : 12 Novembre 1982
Genre : Horreur, Comédie, Film à sketch
Origine : États-unis
Distribution : Ed Harris, Adrienne Barbeau, Hal Holbrook, Leslie Nielsen, Ted Danson, E.G Marshall, Stephen King…

En 1982, deux maîtres de l’horreur décident de s’allier pour nous offrir un hommage aux comics E.C (Vault of horror, Haunt of fear et bien sûr Tales from the crypt) qui berçaient leurs enfances.

Ces deux maîtres sont Georges A. Romero (La nuit des morts vivants, Zombies, Incident de parcours…) et Stephen King, qui signera d’ailleurs là son premier scénario exclusivement pour le cinéma. Le film c’est Creepshow, une bande aussi horrifique que profondément drôle, qui ressuscitait  très sympathiquement le film à sketch.

Dans Creepshow, on suit donc le jeune Billy (Joe King, tout jeune et avant qu’il ne devienne Joe Hill, auteur à succès) qui se fait salement enguirlander par son père car il lit des BD d’épouvante. De colère, son père prend toute sa collection et va les jeter aux ordures. Une tempête se lève alors, et les BD s’éparpillent, on suit alors différentes histoires, cinq pour être exact.

La fête des pères

Dans ce segment, on suit une famille rongé de secret et par l’appât du gain, se réunir pour la fête des pères, en mémoire au patriarche de la famille, homme odieux, assassiné par sa propre fille. Mais cette année, le défunt a décidé de se réveiller pour se joindre à la fête.

Premier segment assez inégal et finalement le plus faible. On suit sans déplaisir les aventures de cette famille assez amorale, mais le segment met quand même pas mal de temps à se mettre en route et fait un tantinet bâclé. C’est dommage, même si la présence d’un Ed Harris tout jeune est toujours plaisante.

La mort solitaire de Jordan Verrill

Deuxième segment, et le niveau a monté d’un sacré cran. De toute façon, c’est simple, toutes les histoires qui suivent sont excellentes, dans leur genre. Dans cette histoire ont retrouve Stephen King lui-même, dans le rôle d’un fermier un peu simplet, qui voit une météore tomber dans son terrain. Louant sa bonne étoile, et s’imaginant déjà la vendre pour une sacrée somme, il la touche et se brûle le bout des doigts. Commence alors les ennuis pour lui, puisque son corps va petit à petit se couvrir d’herbe.

Hilarant et cynique, cet épisode vaut avant tout pour le jeu de Stephen King, tout seul et en roue libre, qui au niveau de la performance n’est pas loin d’un personnage de cartoon.

Un truc pour se marrer

Si dans le segment précédent, on avait un Stephen King en mode looney tunes, on a dans celui-ci un Leslie Nielsen ( la saga Y a-t-il un flic… ) dans le rôle glaçant d’un homme trompé, jaloux et possessif et surtout sacrément revanchard. Pour se venger de l’infidélité de sa femme et de l’amant de celle-ci, il concocte un plan atroce : enterrer les deux amants sur une plage privée, jusqu’au cou, et attendre que la marrée monte. Féru de vidéo, il filme leur agonie…

Segment absolument terrifiant, peut-être le meilleur, il tranche même radicalement avec les autres en ne proposant quasiment aucun moment humoristique. Froid, joué à la perfection, angoissant et totalement parfait pour un format court.

 

La caisse

Un homme de ménage découvre sous une cage d’escalier, dans l’université où il travaille , derrière une grille, une caisse. Malheureusement, la caisse contient une créature violente et vorace. Le professeur Northrup (Hal Holbrook) dont la femme est infidèle et insupportable décide de faire d’une pierre deux coups : faire dévorer sa femme par la créature et se débarrasser de la caisse dans la foulée.

Histoire plus légère et plus classique de monstre, ce segment n’en reste pas moins très sympa à voir, et étonnamment gore en comparaison des autres. Le segment vaut aussi pour l’interprétation jouissive d’Adrienne Barbeau ( Fog, New York 1997…). A noter que c’est le segment avec le premier à nous proposer le plus d’acteur. Les autres se contentant généralement d’un ou deux rôles principaux. En tout cas, un très bon segment.

Ça grouille de partout

Dernier segment, dans la lignée de ceux l’ayant précédé. Jouissif, drôle et effrayant. Un homme d’affaire immonde, et paranoïaque, Upson Pratt (E.G Marshall Paris brûle t-il ? Superman2…) , se retrouve coincé chez lui suite à une panne de courant. Malheureusement pour lui, son grand appartement aseptisé va se retrouver pris en proie à une invasion de cafard, véritable phobie pour Upson Pratt.

Une histoire simple est toujours efficace, surtout pour un format court. On termine le film sur ce segment absolument brillant dans les parallèles qu’il propose. Encore un très bon cru.

Le film s’achève sur un épilogue où des éboueurs dont l’un interprété par Tom Savini qui s’est d’ailleurs occupé des effets spéciaux et maquillage du film, récupère les comics éparpillés par le vent, pendant que Billy torture à mort son père via une poupée vaudou, clôturant le film comme il l’avait commencé avec beaucoup d’humour noir se mélangeant à l’horreur.

Dans le monde des films à sketch horrifique, Creepshow est clairement dans le très haut du panier, peut-être même le meilleur. Hormis la première histoire, un peu en deçà, bien que tout à fait correcte, les autres histoires touchent toujours dans la cible. Je vous le conseille vivement, surtout à l’approche d’Halloween, son mélange humour, et horreur étant parfaitement maîtrisé, ce qui vu la somme des forces en présence aurait été un comble.

A noter que le film engendra deux suites, l’une tout à fait correcte, l’autre déplorable, et une série aux épisodes inégaux.

Le film sera aussi adapté en BD, dessinée par Berni Wrightson, ce qui en fait la seule BD scénarisée par Stephen King.

One piece sur Netflix

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Réalisateur : Matt Owens, Steven Maeda
Origine : États Unis, Japon
Diffusion : Netflix
Durée : de 49 à 63 min
Genre : Aventure, action
Nombre d’épisodes : 8 (en cours)
Sortie : 31 août 2023 Distribution : Iñaki Godoy, Emily Rudd, Mackenryu, Taz Skylar, Jacob Gibson, Jeff Ward…

Le 31 Août 2023, sortait sur Netflix le premier épisode de la série One piece. Après les fiascos des adaptations Netflix de Death note, Cowboy bebop et Saint Seya en animation 3D, les craintes d’une nouvelle catastrophe industrielle était très fortes, et ce, dès l’annonce du projet. Même si certains teaser et propos tenus avant la sortie se voulaient rassurant, une œuvre aussi riche, dense et complexe que One piece, en ayant en plus le passif de Netflix en matière d’adaptations en tête, la peur d’un nouveau naufrage se faisait clairement ressentir. Et puis…

 

Arrêtons tout de suite le suspens : la série est bonne. Elle est même très bonne. Sur 8 épisodes, la série retrace les aventures de Luffy et de son équipage jusqu’au combat contre Arlong. Et malgré quelques points négatifs, sur lesquels je vais revenir, le tout s’en sort très bien.

Attention, toutefois, on est bien loin du chef d’œuvre quasi parfait non plus. Ce qu’on peut entendre ici et là. Mais on est face à une très bonne série et une très bonne adaptation.

Qui plus est la série, si elle s’adresse aux fans, bien sûr, ne perd jamais les nouveaux spectateurs, pas ou peu familiers avec l’univers crée par Eichiro Oda.

 

Pour les non initiés, je vais vous proposer ici, un résumé très rapide de ce que la série propose. Du coup , même si je vais essayer au maximum de ne pas spoiler, certains éléments de l’intrigue vont fatalement être révélés.  Je vais également parler des points positifs et négatifs de la série, là aussi, il y a très légers risques de spoil. Donc pour toutes personnes voulant découvrir la série d’un regard absolument neuf, je vous déconseille de lire ce qui suit.

Je ne peut cependant que vous conseiller la série, qui si elle est loin d’être exempte de défauts, passe extrêmement bien, est très sympathique et dans le haut du panier des séries Netflix. Vous risquerez de passer un très bon moment : c’est drôle, il y a de l’émotion, de l’action…

Encore une fois une bonne série.

Si vous voulez cependant un peu plus d’analyse, c’est ici que ça se passe !

Donc nous suivons dans le premier épisode, Luffy qui part en barque avec l’ambition de devenir pirate. Pour cela il doit découvrir le One piece, trésor légendaire de Gold Roger, ancien roi des pirates exécuté vingt ans auparavant. En chemin, il croisera la route de Koby, otage sur un bateau pirate, qui a pour ambition de rejoindre la marine et que Luffy libère. Ensemble ils rejoignent une île sous le « joug » d’un colonel de la marine, Morgan, qui possèderait une carte permettant d’atteindre Grand Line, la mer de tous les dangers. Ils rencontrerons en chemin Zorro, un chasseur de prime ayant pour ambition de devenir le plus grand sabreur du monde et Nami, une navigatrice, voleuse à ses heures perdues… Après un combat avec la marine, Luffy, Zorro et Nami continuent leur route, laissant Koby derrière eux, pour qu’il puisse intégrer la marine.

Dans le deuxième épisode on suit en parallèle Luffy et son équipage en conflit avec le pirate Baggy le clown et Koby qui commence son entraînement de Marin.


Je n’en dirais pas beaucoup plus sur l’intrigue, pour laisser la surprise de la découverte à ceux qui voudront découvrir la série.

Cependant, on peut voir dès ces premiers épisode quasiment tout se qui sera symptomatique de la série en négatif comme positif.

On va commencer par tout ce que la série offre de négatif, pour terminer sur une note positive.

En premier lieu, la trop grande fidélité… Et oui, ça peut sembler étrange, mais une adaptation porte bien son nom. Et une adaptation trop fidèle à son lot d’inconvénient. Bon, je suis sévère parce que contrairement à d’autre œuvres, One piece s’en sort honorablement, mais il y  des défauts assez récurrents. Par exemple, je pense à certaines scènes iconiques, prise quasi telle qu’elle du manga, mais qui fonctionne moins bien à l’écran. Pour ceux qui connaisse : Nami, Luffy, chapeau de paille. Là, même si la scène est culte, la série aurait gagner à s’affranchir un peu plus de son modèle. Ceux qui l’ont vu comprendront. Pareil, les costumes. Trop fidèle et du coup, même s’ils sont de qualités, on ne peut s’empêcher de penser à du cosplay. Certes très bons, mais il y a un côté « factice » persistant.

Mais là, au niveau points négatifs, j’en suis au niveau du chipotage. La série possède un vrai défaut qui là, pour le coup est réellement gênant : un gros soucis de rythme. Pour commencer l’épisode 3 et 4, même s’ils sont bien, constituent un réel ventre mou dans la série. Ce qui est paradoxal parce que l’intrigue présente semble totalement rushé. Et surtout, comme je l’ai dit plus haut on suit en parallèle des aventures de Luffy, les aventures de Koby… Et comment dire ça poliment ? On s’en fout totalement. Alors oui, ça sert l’intrigue, mais ça casse un rythme excellent et c’est trop récurrent pour être passer sous silence. Un bon quart/tiers de la série se concentre sur Koby, et on en a rien à foutre.

C’est vraiment dommage…

Bon, passons maintenant aux points positifs, et commençons par le plus évident : les acteurs sont incroyablement cool. Ils sont TOUS dans leur rôle, y en a pas un à jeter, même ceux qui pouvaient laisser circonspect dans les premières images diffusées. De plus, la série dégage une aura de bonne humeur ultra communicative, et cela est dû en grande partie au casting : il s’éclate et on le ressens.

Je parlais dans les points négatifs du soucis d’une adaptation trop fidèle, eh bien disons le tout de suite, les libertés prises par la série, et il y en a, sont toujours bien amenés et toujours à bon escient.

Les combats sont aussi très bien choregraphiés et les effets spéciaux, si on pouvait craindre le pire, se révèlent être globalement crédible.

L’équilibre est aussi très bien maîtrisé. L’humour, l’action, l’émotion, malgré quelques maladresses, se complètent bien.

Bref, on a là une bonne adaptation et  une bonne série. Que demander de plus ? Eh bien… Ce que je vais dire, est certes spéculatif, mais je m’inquiète pour l’avenir de la série… On a appris récemment qu’elle était bel et bien renouvelée pour une seconde saison. C’est une bonne chose, mais… Le soucis étant que la mythologie et l’histoire de One piece est incroyablement dense et longue… A l’heure où j’écris ces lignes, il y a actuellement 1093 chapitres… et c’est loin d’être terminé… Je vois malheureusement mal la série continuer aussi loin…

L’avenir nous le dira. Soyons comme Luffy : optimiste quoi qu’il arrive !

L’exorciste du Vatican, en Blu Ray

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L’exorciste du Vatican titre original : The Pope’s Exorcist. réal. : Julius Avery. int. : Russell Crowe, Franco Nero, Ralph Ineson. pays : États-Unis. dist. : Sony Pictures Entertainment France Sortie en salle le 10 mai 2023

Réalisateur : Julius Avery
Édition : Esc
Sortie : 13 Septembre 2023
Durée 103 min
Genre : Horreur ? Comédie ?
Distribution : Russel Crowe, Alex Essoe, Franco Nero…

Film : 3/10          Blu-ray : 5/10

 

 

Il y a des films qui souffriront immanquablement de l’héritage d’un aîné bien trop illustre. Un film de requins, par exemple, sera toujours mis en comparaison avec Les dents de la mer, le chef d’œuvre de Steven Spielberg. Dans le cas qui nous occupe ici, la comparaison avec L’exorciste de William Friedkin sera malheureusement inévitable. Et autant le dire tout de suite, ça ne sera pas en faveur du film de Julius Avery (Overlord, Le Samaritaine…).

A vrai dire, même en le comparant avec des films plus modestes comme L’exorcisme d’Emily Rose ou Le dernier Exorcisme, le film qui nous intéresse aujourd’hui fait pâle figure.

Et pourtant… Même si le film est naze (on reste plus proche du nanar que du navet cependant) il est quand même assez sympathique. Et c’est d’autant plus triste, qu’il aurait pu avoir des arguments à faire valoir…

Le 13 Septembre 2023, sortait donc en Blu-ray, L’exorciste du Vatican, film « inspiré » de la vraie vie véritable du Père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Pape.

Nous retrouvons donc le Père Amorth, sur la sellette après un exorcisme non autorisé par l’église, qui doit procéder à un exorcisme dans une ancienne église, reconvertie en lieu de vie par une jeune veuve (Alex Essoe, Starry eyes…) et ses deux enfants, sur demande express du Pape lui-même…

Bon, commençons et finissons d’ailleurs, par LE point positif du film : Russel Crowe (Gladiator, Un homme d’exception, Master and Commander…) qui nous livre ici une prestation assez savoureuse en prêtre rigolard et désabusé. Alors le voir sous les ordres d’un Pape interprété par Franco Nero (Django) et le tout dirigé par Julius Avery qui nous avait offert le jouissif bordel Overlord, pouvait nous mettre en joie, légitimement, surtout que la scène d’ouverture est pleine de promesses…

Le problème c’est que tout s’essouffle très vite. Le film part dans tous les sens, se perd en sous intrigue (le simili procès d’Amorth) et surtout ne sait pas sur quel pied danser… On ne sait pas trop si on regarde un film d’horreur ou une comédie. Dans les deux cas c’est raté.

Parce que le plus gros défaut du film se trouve être le possédé.

Un enfant possédé, généralement, ça inquiète… Là, non… Et pour une raison toute simple : il faut qu’il l’ouvre en permanence. Et il cause, et il essaie d’être menaçant, et il cause… On aurait gagner à avoir un démon vraiment plus mutique et inquiétant par opposition au prêtre… Sauf que là, non… On a quasiment l’impression que l’exorcisme se résume à un concours de blagues. Et de fait, on rit. Mais au détriment du film.

Alors on suit les aventures, plutôt bien filmées, du père avec un ennui poli, haussant un sourcil dubitatif devant des scènes surréalistes de médiocrité (le réveil du pape sur son lit d’hôpital m’a octroyé un gros fou rire, alors que la scène était sensée être anxiogène…).

Bref, même s’il ne vous fera pas passer un mauvais moment, je ne peut pas vous recommander ce film, qui n’a même pas l’ingéniosité d’être un tant soi peu original (toutes les idées ont déjà été développées en mieux avant).

Et l’édition Blu-ray dans tout ça ?

Un film pareil se devait d’avoir une édition au diapason. Spoiler, c’est le cas.

L’image est belle, le son est bon…

Les bonus sont totalement anecdotiques et peu intéressant : deux modules pour une durée totale d’environ 10 minutes. Une sorte de simili making off de 6min intitulé : « Qu’est ce qui vous a possédé ? » et un très court documentaire de 4min30 pour nous présenter le véritable Père Gabriele Amorth…

C’est peu, c’est décevant, mais on les regarde sans déplaisir non plus… Un peu comme le film d’ailleurs…

 

Burnhouse Lane, du studio Harvester

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Développeur : Harvester games
Éditeur : Feardemic
Genre : aventure, horreur
Date de sortie : 28 juin 2023
Support : Pc, Switch


Bienvenue à Burnhouse Lane…

Parfois, comme un fait exprès, le sort semble s’acharner.

Angie Weather, infirmière intérimaire a perdu son mari, rencontré à l’hôpital. Coup de foudre entre les deux mais histoire d’amour à durée limitée : celui-ci luttait contre un cancer du poumon qui lui fut fatal, après deux années. Angie essaie tant bien que mal de s’en remettre, mais l’ironie du destin la rattrape. Grosse fumeuse, plus encore depuis le décès son époux, elle a également développé un cancer du poumon… Ses jours en deviennent tristement comptés… Elle n’attend plus rien, ne veux plus rien, à part éventuellement en finir par elle-même. Mais même la corde qu’elle se passe autour du cou ne l’aidera pas, celle-ci cède comme si même le choix de sa mort ne lui appartenait plus… Alors Angie accepte un dernier travail, un travail simple… S’occuper d’une personne âgée, Georges, dans sa ferme à la campagne… Quelque chose de simple, de reposant… Mais la première nuit venue, des bruits au sous sol l’attire… Elle y découvre un portail, qui mène à Burnhouse Lane, ville fantomatique, purgatoire malsain où vivent des esprits piégés et où règnent les chats… L’un d’eux, le roi, un chat immense et brûlé propose un marché à Angie… Si celle-ci accomplit cinq épreuves pour Burnhouse Lane, alors il lui donnera un remède. Cependant, ces épreuves vont l’enfoncer de plus en plus loin dans l’horreur et la folie. Le remède vaut il le prix ? Vaut il mieux préserver sa vie au détriment de son âme ?

Ce résumé, pour touffu qu’il puisse sembler, ne survole que brièvement le premier chapitre du jeu (qui en comporte 7). Et ce jeu, parlons en.

On ne le dira jamais assez, 2023 à été un très grand cru en matière de jeux vidéo, et particulièrement au niveau de l’horreur. Et pourtant, les jeux préférés ne sont pas l’œuvre de gros studios, mais bel et bien celle de studio indépendant. J’avais adoré Decarnation et pensait sincèrement ne pas trouver mieux cette année. C’était avant d’arpenter les rues de Burnhouse Lane.

Pour résumé brièvement, on pourrait parler d’un Silent Hill en 2D, mais c’est serait vraiment réduire le travail d’orfèvre du studio Harvester ( Downfall et, surtout, The Cat Lady, dont Burnhouse Lane semble être une suite spirituelle).


Si les graphismes peuvent surprendre, pour être honnête ils m’ont rappelé l’ancienne émission pour enfant Angela Anaconda, l’écriture, que se soit au niveau du scénario comme celui des personnages (tous sont parfaits), est affutée comme un rasoir : tranchante et précise. Normal pour un jeu semi narratif, mais quand même, vu la diversité et la complexité des thèmes abordés, il aurait été facile de se prendre les pieds dans le tapis. Il n’en ai rien. Tout sonne juste et tout vous faits ressentir les émotions voulues, principalement la peur et la dépression… Car oui, le jeu fait peur, non pas pour son esthétique, encore que, mais par son ambiance. Le jeu est glauque, et pourtant incroyablement poétique par instant. Des choix moraux, dans des dialogues ou en général viendront ponctués votre aventure, et le fait de savoir qu’il y a plusieurs fins disponibles, vous feront toujours vous demander si vos actions, aussi anodines soient elles, ont eu une incidence sur votre parcours. D’autant que certaines sont incroyablement subtiles.

Je vais vous en spoiler une, ici, mais rien qui ne puissent nuire à votre expérience future, d’autant qu’elle apparaît très tôt dans le jeu. Le système de sauvegarde se fait à des endroits précis. Dans Resident Evil, par exemple vous sauvegardiez en enregistrant votre progression sur une machine à écrire, bref moment de répit dans votre exploration. Ici le principe est un peu le même. Sauf que votre héroïne sauvegarde en prenant une pause cigarette. Si de prime abord, on n’y prête pas forcément attention, on finit par se demander si le fait de sauvegarder régulièrement n’influe pas sur la santé d’Angie. A tel point que par instant on craint de sauvegarder pour ne pas faire empirer son état et au final, ces brefs instants de répits, deviennent de nouveaux facteurs de stress, d’autant que rien ne vient vraiment vous dire si vous êtes dans le vrai ou le faux… C’est la moindre des subtilités d’un jeu particulièrement passionnant et addictifs, que devrait tenter tous fans de jeux d’horreur et tout fan de jeux vidéo en général. Une pépite noire comme rarement, mais exceptionnelle.

Soyez sympas, rembobinez ! de Michel Gondry

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Réalisateur : Michel Gondry
Origine : France, Etats-Unis
Durée : 102 minutes
Genre : Comédie
Date de sortie : 22 Février 2008 Casting : Jack Black, Mos Def, Danny Glover, Mia Farrow, Sigourney Weaver…

Alors que Disney vient d’annoncer la fin des sorties dvd et Blu-ray de leur films en Australie, l’amer constat que le support physique tant peu à peu à disparaître au profit du tout numérique se fait de plus en plus palpable.

Cette fin d’époque, on la retrouve dans le film Soyez Sympas, Rembobinez ! du génial Michel Gondry ( Human nature, Eternal Sunshine of the spotless mind…).

Soyez Sympas, Rembobinez ! nous présente deux loosers sympathique : Mike, ( interprété par Mos Def, rappeur acteur que nous avons pu voir dans des films comme H2G2, le guide du voyageur galactique, Braquage à l’italienne…) employé dans le vidéo club de son oncle Elroy (Danny Glover, L’arme fatale, La couleur pourpre, Saw…) et Jerry, (Jack Black, High  fidelity, Rock Academy, Tonerre sous les tropiques…) chômeur complotiste. Le magasin de VHS périclite, face à la concurrence du dvd, et Elroy part quelque jours pour étudier la concurrence, laissant à Mike la surveillance du magasin.

Tout se passe relativement bien, jusqu’à ce que Jerry, voulant saboter une centrale électrique, se retrouve momentanément magnétique, et en venant rendre visite à Mike, efface accidentellement toutes les VHS.

Pour remédier à ça, les deux amis décident de refaire l’intégralité des films avec les moyens du bord, la méthode « suédé ». Et étonnamment, leurs remake fait au système D, plaît énormément à la communauté, qui en réclame encore plus.

Ce film est peut-être le plus accessible dans la riche filmographie de Gondry. Extrêmement drôle, il faut voir le résultat des films suédés, mention spéciale à Ghostbusters et Rush Hour 2, il n’en demeure pas moins infiniment touchant, dans son approche inéluctable de la fin des choses…

En effet, malgré le succès remporté et la nouvelle jeunesse qu’obtient le vidéo club, le format vhs est de toute façon voué à disparaître… Surtout quand les gros studios attaquent et réclament la destruction totale des films pour non respect du copyright. On se sent alors, comme les divers protagonistes : impuissants et abattus par l’injustice… Une seule chose peut alors sauver le vidéo club de la destruction : faire un film original. Ce film, biopic sur Fats Waller, jazzman ayant séjourné dans la petite ville, est réalisé avec l’aide de toute la communauté. On se prend alors à espérer une fin heureuse. Et dans un sens, elle l’ait, mais terriblement douce amère. Elroy ayant conscience que malgré le succès du film l’époque des vhs est révolue, on apprend juste avant la projection qui rassemble toute la ville, qu’il a vendu son bâtiment. Et on regarde le résultat final, film qui est tout à fait honorable, on rit avec le public, on applaudit, mais tout ayant conscience que les meilleures choses ont une fin, malheureusement, celle là aussi…

Ce film est un véritable coup de cœur. Peut être, un peu plus mineur qu’Eternal Sunshine, il n’en demeure pas moins un très beau film, avec des acteurs convaincants jouant des personnages attachants. Car , oui, on s’attache très fort aux personnages, et le film s’achève comme un été adolescent, on a profité, on s’est amusé, mais on sait aussi qu’il ne pouvait pas durer éternellement…

Une comédie ( oui, j’insiste le film est vraiment drôle) qui traite aussi bien du temps qui passe, ne peut qu’être recommandé chaudement. Donc, si vous avez un jour, été louer un film, et si cette période où l’on attendait impatiemment de pouvoir partager un moment entre potes autour d’un magnétoscope vous manque un peu, courrez voir Soyez sympas, Rembobinez !

 

Pique-nique à Hanging Rock, de Peter Weir, sortie Blu Ray

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Réalisateur : Peter Weir
Origine : Australie
Durée : 107 min (version Director’s cut)
Genre : Drame, Mystère…
Distribution : Rachel Roberts, Helen Morse, Dominic Guard, John Jarratt…

Film : 10/10
Bonus : 8/10

Le 19 juillet 2023, ESC Editions a eu l’excellente idée de ressortir en Blu Ray Pique-Nique à Hanging Rock de Peter Weir, sorti initialement en 1975.

Et comme beaucoup de ses films, celui-ci est un chef d’œuvre, bien qu’un peu moins connu que des pépites comme The Truman show, Witness, Mosquito Coast ou, bien entendu, Le cercle des poètes disparus.

 

Pique-nique à Hanging Rock nous transporte en 1900 en Australie. Là, les élèves d’une école privée pour jeunes filles organisent un grand pique-nique au pied de Hanging Rock, chaîne montagneuse, autrefois lieu de culte pour les aborigènes.

Au cours de l’après-midi, quatre jeunes filles et une de leur enseignante s’aventurent dans les rochers et s’engouffrent dans une cavité… On ne retrouvera que l’une d’elle, vivante mais amnésique…

Ce film est à la fois envoûtant, mystérieux et inquiétant. Peter Weir filme admirablement les paysages australien et nous offre une énigme cinématographique de la plus belle eau.

Il adapte le roman de Joan Lindsay, Picnic at Hanging Rock, tout simplement à la perfection.

Il nous transporte littéralement dans un lieu et une époque, et le film nous hante, bien longtemps après sa vision.

Son atmosphère unique inspirera d’ailleurs Sofia Coppola pour son Virgin Suicides.

Véritable film d’ambiance, je vous recommande vivement sa vision, tant il a peu vieilli et grâce à la haute définition, vous pouvez désormais le découvrir ou le redécouvrir dans les meilleures conditions possibles.

A noter qu’une série, adapté du même roman, est sortie en 2018 par le studio Showcase avec Natalie Dormer en tête d’affiche. La série est correcte, mais elle s’égare un peu et n’a plus la puissance du chef d’œuvre de Peter Weir.

Pour ce qui est du Blu Ray, ESC s’est mis en quatre pour nous régaler.

Non seulement la bande son et l’image sont impeccables, mais ils ont mis les petits plats dans les grands pour les bonus.

On retrouve donc pour le gros morceau :

Un entretien autour du film de 37 min avec Olivier Père, un entretien passionnant et bourré d’anecdotes.

A recollection, un documentaire de 1975, de 26 min, là aussi bigrement intéressant, qui fait office de making of.

Deux présentations du film, l’une de 4 min par Bernard Bories, plutôt sympathique mais anecdotique, et une plus intéressante, de 12 min, par la réalisatrice Mati Diop, lors de sa carte blanche à l’étrange festival de 2019.

Un petit module avant-après de 6 min sur Hanging Rock et Martindale, agréable à suivre et pour finir, l’inévitable bande annonce.

En bref et pour résumé, ce film est un must have pour tout cinéphile, et l’édition fera honneur à votre collection.

Allez y les yeux fermés, pour découvrir l’un des films les plus énigmatiques, mystérieux, envoûtant et même par instant terrifiant, de l’histoire du cinéma.

 

Master Detective Archives RAINCODE de Spike Chunsoft

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Éditeur : Spike Chunsoft
Développeur : Too Kyo Games, Spike Chunsoft
Genre : Aventure, Enquête…
Sortie : 30 Juin 2023
Support : Switch

 

L’année 2023 n’est certes pas fini, mais je crois pouvoir affirmer que je tiens mon jeu de l’année. Oui, en Juillet. Et ce n’est ni une suite, ni un remake.

Comme je l’ai dit lors d’une précédente critique, cette année est  une année faste pour les joueurs. Sorti d’un peu nulle part, Master Detective Archives : Raincode, est une exclusivité Switch sorti le 30 Juin 2023, du studio Spike Chunsoft (Pokémon Donjon mystère, Danganronpa…) qui nous offre là, un magnifique home run.

Le jeu vous permet d’incarner Yuma Kokohead, jeune Maître détective en devenir, et amnésique suite à son pacte avec Shinigami, une déesse de la mort. Ses pas le conduiront très vite à Kanai Ward, ville perpétuellement pluvieuse, où les seules sources de lumières sont artificielles. Là, Yuma et l’agence de détectives locale vont commencer à enquêter sur de mystérieux meurtres, mais se confronteront à l’Amaterasu Corporation, multinationale tenant Kanai Ward par l’entremise des Pacificateurs, police locale proche de l’inquisition.

Je ne peux pas en dire beaucoup plus. Si Master Detective est aussi bon, c’est en grande partie grâce à l’intelligence de son écriture et au plaisir de la découverte.

Master Detective ressemble à l’enfant qu’aurait pu avoir la saga Ace Attorney si elle s’était accouplée avec Deadly Premonition. Et pourtant, ce jeu ne ressemble à aucun autre.

Car outre, des qualités scénaristiques époustouflantes, et un casting exceptionnel (tous les personnages, absolument tous les personnages sont richement travaillés. Mention spéciale à Shinigami, inoubliable et savoureuse), le gameplay est de prime abord déroutant. Pour faire simple, quand un meurtre a lieu, vous devez enquêter. Pour cela, vous devez observer votre environnement et prendre en compte les éléments primordiaux, qui deviendront des clés énigmes. Quand l’enquête touche à sa fin, Shinigami génère une dimension parallèle qui représente la psyché du tueur. À vous alors, de vous servir de vos clés à bon escient pour révéler le meurtrier dans des combats de mots.

Vous avez le droit de lever un sourcil circonspect. Et de fait, le premier affrontement risque de vous surprendre. Mais en gros vous ferez face à des contradicteurs qui vous enverrons littéralement des phrases à la gueule. À vous de les esquivez, ou si vous y trouvez une contradiction, de contre attaquer avec l’une de vos clés solution, jusqu’à la reddition de votre adversaire. Si comme je l’ai dit, la première confrontation peut laisser pantois, cela devient assez rapidement addictif quand on découvre toutes les subtilités des « combats ».

Même si ce jeu est excellent, il convient de noter quelques petits bémols, comme des graphismes un peu flous et des quêtes annexes peu inspirées. Mais si vous passez outre ces menus défauts, le jeu risque bien de vous tenir en haleine durant ses six longs chapitres (5 chapitres plus un prologue).

Comptez une vingtaine d’heure pour en venir à bout. Et croyez moi, vous ne regretterez pas le voyage à Kanai Ward.

Bien, comme je l’ai dit, la qualité première du jeu est l’excellence de son écriture. Du coup, comme je pense que le mieux est de découvrir par vous-même, je ne vais pas trop spoiler l’histoire. Mais, il ne faut pas vous fiez aux graphismes plutôt mignons, le jeu est très, très sombre. En effet, chaque fois que vous résolvez une affaire, et que vous faites éclater la vérité, Shinigami va faucher la vie du responsable. Si dans les premières enquêtes on ne fait pas trop de cas, le jeu va progressivement vous mettre dans un grand embarras moral quand les tueurs seront moins manichéens que prévu. Même si Yuma est quelqu’un de profondément sympathique, sa quête de vérité à tout prix, le met dans une position proche du fanatisme qui crée ainsi un parallèle avec la milice d’Amaterasu. Si leur actes sont absolument gratuits et mauvais, on ne peut s’empêcher de penser qu’en des circonstances différentes Yuma aurait pu basculer du « côté obscur ».

Vraiment, ce jeu est ma claque de l’année, je vous le recommande chaudement.

Ruby, l’ado kraken de Kirk DeMicco

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Réalisateur : Kirk DeMicco
Origine : États-unis
Durée : 95 minutes
Date de sortie : 28 Juin 2023
Genre : Animation, comédie…
Distribution : Lana Condor, Toni Collette, Jane Fonda, Annie Murphy…


Ruby, l’ado kraken…

Ce film me laisse un peu désemparé, je dois bien l’avouer. Avec ce film, Dreamworks revient à ses premières amours, quand le studio pensait qu’il suffisait de pomper leurs idées chez Pixar, pour faire aussi bien qu’eux. Sauf que ça fonctionne pas comme ça, et ce n’est pas leur abominable Gang de requins qui viendra plaider leur cause.

Là, Ruby « s’inspire » de deux Pixar : Alerte rouge et Luca. Mais encore une fois sans la plue value Pixar. Sans âme…

Le film nous raconte donc l’histoire de Ruby Gillman, jeune fille kraken, qui s’est isolée avec toute sa famille dans un petit village en bord de mer pour s’éloigner de la mer… Non, non, vous avez bien lu. En gros, si une fille de la famille kraken tombe dans l’eau de mer, elle se transforme en gros kraken, guerrière trop puissante qui protège les océans. Du coup, comme sa mère tient absolument à garder le secret, elle refuse que Ruby s’approche de l’eau de mer. Et donc toute la famille habite à grosso modo, deux mètres du rivage.

Bravo la logique.

Et donc toute la famille vit en harmonie, cachant leur secret aux yeux des habitants, qui il faut bien le dire, sont complètement con de se laisser berner aussi facilement. Ruby et sa famille sont BLEUS. Ils ont des doigts et des oreilles difformes, n’ont pas de nez… et surtout ILS SONT BLEUS.  Mais heureusement, un gag viendra justifier tout ça… (en gros, les membres de la famille Gillman se font passer pour des canadiens… Raconter comme ça, ça semble nul, mais au cinéma c’est… nul aussi.) Mais comme vous vous en doutez, Ruby va finir par tomber à l’eau, et les emmerdes vont commencer…

Originalité /20…

Bref, on suit les péripéties de Ruby (qui il faut le reconnaître est un personnage assez attachant), de sa famille et de ses amis, et globalement le film se suit tant qu’on creuse pas trop loin sur les incohérences du scénario. Et bon sang qu’il y en a…

En l’état, que dire de ce Ruby, l’ado kraken ? J’ai l’air très sévère, et je vais l’être un peu plus dans la partie spoiler, mais en toute sincérité, le film n’est pas mauvais. Il n’est pas bon, non plus, il est fade. Il se laisse suivre, sans déplaisir, les personnages sont attachants, certains (très rare) gags font mouche… Mais on l’oublie sitôt fini, on n’éprouve aucune envie de le revoir…  On ne passe pas un désagréable moment devant… On passe juste un moment… Et alors que les films d’animation pullulent sur nos écrans, vous pouvez sans trop de regrets passez votre tour pour ce Ruby, qui en l’état est au cinéma ce qu’un Giant est à la gastronomie : ça nourrit, c’est sympa, mais on peut trouver largement mieux et on sait que ça a été fait avant et en mieux par la concurrence…

Bon, et c’est là qu’on va spoiler un peu… Mais peut-on vraiment parler de spoil, sachant que le film nous coche toutes les cases du livre des clichés ? Oui. Parce que non seulement il coche toutes les cases, mais en plus il les coche mal.

Comme je l’ai dit, il y a un gros, gros soucis de cohérence dans le scénario. Je ne vais pas toutes les énumérées mais je vais prendre quelques exemples. Déjà, je vais être gentil je ne vais pas insister sur le fait que la famille fuit la mer en habitant en bord de mer. C’est complètement stupide. Alors, oui, c’est vaguement justifié par un gag au détour d’une ligne de dialogue, mais c’est comme la justification de leurs apparences, ça ne rime à rien… Genre, on le mentionne et hop, on passe à autre chose… Sauf que cet artifice ne fonctionne plus depuis bien longtemps… Bref, c’est même pas ça le plus gênant…

Le film nous fait la formule éculée et maintes fois ressassé du conflit générationel mère-fille. Mais là, ça ne fonctionne pas. La mère de Ruby refuse que celle-ci aille fêter son bal de promo, parce que celui-ci se déroule sur un bateau. Elle lui explique que ça peut être dangereux pour elle si elle tombe dans l’eau. Mais elle ne lui explique pas en quoi. Et refuse de lui expliquer. Du coup ça occasionne un secret de famille qui n’a pas lieu d’être. Autant dans Alerte Rouge on pouvait comprendre le fait que la mère cache à sa fille sa capacité à se transformer en panda roux. Déjà, c’était pas sûr, et de plus, la petite fille ne l’aurait pas cru. Là, Ruby est un kraken. Elle le sait. Elle sait qu’il y a un potentiel danger avec l’eau de mer… Explique lui bon sang.

Et c’est malheureusement comme ça tout le film. Des secrets et des révélations qui ne servent qu’à faire avancer une intrigue qui sans ça ferait du sur place, mais qui au final ne servent à rien et qu’on voit venir à des kilomètres… Du coup, on a une espèce d’impression d’improvisation permanente. C’est pénible…

Mais bon… Au moins Ruby est attachante !

 

 

Decarnation, chef d’œuvre de l’Atelier QDB

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Date de sortie : 30 Mai 2023
Editeur : Shiro Unlimited
Developpeur : l’atelier QDB
Musique : Akira Yamaoka, Quentin Boëton (Alt 236)…
Support : PC, Switch


2023 est, il faut bien le dire, un très bon cru pour les jeux vidéos : entre les suites de classiques comme Zelda, Diablo, Final Fantasy, Street Fighter, Alan Wake voir Pikmin, les remake (Resident evil 4, Dead Space) les reboot (Mortalité Kombat, Alone in the Dark) et bien sûr, création originale (Master Detective, Hogwart Legacy…) il peut sembler difficile voir impossible qu’un petit jeu d’horreur narratif français indépendant puisse s’imposer comme l’un des jeux de l’année, peut être même LE jeu de l’année, au milieu des mastodontes sus cités, certains n’étant d’ailleurs pas encore sorti au moment où votre serviteur écrit ces lignes.

Et pourtant…

Sorti le 30 mai 2023 sur PC et Switch, Decarnation est pour l’instant mon gros coup de cœur de l’année. Développé par l’atelier QDB, petit studio indépendant qui signe là son premier jeu (mais qui se paye le luxe d’avoir Akira Yamaoka (Silent Hill, la classe) sur certaines musiques),  Decarnation est comme dit précédemment un jeu narratif d’horreur psychologique.

On y suit Gloria, une danseuse de cabaret, qui bien qu’encore jeune, commence à tomber dans le déclin. Ses relations familiales, professionnelles et amoureuses sont tendues, et même si ce n’est pas explicitement dit, on devine très vite que Gloria a subit des traumas. Alors quand la secrétaire d’un gros producteur la contacte pour lui proposer de monter un spectacle mondialement diffusé, qui lui apporterait enfin gloire et reconnaissance, Gloria accepte le rendez vous.

Rendez vous qui s’avérera être un traquenard… Gloria se retrouve alors séquestré, sans liens avec l’extérieur, ses seuls contacts se feront par l’intermédiaire du majordome de son geôlier, homme prévenant mais inquiétant…

Je n’en dirais pas plus, parce que l’expérience du jeu se fait quasiment intégralement via la narration et le scénario. Il y a bien quelques subtilités au niveau du gameplay, mais cela s’apparente plus à du bonus, n’ayant au final que peu d’incidence pour la suite. D’ailleurs, il y a très peu de difficulté dans le jeu, et on progresse vraiment sans soucis. Comme je l’ai dit, l’intérêt du jeu ne réside pas là dedans.

Dans un magnifique pixel art, on suit pendant environ 5h, une femme qui lutte pour sa vie et surtout contre la dépression et la folie. Et le jeu n’usurpe pas son titre de jeu d’horreur. Parce que malgré des graphismes colorés et pixelisé, Decarnation offre des visions absolument dérangeantes. Pour être honnête, aucun autre jeu ne m’avait mis autant mal à l’aise depuis Silent Hill 2. Le jeu se suit comme un film ou une série, particulièrement addictif, nous poussant, une fois démarré à ne pas s’arrêter jusqu’à la fin, tant on entre en empathie totale avec Gloria, qui est au passage, l’un des personnages les plus attachant des jeux vidéo.

On craint en effet pour Gloria, que se soit pour sa vie ou pour sa santé mentale tout le long du jeu. Malgré son côté résolument fort, tout le jeu joue sur les faux semblants. Et particulièrement sur cet enfoiré de majordome. La première fois qu’on le voit, nous avons affaire à un pervers. Mais, le personnage nous explique les raisons de son geste, et on finit par le croire, tant on veut se raccrocher à la moindre étincelles d’humanité qui ressort de notre geôle. Et puis, il se montre de plus en plus prévenant, et on finit par croire qu’il est comme nous, une victime du mystérieux maître. Et le paradoxe est qu’il nous permet de survivre alors que c’est lui le responsable de notre séquestration. Ce n’est là, qu’un des exemples de la subtilité du scénario.

Bref, si vous aimez les aventures narratives, l’horreur, le pixel art, les histoires brillantes…

Si vous ne voulez pas vous lancer dans un jeu qui va vous prendre 100h, et tout simplement si vous voulez découvrir l’un des meilleurs jeu de l’année, je vous conseille très vivement de vous laisser tenter par l’une des meilleurs expériences horrifiques vidéo ludique de l’histoire du jeu vidéo.

C’est français, c’est indépendant, c’est incroyable. A soutenir pour pouvoir continuer de profiter de petits diamants brut et noir.