L’œuvre de Daryl Delight (spécial Halloween)
Et si pour Halloween, on parlait un peu de littérature horrifique ? Et si au lieu de parler de H.P Lovecraft, Stephen King ou Clive Barker, on mettait un peu les projecteurs sur un nouvel auteur qui en l’espace de cinq livres dépoussière méchamment le genre du thriller horrifique ?
Cet auteur, c’est Daryl Delight.
Et c’est clairement l’un des meilleurs auteurs de ses dernières années.
Alors, c’est parti pour un petit tour dans l’univers de ses livres, et comme c’est Halloween, vous aurez également le droit à une petite interview du nouveau maître de l’horreur à la française !
La légende de Spellman
Dans ce livre, on suit trois jeunes garçons, dans les bois, qui se racontent plusieurs versions d’une même histoire autour d’une maison abandonnée et supposément hantée par Spellman. Au cours de leurs récits, Spellman deviendra tour à tour serial killer ultra violent, sorcier nécromancien et entité possessive…
Pour son premier livre, Daryl Delight frappe très fort. Dans un style brut, et allant droit au but, on suit les aventures de Spellman et de ses infortunées victimes, toujours les mêmes, mais toujours différentes… C’est violent, effrayant, et parfois très (méchamment) drôle.
On trouve déjà dans ce livre tout ce qui fera la patte de l’auteur, à commencer par des personnages très bien écrits et attachants. Le livre est un véritable page-turner, et se dévore très rapidement.
Le livre possède un style très cinématographique (constante chez l’auteur) et peut s’appréhender comme un bon film d’horreur.
Ce livre est une très bonne mise en bouche pour une soirée Halloween littéraire et est une excellente porte d’entrée pour entrer dans l’univers de l’auteur.
Un excellent livre, que je recommande chaudement.
Amalia
Dès son deuxième livre, Daryl Delight se débarrasse des quelques (petits) défauts inhérents aux premières œuvres qui subsistaient encore dans La légende de Spellman. Et nous propose aussi le personnage phare de son œuvre (pour l’instant), la bien nommée Amalia, et par extension sa Némésis, Bruce Nilsen.
Dans ce livre qui va à 100 à l’heure, nous suivons donc Amalia, jeune femme magnifique, mariée à un mari infidèle et violent, se rendant dans le manoir où ils ont passer leur nuit de noces, pour tenter une réconciliation. Sauf que la réconciliation ne se passe pas trop bien, puisque Amalia dans un mouvement de colère et un peu par accident, tue son mari. Croyez le ou non, ce n’est pas le pire qui va lui arriver cette nuit là, quand elle va se retrouver confrontée aux propriétaires du manoir, les sinistres Nilsen.
Excellent roman. Comme dit plus tôt, il se lit extrêmement vite, et tout s’enchaîne sans le moindre temps mort. Les personnages sont tous très bien écrits, en particulier Amalia, avec laquelle on entre très vite en empathie. De même « les méchants » sont particulièrement malsain, mention spéciale pour Bruce Nilsen, immonde sadique qui aurait tout à fait eu sa place au sein de la famille Firefly (La maison des 1000 morts) ou Sawyer (Massacre à la tronçonneuse). De même Lisa Nilsen, tour à tour touchante et inquiétante dans son rôle de femme mariée à un monstre, protégeant sa famille envers et contre tous.
Un roman sans fausse note, a l’ambiance malsaine mais ne tombant jamais dans le piège de la complaisance ou de la gratuité.
La famille Nilsen
Deuxième tome de la saga Amalia/Nilsen, ce livre est un prequel aux événements racontés dans l’ouvrage précédent. On suit ici la montée en puissance dans la psychopathie de Lisa et Bruce Nilsen, de leur adolescence à l’arrivée ultime d’Amalia.
Très bon livre, là encore. Et là, encore, la caractérisation des personnages est excellente. Pour le coup, c’est vraiment Lisa Nilsen qui tire son épingle du jeu. On suit une femme un peu effacée, mais qui possède fondamentalement un bon fond, tuant plus pour se protéger et protéger sa famille que par vraie appétence pour le crime. Le personnage, bien qu’assez horrible par moment, m’a vraiment ému, et se révèle être un personnage vraiment tragique. Bruce de son côté, bien qu’ayant eu une jeunesse assez sombre, euphémisme, est un personnage profondément mauvais. Sadique, pervers, manipulateur, lâche… On pourrait le trouver unilatéral dans son traitement, cependant sa noirceur fonctionne parfaitement avec ses interactions familiales, en particulier avec Lisa, donnant envie d’avancer dans le roman.
Encore une fois, un excellent livre qui se lit très bien.
Cependant, même si il n’y a pas d’ordre franchement défini (c’est un prequel), je vous conseille de commencer par lire Amalia, sous peine de passer à côté de subtilités que Daryl Delight aime parsemé dans ses ouvrages.
Une nuit au funérarium
Et là, banger. Bon, je vais manquer d’objectivité, c’est mon livre préféré de l’auteur. Si dans La légende de Spellman, l’auteur dans le genre « récit aux coins du feu » s’essayait légèrement au style de la nouvelle, là, il empoigne l’exercice à bras le corps. Dans un registre rappelant furieusement Les contes de la crypte, nous suivons ici Jasper, croque mort loquace, qui l’espace d’une nuit vient nous raconter les derniers instants des cadavres dont il s’occupe. Nous avons donc cinq histoires, absolument excellentes. Là, Daryl Delight lache le kraken. Si l’humour avait un peu déserté Amalia et La famille Nilsen, nous sommes ici gâtés. L’humour est noir, cynique et méchant, mais absolument jubilatoire. Nous suivons donc au choix, Billy, un jeune homme timide et souffre douleur qui cohabite avec une autre personnalité bien plus agressive et de mauvais conseils. Une femme, Mia, souffrant d’agoraphobie, en proie aux assauts pervers d’un homme rencontré sur internet. Paul, un sympathique employé de magasin, qui se retrouve envahi dans son foyer par des araignées belliqueuses. Casey, joueur de poker ruiné, qui pour se refaire accepte de jouer à un jeu dangereux. Wayne, humoriste star du stand up, qui suite à l’envoi d’un sms graveleux, va se retrouver la proie d’une foule féministe et vengeresse…
Toutes les histoires touchent leur cible. On a vraiment l’impression de revivre l’époque des jeudis de l’angoisse sur M6, où le gardien de la crypte venait nous raconter ses macabres histoires.
Vraiment, si vous ne deviez lire qu’un livre de Daryl Delight, mais ce serait dommage, je vous conseille vivement celui-ci. C’est bien simple, tout y est : personnages attachants et malchanceux, parfois gore, violent, drôle, méchant, effrayant… Tout y est, je vous dis.
Un sacré coup de cœur, que je ne recommanderais jamais assez.
Incarnation
Dernier roman en date de Daryl Delight, et concluant l’arc Amalia/Nilsen, ce livre est à l’image de ceux qui l’ont précédé : excellent. On sent qu’à chacun de ses livres Daryl Delight gagne en maturité d’écriture. Incarnation est vraiment la somme de cette maturité.
⚠️Attention Spoiler ⚠️
On retrouve Amalia, suite aux événements traumatisants qu’elle a vécu dans le livre éponyme, et la mort de Lisa et Bruce Nilsen. Alors qu’elle essaie de se reconstruire, un avocat est assassiné très brutalement. Sur la vidéo prise par la caméra de surveillance, le tueur se révèle être Bruce Nilsen. En parallèle, Amalia reçoit de nombreuses menaces, de plus en plus violentes. Le fraîchement retraité agent Bolard va se mettre en tête de protéger Amalia et de résoudre cette enquête.
⚠️ Attention Spoiler ⚠️
Le livre tranche un peu avec les précédents opus, se rapprochant plus du polar que du thriller horrifique. Attention, le livre contient toujours des éléments horrifiques et graphiques, mais le livre fait plus « sage ». Et du coup plus maîtrisé. Toutes les qualités des précédents ouvrages sont là, et le côté enquête apporte une plus-value très intéressante.
De plus il est toujours plaisant de retrouver Amalia, personnage passionnant, ici en duo avec le lieutenant Bolard, archétype du flic hard-boiled, tout droit sorti d’un film noir. Encore un sacré personnage à mettre au crédit de Daryl Delight.
Et encore un sacré roman.
Comme vous avez pu le constater, pour l’instant Daryl Delight fait un sans faute, et comme il progresse à chaque écrit, nous pouvons attendre son prochain ouvrage sans la moindre crainte.
Mais avec beaucoup d’impatience.
Et maintenant, laissons un peu la parole à l’auteur lui-même.
Entretien avec Daryl Delight
(L’entretien qui suit m’a été très gentiment accordé par Daryl Delight. Par soucis de clarté, Daryl sera en rouge et moi même en bleu!)
- Eh bien Daryl, ravi de t’avoir dans une interview pour le Coin des critiques ciné ! Voudrais tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ?
- Merci à toi de m’accorder une page sur le site. J’ai toujours du mal à y croire quand on me dit qu’on s’intéresse à mes livres (rires). Et bien j’écris des romans du genre Thriller et j’aime y ajouter une touche d’horreur. Certains disent que c’est un peu gore, mais je ne trouve pas que ce le soit tant que ça. J’aime quand le sang gicle un peu, c’est vrai, mais je privilégie le suspense et les rebondissements. Ne pas ennuyer le lecteur et l’embarquer dans un page turner, c’est mon but premier.
- Et c’est vrai que tes livres ont un côté très cinématographique. Ils se lisent vraiment sans temps morts, et on imagine aisément qu’ils pourraient faire de bonnes adaptations. Tiens, d’ailleurs si tu devais être adapté, tu aimerais quel réalisateur aux commandes ?
- Ahhh j’adore le cinéma. Et je fonctionne ainsi, d’ailleurs, je visualise mon histoire comme un film dans ma tête, plan par plan, et ensuite une fois le film réalisé dans mon esprit, j’attaque l’écriture et retranscrit. Oh et bien on peut toujours rêver. Quitte à rêver, voyons grand. J’aime beaucoup des réalisateurs comme David Fincher, Martin Scorsese, Quentin Tarantino. Mais est-ce que l’histoire leur conviendrait, pas sûr, en tout cas pas ceux déjà écrit. Mais j’aimerais écrire un livre dans l’ambiance d’un Seven, alors si David Fincher est aux commandes, ça me va. Petite pensée pour Hitchcock qui aurait, je le crois, adoré Amalia. Il aurait pu en faire un bon film. Une nuit au funérarium ferait une bonne série TV. Et chaque épisode pourrait avoir son propre réalisateur. Ce serait chouette !
- Fincher est un excellent choix. Et je te rejoins sur le fait qu’Hitchcock aurait adoré Amalia. Pour être honnête, j’ai vraiment aimé chacun de tes livres, mais Une nuit au funérarium, je l’ai adoré. J’adore le personnage de Jasper, qui pourrait sans soucis siéger à côté du gardien de la crypte. Il m’a aussi fait penser au coroner joué par Tony Todd dans la saga Destination Finale.
- Et bien tu as raison sur les deux points. J’adorais les contes de la crypte quand j’étais gosse et l’idée d’un recueil de nouvelle avec un fil conducteur vient de là. Mais je voulais que les histoires soient différentes, pas de fantastique, plus aller dans le côté Thriller. D’ailleurs j’ai découvert il y a pas longtemps qu’un des épisodes ressemblait étrangement à la première histoire du livre et j’ai été très surpris. On pourrait croire que j’ai copié les personnages et l’intrigue, le début est incroyablement similaire. Et pourtant, je n’avais jamais vu cet épisode, tout simplement parce que les deux dernières saisons n’ont jamais été doublé en français et sont inédit à la télévision française. Il est donc impossible pour moi d’avoir vu cet épisode, car je regardais les contes quand j’avais 10 ans le jeudi soir sur M6. Et quand j’ai découvert ces deux saisons et que j’ai vu l’épisode en question, j’ai failli tomber de ma chaise. J’ai eu peur qu’on dise que j’avais plagié. Et pourtant ce n’est pas absolument pas le cas, je le jure.
- Pas de soucis, je me doute bien ! Du coup le cinéma t’inspire aussi pour tes écrits ? Quels seraient tes « maîtres » ?
- Ah oui énormément. Hitchcock est surement celui qui m’a le plus inspiré, mais inconsciemment je pense. D’ailleurs quand les gens ne comprennent pas le principe de « La famille Nilsen », ça arrive car l’histoire est assez ou le glauque, je fais la comparaison avec Psychose. Je leur demande s’ils ont lu Amalia, et ils me répondent que non. Lire « La famille Nilsen » sans avoir lu « Amalia », c’est comme regarder la série Bate’s Motel sans connaître Psychose. C’est largement faisable, mais vous pouvez trouver ça très glauque et dérangeant.
- Comme toi, j’ai découvert les Contes de la crypte sur m6 sur les défunts jeudis de l’angoisse. Et je les ai redécouvert assez récemment en bande dessinée. Tu l’es a lu ?
- Ah non tiens.Mais j’ai entendu dire qu’ils feraient un reboot de la série, tout comme pour Creepshow, j’ai hâte ! Je note pour les comics (sourire) je sens que ça va me plaire.
- Je te les conseille vivement, ça devrait te plaire.
- J’adore déjà haha.
- Creepshow est vraiment un de mes films préféré. Je l’ai tellement poncé quand je j’étais jeune.
- C’est tellement jouissif. J’adore les films à sketch des années 80 90.
- Evidemment ! Cat’s eye, j’adore les deux premiers sketch, moins le troisième mais alors les deux premiers, énorme !
- En même temps, tiré des écrits du maître ! D’ailleurs, ça semble évident mais j’imagine que tu aimes bien Stephen King ?
- Le meilleur bien sûr ! C’est lui qui m’a vraiment donné envie de me replonger dans l’écriture.
- Et hormis King, il y a d’autres auteurs qui t’inspire ? Je dois dire que ta façon de mener des histoires me fait penser à James Herbert ou même Clive Barker.
- J’aime beaucoup Clive Barker même si je n’ai lu que Hellraiser. Il va vraiment falloir que j’en lise d’autres !
- Clive Barker qui d’ailleurs est souvent réputé pour le gore de ses œuvres, alors que non, finalement. Quand on se penche sur ses œuvres, oui, il y a du sang, beaucoup même, mais c’est vraiment passer à côté du reste que de s’attarder dessus.
- C’est certainement dû aux adaptations cinématographique. Hellraiser, le film est gore pour l’époque.
- C’est possible oui, mais du coup ça me faisait penser à ce que tu disais, sur le fait que certains trouvait tes livres gore, alors qu’il faut voir un peu sous la surface.
- J’aime bien Graham Masterson également, de l’horreur qui fait vraiment penser aux années 80. Et je viens de me procurer un Dean Koontz que je veux absolument connaître, je n’ai lu que des extraits. J’ai encore tellement de choses à lire, ma PAL déborde ! J’aime beaucoup Maxime Chattam également, Thilliez dans un autre style.
- De très bons auteurs. De Koontz je te conseille Chasse à mort, si tu ne l’as pas lu.
- On me l’a conseillé (sourires) ! Je vais lire Spectres en premier qui a donné le film Phantoms. Je n’ai plus aucun souvenir du film, alors je me suis dit « lis le livre et revois le film après ».
- Spectres est pas mal, Midnight aussi. C’est aussi pour ça que tu me fais un peu penser à Barker, pour la façon presque crue que vous avez d’écrire.
- On est tous plus ou moins sensible au gore après.
- C’est vrai. Mais tu as quand même une qualité qui fait bien passer la pilule, tu as beaucoup d’humour !
- Oui comme King aussi, j’aime quand on passe pas par quatre chemins pour dire les choses. Je n’ai rien contre les oeuvres plus poétique, ou si l’écriture est plus recherché, mais c’est juste pas mon style. J’aime bien l’humour oui, quand je peux en mettre, je n’hésite pas.
- Et tu le fais de façon subtile. Parce que souvent l’humour dans les œuvres horrifiques, ça se prend les pieds dans le tapis. Alors que tu le distilles de façon intelligente.
- Il y a des oeuvres qui s’y prête on va dire, et d’autres non. Et il y a les moments pour le faire. Amalia, par exemple, il n’y en a pas. Une nuit au funérarium, là oui beaucoup plus (rires).
- Oui, on sent bien l’ironie du sort et la loi de Murphy (rires).
- Rien ne va bien Gresly Hill !
- Oui ! (rires) Mais même dans La légende de Spellman, la deuxième histoire est d’une ironie mordante.
- Ah oui avec le doberman (rires) ! Spellman est mon premier livre, le but était de prendre tous les clichés des personnages des films d’horreur des années 80, ça plait ou non.
- J’ai beaucoup aimé Spellman. Je t’ai découvert avec celui là, et du coup j’ai pris tous les autres dans la foulée.
- Ah bien tant mieux, parce que parfois, j’ai peur qu’il plaise moins. Il faut dire que je l’ai écrit en peu de temps et qu’il ne devait sortir qu’en numérique. Il devait être plus court aussi. Et puis, c’est un premier livre, rien n’est parfait la première fois.
- Je vais me permettre une comparaison audacieuse. Il me fait penser à Eraserhead. Pas dans le fond ni dans la forme, mais, oui, il est peut-être imparfait, mais on a déjà dedans tout ce qui fait ta patte. Et Eraserhead, c’était un peu pareil pour Lynch. On a une première œuvre qui pose toutes les bases.
- Cela fait trop longtemps que j’ai vu ce film pour m’en souvenir, mais je vois ce que tu veux dire, oui. Disons que oui, Spellman devait être très court, il l’est toujours : 142 pages, mais c’était surtout pour me lancer et le faire assez vite. Mettre les pieds dans l’eau.
- Et franchement pour un premier livre, il est vraiment bon.
- Mes chevilles vont enfler (rires) !
- D’ailleurs dès Spellman on a une caractéristique qui revient très souvent dans tes œuvres suivantes : tes personnages sont souvent très malchanceux. Ce qui est parfait pour entrer en empathie avec eux rapidement.
- Je crois que le plus malchanceux, ça doit être Wayne Bracco, l’humoriste de la dernière histoire dans Une nuit au funérarium.
- Oui, lui c’est terrifiant. D’ailleurs c’est un personnage qui m’a fait de la peine. Car contrairement aux Contes de la crypte dont on parlait et qui avait une sorte de « morale » dans le châtiment, lui il morfle vraiment gratuitement. Il m’a fait penser au héros d’After Hours.
- Ah bah ! t’as des bonnes références (sourires) !En imaginant l’histoire j’ai tout de suite pensé au film de Scorsese. Mais je me suis interdit de le revoir pour ne pas être trop influencé. Au final je l’ai revu après et c’est très différent. Mais les deux personnages ont effectivement la même malchance et ne peuvent que courir à travers la ville sans comprendre ce qui leur arrive.
- Oui, c’est différent, il m’y a fait penser justement à cause de la loi de Murphy, le fait qu’il y est un cumul pour rien sur deux pauvres gars qui demandaient rien à personne… J’avoue que malgré l’empathie que j’avais pour le personnage, le récit m’a quand même bien fait rire !
- Ah oui, c’est tout le but de l’histoire, un peu d’humour. la situation est grotesque dès le départ, et pourtant, ça pourrait tellement arriver de nos jours.
- Je crois que oui…
- Rien à voir, mais il y a une nouvelle dedans qui je pense te plairait bien.
- C’est avec la fille qui se fait violer et se venge ? Il a aussi une histoire avec une femme qui découvre que son mari est un tueur en série ?
- C’est ça.
- Oui j’ai beaucoup aimé (sourire) ! C’est le genre d’histoire que j’aime écrire donc forcément… (sourire) Pas trop de fantastique, mélange thriller, horreur…
- Je pensais à l’histoire du gars qui passe un marché avec le diable et son meilleur ami se prend toute sa malchance sur la tronche. L’histoire dans le fond est immonde, mais tellement jubilatoire.
- J’adore le début quand le vendeur se présente au personnage. J’aime aussi les dialogues comme ça, à la Tarantino, avec un personnage étrange et mystérieux…
- Tu utilises souvent des références à la pop culture dans tes livres, je pense à Julien Doré qu’écoute Amalia, à la référence aux Red hot chili peppers, aux jeux vidéo Naughty dog… C’est pour mieux ancrer tes récits dans la réalité ?
- J’aime juste y mettre les choses que j’aime. Et les lecteurs peuvent mieux s’identifier avec ce genre de petits détails, des détails pas ennuyeux, c’est même cool de savoir qu’un personnage est en train de regarder tel film, parce qu’on se dit « ah je l’ai vu, j’ai adoré ». Pour la musique, c’est aussi pour avoir une ambiance sonore et mettre dans un contexte particulier. J’aime dire qu’un groupe passe à radio, ou qu’un personnage sifflote un air des Smashing Pumpkins : les lecteurs l’ont tout de suite en tête et peuvent mieux s’imprégner de l’ambiance. Certains auteurs font des playlist, je n’aime pas ça, j’inclus la musique dans le récit. On peut mieux comprendre leurs goûts.
- Et du coup, c’est appréciable parce que ça rend tes personnages d’autant plus crédible. D’ailleurs en pensant au pauvre Paul qui voulait jouer à son jeu tranquillement, toi-même, tu joues un peu ?
- Oui j’adore les jeux vidéos. Je joue à un peu de tout.
- Les jeux d’horreur tu aimes bien ?
- J’aime bien mais ça me fait énormément peur. Je suis plus stressé en jouant qu’en regardant un film ou en lisant un livre. Le fait de diriger le personnage est tellement stressant…
- Je peux t’en conseiller deux que j’ai découvert cette année, dont un français. Comme ça tu n’auras pas trop perdu ton temps avec moi (rires).
- Ah bah, grave, ouais balance !
- D’autant que ce sont des jeux surtout narratifs. Tu as Decarnation, et je pense que tu devrais aimer, et le deuxième c’est Burnhouse Lane
- Ah j’aime beaucoup les jeux narratifs. J’avais adoré Heavy Rain et Walking Dead de Telltale. Je note, je vais regarder ça (sourire) !
- Heavy Rain est excellent. Walking dead j’ai arrêté après la saison deux. Mais dans le genre narratif, si tu n’as pas fait, je te conseille Life is strange, et de rien !
- Oui, je l’avais commencé, Life is strange, il me restait que le dernier épisode, et le temps me manquait à l’époque alors j’ai pas pu le finir. Je me le referai un jour.
- Bien, Daryl, je pense t’avoir suffisamment monopolisé… Du coup pour conclure, aurais tu des œuvres à conseiller ? Films, livres, jeux vidéo ?
- Et bien je vous conseille de me lire haha ! J’ai lu récemment « L’horreur de Kill Creek » qui est vraiment bon, mais ne vous attendez pas à un livre gore. Tout est une question d’ambiance et j’ai beaucoup aimé personnellement. J’ai vu un film dont on ne parle pas assez (tiré d’un livre d’ailleurs) qui se nomme « No exit » ( « Sans issue » en Français). Je vous le conseille fortement ! Et j’attends avec impatience Alan Wake 2 !
- J’ai beaucoup aimé « L’horreur de kill creek », et j’avoue, j’attends Alan Wake 2 aussi ! En tout cas, merci beaucoup pour avoir pris le temps de me répondre, avec beaucoup de gentillesse.
- Merci à toi ! C’était cool cet échange.
Pour conclure, Daryl Delight est un excellent auteur encore trop méconnu. J’espère que vous aurez envie de vous plongez dans son univers. De le découvrir, et de le partager! Quoi qu’il en soit : Joyeux Halloween et bonne lecture.
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