Pays : États-Unis
Année : 1985
Casting : Michael Moriarty, Andrea Marcovicci, Garrett Morris,…
Genre : Horreur, comédie

Cela fait presque une semaine que Larry Cohen nous a quittés. À cette occasion, revenons sur l’une de ses réalisations cultes, « The Stuff ».

Alors que toute la population s’emballe pour une substance crémeuse appelée « The Stuff », un espion industriel et un jeune garçon soupçonnent le produit d’être plus dangereux qu’il n’y paraît…

Le point de départ du film peut être vu comme nanardesque si l’on prend le tout au premier degré. Il faut reconnaître que le look de Blob blanchâtre du « Stuff » et sa manière de zombifier les gens risquent de ne pas être pris au sérieux, surtout au vu de la dérision planant à l’arrière-plan du film. Pourtant, si le ton est badin en apparence, Cohen en profite surtout pour tirer à l’arme lourde sur plusieurs pans de la société américaine. Le scénariste des trois « Maniac Cop » et de « Phone game » s’attaque à la société de consommation et s’en prend aussi bien à ses responsables qu’à ses victimes avec une folie et surtout une verve assez communicatives.

Habitué à placer un contexte critique envers son pays dans ses réalisations et scénarios, Larry Cohen mène son récit tambour battant et critique le consumérisme dans lequel basculent ses concitoyens. Il n’ignore jamais leur rôle en tant que « zombies » plus aptes à consommer qu’à réfléchir tout en n’oubliant pas les véritables responsables de cette dégradation dans notre consommation quotidienne de biens. Il tire ainsi à boulets rouges sur les responsables de grosses entreprises mais également envers ceux censés les réguler pour mieux souligner la nature corrompue d’une société qui fait encore et encore les mêmes erreurs par pures raisons économiques. Toute l’Amérique se voit dès lors responsabilisée dans son comportement et chacun en prend pour son grade, jusqu’à une armée belliqueuse prête à tout pour réagir avec force à n’importe quel événement.

Si certains pointeront du doigt des effets spéciaux assez moyens, il faut se rappeler que Cohen a dû œuvrer avec un budget que l’on imagine minuscule et l’on soulignera que l’imagerie simple du Stuff rend plus tangible sa consommation mais également le danger qu’il fait peser. Le produit a de quoi rappeler plusieurs films catastrophes des années 50 dans sa façon d’être amené et de se déplacer. Elle colle donc bien à la nature paranoïaque du récit, faisant planer une certaine forme d’incertitude chez ses personnages principaux face à un événement incontrôlable à l’échelle nationale.

Rappelant aussi bien « The Blob » que « The Body Snatchers », « The Stuff » se réapproprie certains codes du genre pour mieux s’attaquer à son pays d’origine et son envie de consommer aveuglément tout et n’importe quoi, tout en offrant une attaque réjouissante de ceux qui profitent de ces dérives. Voilà donc une excellente série B qui tient les années et nous montre que Larry Cohen nous manque déjà…


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Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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