Creed
L’Héritage de Rocky Balboa
Date de sortie : 25 novembre 2015 (États-Unis), 13 janvier 2016 (France)
Réalisateur : Ryan Coogler
Acteurs principaux : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Phylicia Rashād, Graham McTavish, Wood Harris, Tony Bellew
Genre : Drame, action
Nationalité : Américain
Compositeur : Ludwig Göransson
Plusieurs années après le grand retour de Rocky Balboa dans un sixième et dernier film, la saga trouve un nouvel élan sous l’objectif de Ryan Coogler, réalisateur des futurs Black Panther. Toujours incarné par Sylvester Stallone (Rambo, Demolition Man, Expendables) revient alors comme entraîneur d’une nouvelle recrue qui s’avère être le fils caché de son ancien rival et ami Apollo Creed. Interprété par Michael B. Jordan (Chronicle, Les Quatre Fantastiques, Black Panther), le dénommé Adonis Johnson part de la situation opposée à celle de Rocky. Aisé financièrement et descendant d’un ancien champion du monde, il cherche lui aussi à prouver sa valeur par son propre mérite.
Sa relation avec Rocky s’intensifie petit à petit et ce dernier excelle dans son rôle de coach fourmillant d’expérience et de bonne volonté. On retrouve son restaurant à la mémoire de sa femme tandis que son passage au cimetière révèle le décès de son ami Paulie, marquant encore davantage le renouvellement du casting. Le registre dramatique s’intensifie d’autant plus qu’Adonis rencontre des difficultés à s’assumer comme étant à la hauteur de son père et s’emporte violemment face à Rocky alors que ce dernier vient d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer. Craignant la mort de la légende, le spectateur d’inquiète autant que les moments touchants se multiplient, Rocky se battant aux côtés d’Adonis afin de vaincre sa maladie.
Assez similaire au premier Rocky dans sa structure, Creed constitue un retour très réussi grâce à ses nouveaux personnages et à ses nombreux clins d’œil au reste de la saga. Tessa Thompson incarne efficacement celle qui devient la petite amie d’Adonis et Ricky Conlan s’impose comme un adversaire final convaincant sous les traits du boxeur professionnel Tony Bellew, lui-même coaché par Graham McTavish (John Rambo, Le Hobbit, Aquaman). La mise en scène est modernisée par des arrivées sur le ring dignes de SmackDown tandis que la bande son se veut très axée rap américain. Les compositions de Ludwig Göransson « First Date », « You Can See the Whole Town from Here » et surtout « You’re a Creed » mixent quant à elles habilement les passages-clés de « Gonna Fly Now » et « Going The Distance ». Une relève dans la droite lignée des meilleurs Rocky !
Creed II
L’Aboutissement
Date de sortie : 21 novembre 2018 (États-Unis), 9 janvier 2019 (France)
Réalisateur : Steven Caple Jr.
Acteurs principaux : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Dolph Lundgen, Florian Munteanu, Tessa Thompson, Milo Ventimiglia
Genre : Action, drame
Nationalité : Américain
Compositeur : Ludwig Göransson
Trois ans après le retour spectaculaire de Rocky grâce à une relève assurée par Michael B. Jordan, Adonis Creed réitère son combat à l’écran dans un deuxième film d’une grande intensité qui met d’abord l’accent sur la notoriété qu’il a obtenue en le sacrant à son tour champion du monde des poids lourds. Marqué par le thèmes de la confrontation à soi-même, de l’esprit de combat et du sens de la famille, Creed II se concentre notamment sur les choix de vie d’Adonis par l’intermédiaire de passages aussi drôles que touchants, comme celui où il sollicite Rocky pour sa demande en mariage à Bianca et le moment où il comprend qu’elle est tombée enceinte.
Un des éléments les plus dramatiques de la saga refait alors surface pour renforcer les enjeux du film. Ivan Drago, toujours joué par Dolph Lundgren (Universal Soldier, Expendables, Aquaman), effectue son retour à Philadelphie en compagnie de son fils Viktor, qu’il a entraîné pour provoquer Adonis en duel et ramener le titre de champion du monde en Russie. Ivan était en effet déshonoré depuis sa défaite, subissant le départ de sa femme et la pression de son pays. Creed II se montre alors moins manichéen que Rocky IV en mettant chaque camp sur un même pied d’égalité, chacun ayant ses motivations légitimes. Drago reste toutefois présenté comme un antagoniste étant donné les relents de sa violence passée et sa façon de mettre la pression à son fils pour qu’il mette Adonis à terre.
Remarquable dans ses conseils et son jeu d’acteur après tant d’années, Sylvester Stallone sait aussi remettre en question ses prises de décisions difficiles à travers le personnage de Rocky, passant d’une absence remarquée pour le premier combat de son poulain à une présence bien plus acclamée lors du match final. Si Adonis est effrayé à l’idée de refuser le combat pour la mémoire de son père, Rocky l’est tout autant quand il s’agit de recontacter son fils, qu’il n’a pas revu depuis plusieurs années. Chaque personnage est ainsi rudement mis à l’épreuve dans un combat dramatique très fort, le héros devant aussi défendre son titre après avoir été blessé physiquement et moralement. De son côté, Tessa Thompson évolue elle aussi en interprétant elle-même « I Will Go to War » à travers Bianca pour l’arrivée d’Adonis sur le ring.
C’est finalement Rocky qui parvient à relancer l’esprit de combat de son élève, en lui faisant exprimer la raison pour laquelle il se bat avant un entraînement intense sous l’enivrante « Runnin » rappée par ASAP Rocky. Particulièrement éprouvant sur sa durée, le duel final laisse place à des images fortes comme celle de la mère de Viktor qui quitte lâchement les gradins, provoquant une tristesse notable sur le visage de son fils et de son ex-mari. La réaction d’Ivan Drago reste la plus émouvante et inattendue alors qu’il devient le premier personnage de la saga à avoir le courage de demander l’arrêt du combat, par peur de voir son fils meurtri voire tué à son tour à force de prendre des coups. Un final époustouflant qui place Dolph Lundgren au sommet de son jeu d’acteur et marque de magnifiques retrouvailles familiales. Une suite magistrale qui frise l’excellence !
Creed III
La Relève de Rocky Balboa
Date de sortie : 1er mars 2023 (1h57min)
Réalisateur : Michael B. Jordan
Acteurs principaux : Michael B. Jordan, Tessa Thompson, Jonathan Majors, Wood Harris, Phylicia Rashād
Genre : Drame, action
Nationalité : Américain
Compositeur : Joseph Shirley
Quatre ans après un Creed II mémorable, Michael B. Jordan effectue de nouveau son retour dans le rôle d’Adonis Creed tout en revêtant pour la première fois la casquette de réalisateur. Désormais à la retraite suite à de nombreuses victoires, il organise des combats pour de jeunes boxeurs qu’il accompagne tout en prenant soin de Bianca et de sa fille Amara. Son passé ressurgit alors le jour où il croise Damian Anderson, un vieil ami incarné par Jonathan Majors (Ant-Man et la Guêpe Quantumania) qui vient de sortir de prison après une peine de dix-huit ans. Convainquant Adonis de le laisser disputer son premier match officiel malgré son passé tumultueux, Damian lance rapidement les hostilités en se montrant désireux de tout ce qu’a obtenu son ami.
Réalisé d’une main de maître par Michael B. Jordan, Creed III se pare d’une belle dynamique et comporte des plans ingénieux valorisant chaque passage du scénario. La mise en scène des combats est particulièrement appliquée, le réalisateur s’inspirant de shonens comme Dragon Ball et Naruto pour des effets de style comme les ralentis et le double coup de poing simultané. Outre le retour de Tony Bellew et de Florian Munteanu dans les rôles de Ricky Conlan et Viktor Drago, le film recourt à plusieurs flashbacks pour dévoiler le passé commun à Adonis et Damian, qui aurait toutefois mérité un développement plus approfondi.
Car si la relation entre Adonis et sa fille est joliment mise en valeur par la langue des signes et son appétence pour la boxe, le scénario s’avère bien plus convenu que d’habitude. /!\ SPOILERS /!\ Bien que partant d’une bonne base, l’histoire manque en effet de réels moments forts et la dramaturgie se limite au décès prévisible de la mère d’Adonis. Outre un final qui manque d’ambition, une seule mention est faite à Rocky et aucune explication n’est donnée sur son absence. Pourvu d’une réalisation solide s’inscrivant dans la totale continuité de la saga, Creed III reste un bon film mais aurait mérité un scénario plus abouti pour être à la hauteur de ses illustres prédécesseurs.