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Emmanuel Delextrat

Emmanuel Delextrat
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Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j’ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La Soupe aux Choux, mais avec aussi de nombreux dessins animés comme les courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo, les longs métrages Disney avec Alice au Pays des Merveilles en tête, les animés japonais comme Sailor Moon et Dragon Ball Z ainsi que d’autres séries comme Batman et Tintin. Mes années 90 ont été bercées par les comédies avec Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête) ou d’autres films que j’adore comme Les Valeurs de la Famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à Tout Prix. C’est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par Casino Royale, Et Pour Quelques Dollars de Plus, Kill Bill ou encore Rambo. Collectionneur, j’attache de l’importance au matériel et j’ai réuni trois étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Et plus on découvre de nouveaux films, plus on se rend compte qu’il nous en reste en fait énormément à voir…

Voyage au Bout de l’Enfer, de Michael Cimino

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Date de sortie : 22 février 1979 (Australie),
7 mars (France)

Réalisateur : Michael Cimino
Acteurs principaux : Robert De Niro, Christopher Walken, Meryl Streep, John Cazale, John Savage, George Dzundza
Genre : Drame, guerre
Nationalité : Américaine
Compositeur : Stanley Myers
Scénariste : Deric Washburn
Sociétés de production : EMI Films et Universal Pictures
Budget : 15 millions de dollars

Le calme avant la tempête.

Sorti un an après Les Boys de la Compagnie C, Voyage au Bout de l’Enfer constitue le premier film américain traitant du traumatisme et des impacts psychologiques engendrés par la guerre du Vietnam. Le scénario met en avant l’amitié de trois ouvriers américains qui se portent volontaires pour servir comme soldats sans avoir anticipé les séquelles physiques ou psychologiques qu’ils porteraient ensuite. Composé par Stanley Myers, le thème principal « Cavatina » exprime d’emblée toute la mélancolie qui rappelle la vie tranquille et languissante de Clairton, ville de Pennsylvanie où débute l’action. Le film est également rythmé par des chansons comme « Can’t Take My Eyes Off You » par Frankie Valli et puise dans le folklore russe pour « Katiouchka » et « Korobouchka », reprise dans le jeu vidéo Tetris.

Une passion pour la chasse qui ne saurait trop durer.
Un tournage aux conditions particulièrement difficiles.

Le trio principal est incarné par Robert De Niro (Le Parrain 2, Taxi Driver, Raging Bull), John Savage (Hair, Salvador, Le Parrain 3) et Christopher Walken (Les Chiens de Guerre, Dangereusement Vôtre, Batman Returns), qui signe son premier rôle majeur au cinéma. Si Meryl Streep (Kramer contre Kramer, La Mort aux Enchères, Out of Africa) y concrétise également une de ses premières prestations, il s’agit du dernier film dans lequel apparaît John Cazale (Le Parrain, Conversation Secrète, Un Après-Midi de Chien). Étalant son récit dramatique sur pas moins de trois heures, Voyage au Bout de l’Enfer entame par une longue partie en Amérique avant d’en venir aux horreurs du conflit pour ensuite mieux retrouver la civilisation de Clairton.

Le début de la descente vers la folie.
Un rapprochement plus que prévisible.

Le film est notamment connu pour la scène où les Viêt-Cong obligent les héros prisonniers à se livrer à une séance de torture psychologique mortelle à base de roulette russe. Controversé pour son absence de base historique factuelle et son tournage éprouvant, ce passage symbolise en réalité le sacrifice des jeunes soldats envoyés à la guerre par le gouvernement américain en mêlant habilement hasard, folie et instinct de survie. Auréolé de cinq oscars dont celui du meilleur film, celui du meilleur réalisateur et celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Christopher Walken, Voyage au Bout de l’Enfer fait partie des films les plus acclamés de son époque et les plus emblématiques sur la guerre du Vietnam.

Nosferatu (2024) de Robert Eggers

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Date de sortie : 25 décembre 2024 (2h 12min)
Réalisateur : Robert Eggers
Acteurs principaux : Nicholas Hoult, Lily-Rose Depp, Bill Skarsgard, Aaron Taylor-Johnson, Willem Dafoe, Emma Corrin, Ralph Ineson
Genre : Drame, épouvante
Nationalité : Américaine
Compositeur : Robin Carolan
Scénariste : Robert Eggers
Sociétés de production : 1492 Pictures, Focus Features et Stillking Films et Studio 8
Budget : 50 millions de dollars

Lily-Rose Depp, nouvelle égérie du cinéma d’épouvante.

Quarante-cinq ans après Nosferatu Fantôme de la Nuit de très bonne facture, c’est au tour de Robert Eggers (The Witch, The Lighthouse, The Northman) de tenter de moderniser le grand classique de Friedrich Wilhelm Murnau. Exprimant d’emblée une volonté de faire différemment, Nosferatu axe davantage le scénario sur les dérives religieuses et introduit des personnages inspirés du Dracula de Bram Stoker. Nicholas Hoult (Mad Max Fury Road, Le Menu, Juré N°2) interprète alors le clerc de notaire Thomas Hutter, inspiré de Jonathan Harker, tandis que Lily-Rose Depp (Planetarium, Le Roi, The Idol) incarne une Ellen Hutter qui rappelle Mina Harker.

Un magnifique plan rappelant les débuts du scénario de La Belle et la Bête.
Un Nicholas Hoult aux expressions impeccables.

Inspiré par Arthur Holmwood, Friedrich Harding apparaît quant à lui sous les traits d’Aaron Taylor-Johnson (The King’s Man, Bullet Train, The Fall Guy), sa femme Anna Harding, jouée par Emma Corrin (Pennyworth, The Crown, Deadpool & Wolverine), étant de son côté équivalente à Lucy Westenra. Outre Herr Knock repris de R.M. Renfield et le docteur Wilhelm Sievers inspiré de John Seward, Willem Dafoe (Spider-Man, Nightmare Alley, Pauvres Créatures) incarne l’excentrique professeur Albin Eberhart Von Franz, faisant directement écho à Abraham Van Helsing.

Une colorimétrie et des jeu d’ombres et de lumières du plus bel effet.
Un Nosferatu à l’apparence hideuse moyennement convaincante.

Correctement réalisé, Nosferatu propose de belles idées de mise en scène avec de superbes plans extérieurs de nuit offrant une impression de noir et blanc. Le film insiste également beaucoup sur l’effroi des personnages comme le montrent le faciès terrifié de Thomas Hutter ainsi que le visage d’Ellen sur lequel ressort l’ombre des griffes du comte Orlok, interprété par Bill Skarsgard (Ça, Assassination Nation, The Crow). Si la volonté de montrer une créature hideuse est à saluer, son rendu n’est pas très convaincant au point de le faire davantage ressembler à un zombie, y compris dans sa manière de déguster ses victimes avec une violence bien plus explicite. Sa voix monstrueuse saccadée n’est également pas du plus bel effet.

Pour qui sonne le glas…
Un personnage imparfait mais au tempérment appréciable.

D’une manière générale, le film se veut un peu trop long et abuse de jumpscares dès ses premières minutes, simultanément à des apparitions immondes qui nuisent à la proposition. L’aspect religieux y est également trop présent, entre Knock qui conclut un pacte avec Orlok et un nombre excessif de scènes de possession qui laisseraient presque croire que l’on se trouve face à un nouvel épisode de L’Exorciste. D’abord assez quelconque, le jeu d’actrice de Lily-Rose Depp gagne toutefois en caractère dès lors que son personnage commence à se rebeller. Se terminant sur un plan d’une laideur redoutable, ce Nosferatu se place clairement en-dessous de ses prédécesseurs sans pour autant manquer d’intérêt grâce à ses qualités intrinsèques.

David Lynch : entre onirisme et réalité

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Un réalisateur au style unique.

À la fois peintre, photographe, musicien, mais surtout connu pour ses talents de scénariste et de réalisateur, David Lynch vient de nous quitter à l’aube de ses soixante-dix-neuf ans. Caractérisée par imagerie onirique, une conception sonore méticuleuse, un surréalisme dérangeant et une exploration des aspects les plus sombres de la condition humaine, sa carrière se compose de dix films auxquels il faut ajouter plusieurs courts métrages. Il commence en 1977 avec Eraserhead, film expérimental de body horror tourné en noir et blanc marquant les débuts de sa collaboration avec Jack Nance, qu’il remet en scène par cinq fois. Sa renommée décolle réellement en 1980 avec Elephant Man, biographie dramatique dans laquelle John Hurt incarne Joseph Merrick, surnommé ainsi à cause de ses difformités, ce qui lui vaut une nomination pour l’oscar du meilleur réalisateur. Il poursuit les années 80 avec la première adaptation cinématographique du roman de science-fiction Dune ainsi que Blue Velvet, thriller néo-noir qui rassemble Kyle MacLachlan, Isabella Rossellini, Laura Dern et Dennis Hopper, lui valant ainsi une deuxième nomination aux oscars.

Une œuvre reconnaissable parmi mille.
Un artiste aux multiples talents.

Les années 90 lui offrent un rayonnement international avec la cocréation de la série Twin Peaks et l’obtention de la Palme d’Or pour Sailor et Lula, comédie dramatique porté par la romance entre Nicolas Cage et Laura Dern, accompagnés de Willem Dafoe. S’ensuivent le préquel Twin Peaks Fire Walk With Me, le thriller psychologique Lost Highway avec Bill Pullman, Patricia Arquette et Balthazar Getty, ainsi qu’Une Histoire Vraie, film dramatique rassemblant Richard Farnsworth, Sissy Spacek et Harry Dean Stanton. Les années 2000 marquent l’arrivée de ses deux derniers films : Mulholland Drive, drame néo-noir porté par Naomi Watts et Laura Harring, ainsi qu’Inland Empire, qui rassemble Laura Dern, Jeremy Irons et Justin Theroux. Auréolé d’un Lion d’Or d’honneur à la Mostra de Venise en 2006 et d’un Oscar d’honneur en 2019, David Lynch restera à jamais gravé dans le paysage du cinéma expérimental.

Nosferatu Fantôme de la Nuit, de Werner Herzog

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Date de sortie : 17 janvier 1979 (1h 47min)
Réalisateur : Werner Herzog
Acteurs principaux : Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Roland Topor, Jacques Dufilho, Walter Ladengast
Genre : Épouvante
Nationalité : Franco-allemande
Compositeur : Popol Vuh
Scénariste : Werner Herzog
Sociétés de production : Werner Herzog Filmproduktion, Gaumont et Zweites Deutsches Fernsehen
Budget : 2,5 millions de marks

Un comte qui sait veiller au confort de ses hôtes.

Remake du Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau qui le précède de plus d’un demi-siècle, Nosferatu Fantôme de la Nuit apporte une touche moderne au grand classique de l’épouvante sous l’objectif et la plume de Werner Herzog. Ayant cette fois-ci obtenu les droits d’adaptation, le nom de Dracula est clairement mentionné. Le comte est ici incarné par Klaus Kinski (Et Pour Quelques Dollars de Plus, Les Nuits de Dracula, Aguirre La Colère de Dieu) tandis que Jonathan Harker, héros du roman de Bram Stoker, est interprété par Bruno Ganz (L’Échiquier de la Passion, Les Ailes du Désir, The Reader).

Des plans à l’effroi redoutablement efficace.
Une victime au regard tétanisé.

Très proche de celui d’origine, le scénario mène alors Harker au fin fond des Carpates pour conclure la vente d’une maison auprès du comte malgré les mises en garde des villageois des alentours. Prisonnier et vidé de son énergie, il laisse alors Dracula prendre la mer pour s’éprendre de sa femme Lucy, sous les traits d’Isabelle Adjani (La Gifle, L’Histoire d’Adèle H, Subway). D’un teint profondément livide, cette dernière surprend dès l’introduction alors qu’elle se réveille en sursaut face à l’écran. La séquence d’ouverture présente en effet des sculptures difformes issues du musée des momies de Guanajuato, représentant des victimes du choléra survenu au Mexique en 1833.

Des séquences iconiques.
Un souffrance particulièrement appuyée.

Réalisé d’une main de maître avec des plans impeccables sublimés par la musique macabre du groupe Popol Vuh, le film expose brillamment le côté solitaire et torturé du vampire, Klaus Kinski concrétisant une prestation aussi mélancolique qu’effrayante. Méconnaissable une fois de retour chez lui, Jonathan Harker évolue quant à lui d’une manière inattendue tandis que des hordes de rats répandent la peste à Wismar. Rendant hommage à l’œuvre de Bram Stoker tout en conservant l’apparence dérangeante de l’antagoniste imaginée par Murnau, Nosferatu Fantôme de la Nuit s’impose comme un classique solide mettant en scène le célèbre comte.

L’Histoire sans Fin, une trilogie fantastique

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L’Histoire sans Fin

 

Date de sortie : 6 avril 1984 (Allemagne de l’Ouest), 21 novembre 1984 (France)
Réalisateur : Wolfgang Petersen
Acteurs principaux : Barret Oliver, Noah Hathaway, Deep Roy, Tilo Prückner, Moses Gunn, Sydney Bromley, Patricia Hayes, Tami Stronach
Genre : Fantastique, aventure
Nationalité : Américaine
Compositeurs : Klaus Doldinger et Giorgio Moroder
Scénaristes : Wolfgang Petersen et Herman Weigel
Sociétés de production : Constantin Film, Bavaria Film, Westdeutscher Rundfunk et Dieter Geissler Filmproduktion
Budget : 27 millions de dollars

Un héros introverti et solitaire.

Adaptation de la première moitié du roman éponyme de Michael Ende par Wolfgang Petersen (Dans la Ligne de Mire, Troie), L’Histoire sans Fin est un film d’aventure fantastique dans lequel le jeune Barret Oliver (Frankenweenie, DARYL, Cocoon) incarne Bastien, garçon de dix ans qui cherche à s’évader d’un quotidien morose en se plongeant dans un livre récupéré sur le chemin de l’école. Il se retrouve alors plongé dans le monde de Fantasia, menacé par le Néant et un loup féroce nommé Gmork, et y suit la quête d’Atreyu, incarné par Noah Hathaway, enfant de son âge parti à la recherche d’un remède pour l’impératrice et ainsi sauver le monde.

Une monture volante qui a bien pu inspirer Flammy de Secret of Mana.
Une scène traumatisante qui détone fortement avec le reste du film.

Auréolé d’un univers aux panoramas magnifiques, le film nous mène à la rencontre de divers créatures comme un golem mangeur de pierre, la tortue géante Morla, le dragon Falkor, les statues de Sphinx faisant office d’oracle sudérien ou encore un escargot de course dirigé par un petit homme sous les traits de Deep Roy (Flash Gordon, La Planète des Singes, Charlie et la Chocolaterie). La beauté des musiques renforce pleinement le sentiment d’aventure, la chanson « The NeverEnding Story » étant composée par Giorgio Moroder et chantée par Limahl, ex-membre du groupe Kajagoogoo, accompagné par Ann Calvert.

Une épreuve qui ne laisse pas le droit à l’erreur.
Une apparition finale émouvante.

Derrière son aspect tout public, le film dévoile aussi une part sombre à travers plusieurs passages, notamment celui des marécages de la mélancolie où le cheval d’Atreyu s’enfonce dans la vase : une scène terriblement triste ayant marqué toute une génération. Utilisant la mise en abîme pour révéler l’implication de Bastien dans l’avenir de Fantasia, il présente son univers comme un symbole de l’épanouissement de la fantaisie de l’homme, sa destruction étant imminente à cause des gens qui ont perdu espoir et oublié leurs rêves. Entre les réactions par intermittence du jeune lecteur et l’émotion engendrée par l’apparition de l’impératrice, L’Histoire sans Fin s’impose aisément comme un des plus beaux films fantastiques des années 1980.

 

 

L’Histoire sans Fin II
Un Nouveau Chapitre

 

Date de sortie : 25 octobre 1990 (Allemagne), 13 février 1991 (France)
Réalisateur : George Trumbull Miller
Acteurs principaux : Jonathan Brandis, Kenny Morrison, Clarissa Burt, John Wesley Shipp, Martin Umbach, Alexandra Johnes, Thomas Hill
Genre : Fantastique, aventure
Nationalité : Américaine
Compositeur : Robert Folk
Scénariste : Karin Howard
Sociétés de production : Warner Bros. Pictures, Bavaria Film, Cinevox Filmproduktion, Dieter Geissler Filmproduktion et Kennedy Miller Productions
Budget : 35
millions de dollars

Bastien de retour pour une nouvelle aventure.

Adaptation libre de la seconde moitié du roman par George Trumbull Miller (toute ressemblance avec le réalisateur d’un certain Mad Max serait fortuite), L’Histoire sans Fin II reprend les thèmes de son prédécesseur avec un jeune Bastien qui se réfugie dans les livres pour oublier ses soucis du quotidien. Ignorant les conseils du libraire qui lui précise que la relecture d’un livre modifierait son histoire, il se retrouve de nouveau à Fantasia, cette fois-ci menacé par la sorcière Xayide, qui tente de prendre son contrôle en incitant Bastien à formuler des vœux pour que sa machine à souvenir lui fasse oublier la mission confiée par l’impératrice.

Des antagonistes à l’inspiration douteuse…
Très douteuse…

À l’exception de Thomas Hill qui reprend le rôle de l’antiquaire M. Koreander, le casting est entièrement remanié. Bastien est cette fois-ci joué par Jonathan Brandis (Ça – Il est revenu, Ladybugs, Sidekicks) tandis qu’Atreyu arbore un style indien sous les traits de Kenny Morrison. Le film adopte un ton plus léger et moins sombre, avec des musiques qualitatives mais moins iconiques. De leur côté, les personnages arborent des costumes bien plus kitsch, comme l’oiseau humanoïde Nimbli et ses longues plumes blanches, Triface et ses multiples visages ou encore ces espèces d’insectes géants à la face tout simplement hideuse.

L’impératrice de nouveau en danger.
Une coopération qui fait plaisir à voir.

Le principal intérêt du film réside dans le duo formé par Bastien et Atreyu, qui coopèrent cette fois-ci directement avant que leur relation ne soit complexifiée par les manigances de Xayide, le héros ayant ensuite tendance à s’enténébrer. Interprété par John Wesley Shipp, le père de Bastien est quant à lui bien plus impliqué tandis qu’il comprend enfin l’importance du livre en enquêtant sur la disparition de son fils avant de réussir à communiquer avec lui à travers sa lecture. Une suite clairement en deçà, mais qui ne manque pas de qualités.

 

 

L’Histoire sans Fin 3
Retour à Fantasia

 

Date de sortie : 27 octobre 1994 (Allemagne), 5 juillet 1995 (France)
Réalisateur : Peter MacDonald
Acteurs principaux : Jason James Richter, Melody Kay, Jack Black, Carole Finn, Ryan Bollman, Freddie Jones, Julie Cox
Genre : Fantastique, aventure
Nationalité : Américaine
Compositeur : Peter Wolf
Scénaristes : Karin Howard et Jeff Lieberman
Sociétés de production : CineVox, Dieter Geissler Filmproduktion, Studios de Babelsberg, Media Investment Club, Videal GmbH et Bibo TV Studiobetriebs
Budget : 25
millions de dollars

Une dernière aventure pour Bastien.

Sous la direction de Peter MacDonald, réalisateur de Rambo III mais aussi du futur Légionnaire, L’Histoire sans Fin 3 propose un tout nouveau scénario absent du roman avec un Bastien adolescent qui s’entend toujours aussi mal avec ses semblables, notamment Nicole, la fille de sa belle-mère. Il choisit alors de se réfugier à Fantasia pour échapper à un groupe d’élèves hostiles, connu sous le nom du gang des mauvais. Mais alors que ces derniers prennent possession du livre, le chaos s’abat sur Fantasia et Bastien cherche à retourner dans le monde réel pour le leur reprendre.

Un rendu qui ne fait pas vraiment hommage à son époque.
Un nouveau personnage que l’on retrouve dans la série animée.

L’intégralité du casting se voit une nouvelle fois remanié, à commencer par Bastien qui apparaît sous les traits de Jason James Richter, déjà connu pour son rôle dans Sauvez Willy. On trouve également un des derniers rôles de Freddie Jones (Elephant Man, Dune, Sailor et Lula), qui incarne le bibliothécaire, mais surtout un des tout premiers rôles de Jack Black (Demolition Man, Disjoncté, Mars Attacks), qui s’amuse dans son interprétation de Slip, leader du gang des mauvais qui passe son temps à railler Bastien en l’appelant « Balthazar ». Pour la première fois dans la saga, la majeure partie de l’aventure se déroule dans le monde réel, Bastien étant principalement accompagné de Falkor et d’un arbre humanoïde appelé Barky, tandis qu’Atreju est étrangement absent.

Jack Black dans toute sa splendeur !
Quand le concept de mauvais goût prend finalement tout son sens…

Réalisé par-dessus la jambe avec un budget rachitique, L’Histoire sans Fin 3 constitue une grosse série B qui se rapproche parfois du nanar. Pourvu de décors en carton et d’une bande originale bercée par un rock douteux, le film accumule les couleurs flashy et les effets spéciaux totalement surfaits. Le rendu des personnages façon Tortues Ninja III est assez consternant, la palme de l’immondice revenant sans doute au personnage à la grosse tête, qui ressemble à un mauvais clonage du docteur Neo Cortex de Crash Bandicoot. Un film passable confirmant qu’il était grand temps de s’arrêter !

Nosferatu le Vampire (1922) le classique de Murnau vu cent ans après

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Date de sortie : 16 février 1922 (Pays-Bas),
27 octobre 1922 (France)

Réalisateur : Friedrich Wilhelm Murnau
Acteurs principaux : Max Schreck, Gustav von Wangenheim, Alexander Granach, Greta Schröder, Georg H. Schnell, Ruth Landshoff
Genre : Épouvante

Nationalité :
Allemande

Compositeur : Hans Erdmann
Scénariste : Henrik Galeen
Société de production : Prana Film Berlin GmbH
Budget : non communiqué

Un duo qui n’est pas au bout de ses surprises.

Adaptation du Dracula de Bram Stoker réalisée par Friedrich Wilhelm Murnau en 1922, Nosferatu le Vampire fait partie des œuvres culte les plus anciennes de l’histoire du cinéma. Pionnier du genre de l’épouvante, le réalisateur puise dans l’expressionnisme allemand pour exprimer la distorsion des objets et des corps, les visages et les décors arborant des formes dérangeantes à plusieurs reprises. Le scénario prend place en 1838 alors que le jeune clerc de notaire Thomas Hunter part en Transylvanie pour vendre une propriété à un mystérieux comte résidant dans un château. Apercevant une image représentant la femme d’Hunter durant la transaction, il commence à répandre le chaos en cherchant à se l’approprier.

Cacher une partie du visage pour mieux suggérer l’effroi.
Un regard implacable.

Film muet réalisé en noir et blanc, Nosferatu le Vampire alterne des textes racontant l’histoire avec des prises de vue en vingt-quatre images par seconde. Originellement teinté, il tombe toutefois à seize images par seconde pour une durée d’une heure trente. Le jaune est par exemple utilisé pour exprimer le jour et la lumière, le vert et le bleu représentent la nuit tandis que le rose fait office de lever ou de coucher du soleil. Le film ayant été tourné de jour, les couleurs servent à donner un repère visuel pour compléter les indices contextuels que sont, par exemple, les lampes ou les bougies allumées. Utilisant efficacement les jeux d’ombres et de lumières, le film use de temps à autres du stop-motion ou de l’image en négatif.

Un faciès des plus effrayants.
Un plan devenu iconique !

Certains plans marquants expriment redoutablement l’horreur, comme ce moment où Thomas Hunter entrouvre une porte pour apercevoir le comte qui le fixe au loin. Malgré l’âge, Nosferatu le Vampire conserve une saveur unique grâce à des compositions donnant l’illusion qu’une seule et unique musique berce l’intégralité du métrage. Le film traite bien sûr du thème du mal, mais aussi de l’étranger et du désir sexuel avec l’épidémie de peste et le sacrifice d’Ellen. Les producteurs n’ayant pas pu s’acquitter des droits d’auteur, le comte porte ici le nom d’Orlock tandis que la patronyme Nosferatu serait dérivé du roumain « nesuferitu », désignant alors l’innommable, le démon.

Le démon observe depuis sa prison.
Une fin étincelante.

Ayant engendré un puissant héritage, le film obtient un remake en 1979 par Werner Herzog intitulé Nosferatu Fantôme de la Nuit alors que Tobe Hooper s’en inspire la même année pour Les Vampires de Salem, basé sur un roman de Stephen King. Si E. Elias Merhige réalise en 2000 une adaptation romancée du tournage du film intitulée L’Ombre du Vampire, Tim Burton fait une référence à Nosferatu le Vampire dans plusieurs de ses films, comme dans le plan final de la fenêtre d’Edward aux Mains d’Argent ou par l’intermédiaire du personnage incarné par Christopher Walken dans Batman Returns, dont la noirceur lui fait porter le nom de Max Shreck, interprète du comte Orlock dans le film de Murnau.

Des combats de boss mythiques.
Une inspiration très éclectique.

Outre le remake de Robert Eggers sorti en 2024, le personnage de Nosferatu reste fortement représenté dans la pop culture. Sur Super Nintendo, on trouve par exemple le vampire à tête de rongeur Nosfera dans Secret of Mana, les vampires Nosfe et Ratu dans Illusion of Time ou encore un jeu Nosferatu au gameplay inspiré de Prince of Persia. Sur PlayStation, un des boss de Castlevania Symphony of the Night s’appelle le comte Orlox tandis qu’une invocation diabolique de Final Fantasy VIII porte le nom de Nosferatu. De son côté, Resident Evil Code Veronica nomme Nosferatu un boss ayant subi des expériences lui faisant sortir des pattes d’insecte dans le dos. Un incontournable aux influences multiples !

thequantumranger: Resident Evil Challenge [5]...

Wicked, de Jon Murray Chu

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Date de sortie : 20 novembre 2024 (Indonésie, Corée du Sud, Philippines), 4 décembre 2024 (France)
Réalisateur : Jon M. Chu
Acteurs principaux : Ariana Grande-Butera, Cynthia Erivo, Jonathan Bailey, Ethan Slater, Marissa Bode, Michelle Yeoh, Jeff Goldblum
Genre : Fantastique, musical 

Nationalité : Américaine
Compositeurs : John Powell et Stephen Schwartz
Scénaristes : Winnie Holzmannote et Dana Fox
Société de production : Marc Platt Productions
Budget : 150
millions de dollars

« Les gens naissent-ils méchants ? Ou la méchanceté leur est-elle imposée ? »

Préquel du Magicien d’Oz réalisé par Jon M. Chu (GI Joe Conspiration, Jem et les Hologrammes, Insaisissables 2), Wicked constitue une adaptation du premier acte de la comédie musicale éponyme de Stephen Schwartz et Winnie Holzman débutée à Broadway en 2003, elle-même basée sur le roman de Gregory Maguire sorti en 1996. Le scénario est centré sur le passé d’Elphaba, jeune femme née avec une peau verte sous les traits de Cynthia Erivo (Les Veuves, Pinocchio) venue accompagner sa sœur paraplégique pour son entrée à l’université. Elle se retrouve vite en concurrence avec son Galinda, jeune blonde d’une grande popularité interprétée par Ariana Grande (Zoolander 2, Don’t Look Up Déni Cosmique).

Des animaux particulièrement bien animés.
Des chorégraphies très réussies !

Jouée par Michelle Yeoh (Everything Everywhere All at Once, Avatar La Voie de l’Eau, Mystère à Venise), la doyenne des études de sorcellerie Madame Morrible réalise l’étendue des pouvoirs d’Elphaba et tente de la prendre sous son aile pour qu’elle puisse un jour assister le magicien d’Oz, brillamment incarné par Jeff Goldblum (La Mouche, Indépendance Day, Jurassic World Le Monde d’Après). Devenant rapidement le bouc émissaire de l’université à cause de son apparence et de la peur engendrée par ses maladresses, Elphaba finit par se lier d’amitié avec Galinda bien que tout les oppose.

Une écriture de qualité pour des séquences d’anthologie.
Un duo des plus charismatiques.

Très bien réalisé et pourvu de jolis décors fantastiques, Wicked rappelle partiellement Harry Potter pour son école autour de la magie et contrairement aux Animaux Fantastiques, il parvient à développer une intrigue et à maintenir un bon rythme tout au long de ses deux heures trente. La remise en question du manichéisme y est intelligemment introduite, entre Galinda qui se comporte comme une écervelée, Elphaba qui est d’emblée présentée comme mauvaise et l’escroquerie autour du magicien. Film musical de grande qualité, il est parsemé de nombreuses chansons entièrement doublées en français. Un bon classique dont on attend impatiemment la suite !

Sonic 3 : le hérisson toujours en forme ?

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Date de sortie : 20 décembre 2024 (États-Unis), 25 décembre 2024 (France)
Réalisateur : Jeff Fowler
Acteurs principaux : Jim Carrey, James Marsden, Tika Sumpter, Krysten Ritter, Alyla Browne
Genre : Comédie, action, animation
Nationalité : Américaine
Compositeur : Tom Holkenborg
Scénaristes : Patrick Casey, Josh Miller et John Whittington
Sociétés de production : Blur Studio, Original Film, Paramount Pictures, Marza Animation Planet et Sega Enterprises Ltd.
Budget : 122 millions de dollars

Le nouveau trio face à une nouvelle menace.

Sorti quelques mois après la très dispensable série Knuckles, Sonic 3 reste dans la droite lignée de ses prédécesseurs en offrant un spectacle dynamique saupoudré d’humour et d’effets spéciaux. Coulant des jours paisibles auprès de Tom et Maddie, le hérisson bleu fait face à une nouvelle menace avec l’arrivée de Shadow, alter ego capable de flotter dans les airs et de se téléporter à grande vitesse, qui se trouve libéré de la prison où il était retenu depuis une cinquantaine d’années. Sonic, Tails et Knuckles forment alors le trio idéal pour en venir à bout tandis que les créations du Docteur Robotnik sont étrangement détournées.

Shadow the Hedgehog !
Jim Carrey toujours à fond !

Divertissement toujours aussi efficace, Sonic 3 comporte un casting similaire au sein duquel Krysten Ritter (Confessions d’une Accro du Shopping, Big Eyes, El Camino) vient rejoindre les habituels James Marsden et Tika Sumpter en tant que capitaine Rockwell. Jim Carrey est plus que jamais à l’honneur car en plus d’Ivo Robotnik, il apparaît également sous les traits de son grand-père Gerald, issu tout comme Shadow de Sonic Adventure 2, sorti en 2001 sur Dreamcast. L’occasion d’une collaboration inédite rajoutant un grain de folie à un scénario qui n’en manquait pourtant pas.

Un duo de mauvais augure.
Un background appréciable qui redonne de l’intérêt à l’intrigue.

Correctement réalisé, ce troisième film réunit tous les ingrédients de la bonne comédie familiale sans tomber dans le fan service gratuit. /!\ SPOILERS /!\ Prenant de bout en bout, il apporte même une petite touche dramatique avec des flashbacks mettant en scène Maria, petite-fille décédée de Gerald Robotnik. Moins nombreux que dans Sonic 2, les clins d’œil restent présents avec un duo auquel il était difficile d’échapper entre Super Sonic et Super Shadow. Jouant parfaitement son rôle d’adaptation pop-corn, Sonic 3 tease déjà le prochain volet en dévoilant la présence de Metal Sonic et Amy Rose dans la scène inter-générique.

 

Maman j’ai raté l’Avion : un film cultissime sublimé par sa suite

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Maman, j’ai raté l’Avion

 

Date de sortie : 16 novembre 1990 (États-Unis), 19 décembre 1990 (France)
Réalisateur : Chris Columbus
Acteurs principaux : Macauly Culkin, Joe Pesci, Daniel Stern, John Heard, Catherine O’Hara, Roberts Blossom, John Candy
Genre : Comédie
Nationalité : Américaine
Compositeur : John Williams
Scénariste : John Hughes
Sociétés de production : Hughes Entertainment, présenté par 20th Century Fox
Budget : 18 millions de dollars

La maison iconique des McCallister.

Comédie de Noël parmi les plus culte des années 1990, Maman j’ai raté l’Avion place Macaulay Culkin (My Girl, Richie Rich, Richard au Pays des Livres Magiques) dans la peau de Kevin McCallister, enfant de huit ans qui se retrouve seul chez lui alors que ses proches se sont envolés pour des vacances parisiennes. Réalisé par Chris Columbus (Madame Doubtfire, L’Homme Bicentenaire, Harry Potter à l’École des Sorciers), il dépeint les habitudes des membres d’une grande famille américaine avec beaucoup d’humour la veille de leur départ, ces derniers déambulant à presque vingt dans l’emblématique maison de la banlieue de Chicago.

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Les cris face à l’écran typiques des années 90.
« Jamais je n’accepterai que tu dormes dans mon pieux, même si tu me léchais les pieds, c’est clair ? »

Le casting se compose notamment de John Heard (CHUD, Big, Dans la Ligne de Mire) et Catherine O’Hara (After Hours, Beetlejuice, Wyatt Earp) pour Peter et Kate McCallister, les parents de Kevin. De leur côté, Joe Pesci (Raging Bull, L’Arme Fatale 2, Les Affranchis) et Daniel Stern (CHUD, Frankenwinnie, Very Bad Things) incarnent Harry et Marvin, deux bandits projetant de piller l’ensemble des maisons pendant l’absence des habitants. S’ajoutent à eux Roberts Blossom (L’Évadé d’Alcatraz, Always, Mort ou Vif), qui interprète le père Marley, voisin à la sinistre réputation, ainsi que John Candy (Splash, La Folle Histoire de l’Espace, Rasta Rockett) pour un petit rôle de musicien.

« Tu peux garder la monnaie, ça ne me dérange pas ! »
Une sous-intrigue plus que bienvenue.

Reposant une bonne partie de son humour sur l’énormité de la situation, Maman j’ai raté l’Avion multiplie les gags typiques de son époque avec des cris en plein écran, un enfant de huit ans qui se débrouille seul chez lui en plus d’avoir une tchatche pas possible et des parents qui se confrontent aux joies de la bureaucratie alors qu’ils cherchent un vol pour rentrer. De très bonne facture, les dialogues laissent une belle place au langage cru et aux punchlines, y compris lors de la scène fictive des Anges aux Âmes Impures, parodie du film de gangster des années 1930 Les Anges aux Figures Sales. Sa réutilisation lors de la visite du livreur de pizza et d’un des voleurs symbolise à elle seule toute la pertinence de l’absurdité du scénario. Séquence la plus connue de toutes, la défense de la maison piégée regorge quant à elle de gags tous aussi inventifs les uns que les autres entre la poignée incandescente, le lancer de pots de peinture et la tarentule sur le visage.

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Des gags qui s’enchaînent à tire-larigot !
La maison aux mille dangers !

En parallèle de l’aspect comique se dégage également le thème de la séparation et des retrouvailles familiales. Parsemé de musiques touchantes composées par John Williams (Indiana Jones et la Dernière Croisade, Né un 4 Juillet, Hook), le film propose une réflexion sur la solitude et le sens du pardon, notamment avec la figure du père Marley, qui finit par retrouver son fils dans un grand moment d’émotion. Les musiques à connotation religieuse respirent aussi l’esprit de Noël, Maman j’ai raté l’Avion ayant fortement popularisé le chant ukrainien « Chtchedryk » de Mykola Léontovytch. Auréolé d’une réalisation des plus efficaces, il s’impose alors comme un des films de Noël les plus emblématiques de son époque.

 

Maman,
j’ai encore raté l’Avion

 

Date de sortie : 20 novembre 1992 (États-Unis), 16 décembre 1992 (France)
Réalisateur : Chris Columbus
Acteurs principaux : Macauly Culkin, Joe Pesci, Daniel Stern, Tim Curry, Rob Schneider, Brenda Fricker, Eddie Bracken
Genre : Comédie
Nationalité : Américaine
Compositeur : John Williams
Scénariste : John Hughes
Sociétés de production : Hughes Entertainment, présenté par 20th Century Fox
Budget : 2
8 millions de dollars

Une famille toujours aussi soudée !

Suite directe sortie deux ans plus tard, Maman j’ai Encore raté l’Avion prend place le Noël suivant avec une famille McCallister toujours aussi débordée qui s’apprête à partir à Miami. Reprenant volontairement la structure de son prédécesseur, le film esquive efficacement le piège du copier-coller avec une formule qui laisse parfois croire que tout va se dérouler de la même manière. Il s’agit en réalité d’un leurre, et ce dès les premiers instants avec une mise en scène qui amène à penser que Kevin a encore été oublié alors qu’il n’en est rien. Mais dans la précipitation à l’aéroport, ce dernier suit une personne qu’il croit être son père et s’envole malencontreusement pour New York. Ayant conservé le sac de son père ainsi que sa carte de crédit, il visite alors la ville et s’offre carrément une chambre au prestigieux Plaza Hotel.

La plus belle des équipes de vainqueurs !
« Sors tout de suite de là sale petit pervers ou je te flanque la baffe du siècle ! »

Toujours réalisé par Chris Columbus et rythmé par les musiques de John Williams, Maman j’ai Encore raté l’Avion conserve un casting de haut niveau avec les comédiens principaux qui reprennent tous leurs rôles. Le film gagne toutefois fortement en intérêt grâce à la présence de Tim Curry (Legend, À la Poursuite d’Octobre Rouge, Ça – Il est revenu), qui incarne un concierge suspicieux au sourire railleur savoureusement dérangeant. Il est secondé par Dana Ivey (Bons Baisers d’Hollywood, La Famille Addams, Nuits Blanches à Seattle) et par Rob Schneider (Demolition Man, Judge Dredd, Piège à Hong Kong) dans l’un de ses tous premiers rôles. On trouve aussi le propriétaire du magasin de jouets Monsieur Duncan, marquant un des derniers rôles d’Eddie Bracken, ainsi qu’un célèbre caméo de Donald Trump, à l’époque propriétaire du Plaza Hotel.

« Salut, camarade ! »
How could you not like Curry?
Un sourire de psychopathe comme seul Tim Curry sait le faire !

Parmi les meilleures suites de films de son époque, Maman j’ai Encore raté l’Avion parvint à sublimer la formule du premier film en amplifiant la portée de nombreuses situations. On y retrouve les mêmes types de gags dans le contexte d’une immense ville en lieu et place du semi huis clos que constitue la maison des McCallister. Le scénario va toujours plus loin dans les improbabilités alors que Kevin tombe nez à nez avec Harry et Marvin, qui viennent tout juste de s’échapper de prison pour se retrouver dans exactement le même quartier. Si la défense de la maison en travaux de son oncle enchaîne les pièges avec une violence parfois proches d’un Mortal Kombat, le passage le plus exquis reste celui où Kevin se sert d’un nouvel extrait des Anges aux Âmes Impures pour ridiculiser le personnel de l’hôtel. Une scène d’une absurdité magistrale qui souligne parfaitement le grand talent de Tim Curry, dont les différents faciès se savourent sans modération.

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« Mets-toi à genoux et dis-moi que tu m’aimes ! »
Fatality !

De la même manière que son prédécesseur, le film va au-delà de la simple comédie familiale en proposant des moments touchants porteurs des valeurs de l’esprit de Noël. Le personnage de Kevin montre qu’il murit dans sa conversation avec Monsieur Duncan, qui lui offre deux colombes symboliques avant de permettre à sa famille de passer un Noël couvert de magnifique cadeaux. Logiquement absent du scénario, le père Marley laisse alors sa place à une dame aux pigeons interprétée par Branda Fricker, avec qui il se lit d’amitié avant de lui remettre un des oiseaux. Concluant un diptyque ayant marqué toute une génération, Maman j’ai Encore raté l’Avion s’impose aisément comme un des films de Noël les plus intenses de l’histoire.

Mufasa Le Roi Lion, de Barry Jenkins

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Mufasa : Le Roi Lion - Film 2024 - AlloCinéDate de sortie : 18 décembre 2024 (1h 58min)
Réalisateur : Barry Jenkins
Comédiens de doublage : Tahar Rahim, Gwendal Marimoutou, Jamel Debbouze, Alban Ivanov, Daniel Kamwa, Rayane Bensetti, Anne Sila
Genre : Aventure
Nationalité : Américaine
Compositeurs : Dave Metzger, Nicholas Britell et Pharrell Williams
Scénariste : Jeff Nathanson
Sociétés de production : Walt Disney Pictures et Pastel Productions
Budget : 200
 millions de dollars

Simba et sa fille Kiara.

Préquel de l’adaptation en images de synthèse du Roi Lion sortie en 2019, Mufasa Le Roi Lion lève le voile sur le passé du père de Simba dans une toute nouvelle histoire racontée par Rafiki à Kiara, qui marque la première apparition de cette dernière dans un long métrage d’animation depuis Le Roi Lion 2. Semblable à celui du Petit Dinosaure, le scénario montre plusieurs troupeaux vivant dans des zones arides à la recherche d’une terre luxuriante, qui s’avère être la future Terre des Lions. D’abord enfant, Mufasa se retrouve séparé de ses parents et sauvé par Taka, un autre lionceau avec qui il se lie d’amitié.

La rencontre de deux frères.
Un antagoniste assez lisse mais non sans charisme.

On suit alors les mésaventures des deux personnages, d’abord enfants puis jeunes adultes, rapidement confrontés à un troupeau de lions blancs menés par Kiros, antagoniste qui cherche à régner sur ses semblables. Opérant un parallèle bienvenu entre passé et présent avec Kiara et Mufasa qui s’inquiètent pour leurs parents respectifs, le film traite des thèmes de la trahison et de ce qui fait la valeur de devenir roi. Tandis que le jeune Rafiki guide les héros vers l’arbre qu’il a aperçu dans ses rêves, Sarabi et Zazu s’invitent dans le récit, accompagnés par les commentaires de Timon et Pumbaa.

Sur le chemin de la Terre des Lions.
Un personnage touchant qui casse d’autant plus le manichéisme.

Personnage phare de Mufasa Le Roi Lion, Taka est présenté comme un être sensible pouvant provoquer l’empathie, blessé par la préférence de Sarabi pour son frère, et dont la lâcheté le conduit à le trahir avant de regretter son geste. Recevant sa cicatrice en sauvant une nouvelle fois Mufasa malgré sa rancœur, il n’adopte le nom de Scar qu’à la toute fin et effectue plusieurs clins d’œil au Roi Lion en agrippant Mufasa. Pourvu d’une réalisation mieux maîtrisée que son prédécesseur, le film est également porté par de superbes reprises musicales des compositions d’Hans Zimmer, dont les variations font directement écho aux passages les plus intenses du film de 1994. On trouve aussi des chansons de qualité comme « Moi qui rêvais d’avoir un frère », « Bye bye », « Il n’y a qu’un roi » et « La trahison ».

De très jolis paysages.
Un environnement neigeux très présent.

Du côté des doublages, Jean Reno et Michel Lerousseau laissent leur place à Tahar Rahim et Gwendal Marimoutou pour Mufasa et Scar. Rayane Bensetti, Anne Sila, Jamel Debbouze, Alban Ivanov et Daniel Kamwa reprennent quant à eux leurs doublages de Simba, Nala, Timon, Pumbaa et Rafiki. Tandis qu’Aurélie Konaté (Ralph 2.0, As Dusk Falls, Wish Asha et la Bonne Étoile) assure la voix de Sarabi, Zazu est cette fois-ci interprété par Alexis Tomassian (La Bande à Dingo, The Batman, Death Note). Terminant sur la naissance de Kion, petit frère de Kiara protagoniste de la série animée La Garde du Roi Lion, Mufasa Le Roi Lion s’impose comme un préquel très appréciable pour tout amateur de la Terre des Lions.