Résumé du film
Caleb, 24 ans est un jeune programmateur d’une des plus grandes entreprises informatique du monde. Le jeune homme gagne à un concours pour passer une semaine dans un lieu retiré du monde, à la montagne appartenant à Nathan, un homme solitaire et PDG de l’entreprise dans laquelle travaille Caleb. Il y découvre qu’il va devoir participer à une étrange expérience : il devra interagir avec la première intelligence artificielle au monde prenant les traits d’une jeune femme robot. A partir de là, Caleb devra déterminer si oui ou non, cette machine a une conscience.
Infos sur le film
Réalisé par Alex Garland
Avec Domnhall Gleeson, Alicia Vikander, Oscar Isaac
Genre : Science fiction
Nationalité : Britannique
Durée du film : 1h50 environ
Avertissement, des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Après Transcendance, Her, Robocop, Chappie, Interstellar, Les nouveaux héros, I robot, plus récemment Avengers l’ère d’Ultron, le sujet continue encore de faire parler de lui : une intelligence artificielle peut elle ressentir les émotions humaines ? Le robot pourrait il un jour remplacer l’être humain ? Le sujet fait froid dans le dos mais, une fois de plus, vu l’avancée technologique, cela pourrait peut être bien finir par devenir réalité. En attendant, intéressons nous particulièrement à notre film. En vue de sa bande annonce, sa bande annonce, on peut déjà dire que l’ambiance se tourne entre un mix du film Her et Transcendance. Mais, qu’est ce qui fait qu’Ex machina se démarque des autres films traitant du même sujet ?
C’est avec ces quelques mots que le réalisateur d’Ex machina, Alex Garland parle de son film. Scénariste des films 28 jours plus tard, Sunshine, Dredd ou bien Never Let me go, ce romancier se lance dans la réalisation pour la toute première fois. Ex machina est le genre de film qui donne envie de parler de son sujet dès la sortie de projection. Seulement le film risque de ne pas plaire à tout le monde. »’L’approfondissement de son thème par exemple est bien trop allégé alors que le spectateur s’attendait à quelque chose de plus poussé, plus riche, plus approfondit. Mais ce qu’on ne peut pas reprocher au film c’est son esthétisme, son ambiance, sa gestion des images, des plans, voir des musiques »’. L’intrigue du film faisant place dans un seul et même lieu « un centre de recherches caché au milieu de nulle part » Ex machina est oppressant, angoissant tout en étant fascinant. Ca ne plaira pas à tout le monde. C’est un film très spécial avec un rythme lent mais intéressant. Attention, je ne dis pas que, parce que le film est lent, vous allez vous endormir dès les premières minutes. »’Notre histoire est assez posée, calme, mystérieuse et on se retrouve très vite captivé. Comme si nous assistions à un documentaire sur cette avancée technologique qu’est la naissance d’un robot capable de reproduire les gestes d’un humain mais aussi de ressentir des émotions »’. Ce qui ne nous empêche pas pour autant d’éprouver une sorte d’angoisse similaire par exemple au film Alien ou bien plus récemment Gravity. Notre intrigue se déroule dans un centre de recherche ressemblant beaucoup à une forteresse high tech isolée. Les décors à l’intérieur sont magnifiques mélangeant le style moderne au style futuriste.
Notre film commence très rapidement et ne prendra pas vraiment le temps de vous présenter notre personnage principal qui sera plus développé par la suite. Nous le voyons sur son lieu de travail et apprendre qu’il a donc gagné un concours lui permettant de passer une semaine avec le PDG de sa société qui travaille sur un projet qui révolutionnera le monde. Nous changeons ensuite de lieu pour aller dans un endroit plus confiné, isolé de tout. C’est l’acteur Domnhall Gleeson »vu dans l’excellente comédie romantique Il était temps » qui interprète le rôle de Caleb, notre personnage principal, gagnant du concours. Un personnage fragile, humble, curieux et intelligent. Tout le contraire de Nathan « interprété par Oscar Isaac », le créateur de notre intelligence artificielle. Un homme mystérieux, mégalomane, complexe, prétentieux mais par contre censé dans ces propos. On sait dès le départ qu’il cache quelque chose à Caleb et n’est pas tout a fait honnête au départ sur les raisons pour lesquelles le jeune homme a été choisit. Le problème avec ces deux personnages c’est que l’un est détestable « Nathan » et l’autre n’arrive pas vraiment à susciter en nous de l’empathie. Tout s’oppose entre Nathan et Caleb. L’un est plus hermétique que l’autre. Nous continuons ensuite notre petit tour des personnages avec Ava « interprétée par la somptueuse Alicia Vikander », l’intelligence artificielle conçue par Nathan et que Caleb doit évaluer afin de dire si oui ou non, Ava à une conscience. J’ai trouvé ce personnage fascinant mais lui aussi, pas assez exploité alors qu’il avait un très fort potentiel. Chaque mouvement est réfléchi, un peu comme les déplacements très lents de Robocop. Un personnage déstabilisant lorsque l’on voit ses expressions faciales copiant complètement celles de l’homme mais aussi cette fascination qu’elle a de vouloir découvrir le monde. On est autant subjugué que touché par l’émotion qu’elle dégage. Pourtant, son personnage ne passera pas par ce sentiment prompt à l’être humain : la colère. L’actrice est rayonnante et c’est très déstabilisant de voir son apparence au début du film. Je me suis posé cette question pendant tout le film : comment se sont-ils débrouillé pour réussir à concevoir le corps d’Ava ? Très peu de tissu humain, un corps transparent laissant apparaitre son corps robotisé. Après plusieurs recherches, j’ai pu voir que le corps d’Ava était constitué de matériel organique et de synthétique. Sa texture est un mélange de silicone et de métal. Les interactions entre elle et Caleb sont touchantes, notamment leur première rencontre. C’est quand même le premier être humain autre que son créateur qu’Ava rencontre. Ca en devient philosophique, poétique, tournant presque à la romance. Les personnages font connaissance mutuellement, une amitié nait et des sentiments amoureux font leur apparition. Mais Caleb commence à se questionner : serait-il possible que Nathan est programmé Ava pour qu’elle tombe amoureux de Caleb ? A partir de là c’est une nouvelle question que ce pose le spectateur.
Ce qui fait qu’Ex machina se démarque des autres films traitant du même sujet c’est aussi du coté de la mise en scène. Le réalisateur ne cherche pas à nous en mettre plein la vue. Au contraire, il fait dans le soft et se focalise plus sur le thème de notre film et le coté très psychologique des personnages. On laisse tomber le film ou tout explose de partout et où la gravité finit par oublier notre robot. Ex machina est plus dans le genre film de science fiction indépendant. »’Techniquement très soigné, visuellement magnifique, intelligent scénaristiquement . On peut le dire, le film est parfaitement maitrisé du point de vu technique. Mais le problème c’est du coté de notre intelligence artificielle, Ava qui, contrairement au personnage de David dans l’excellent A.I Intelligence artificielle n’arrive pas à installer le malaise du fait des sentiments que le robot ressent »’. Il y a aussi cette relation entre Ava et Caleb qui commence pourtant très bien mais qui n’a aucune finalité et n’aboutit pas vraiment à ce qui était plus ou moins promis depuis le départ à savoir : une histoire d’amour entre un homme et une machine. Les sentiments, les jeux de regards sont pourtant là. Mais dans ce long métrage, le spectateur n’est pas à l’abri d’un rebondissement de dernière minute. Sera-t-il possible que ces deux êtres finissent par quitter le centre de recherche et vivre ensemble malgré leur différence ? Le film nous montre aussi qui de l’homme ou de la machine réfléchit le mieux. Mais surtout, qui parviendra à réaliser ses désirs ? Car le destin de nos héros est un grand point d’interrogation. On se demande comment tout cela se terminera.
Sans pour autant révolutionner le genre , ex machina n’en demeure pas moins un film de science fiction efficace et fascinant porté par un trio d’acteur remplissant leurs rôles à la perfection. Alicia Vikander est imprégnée par son rôle de robot innocent et rempli de pureté. Sa gestuelle mélange habillement la gestuelle robotique à celle d’un être humain. Le talentueux Oscar Isaac quand à lui est aussi intriguant qu’irritable. Dès le début on a du mal à cerner ce personnage. Quelles sont ses motivations ? Que cache-t-il à Caleb ? Domnhall Gleeson est lui aussi un très bon choix pour le rôle de ce programmateur sélectionné pour faire passer un test à l’inventeur de cette intelligence artificielle. Test nommé « test de Turing » et ayant pour but d’évaluer la faculté chez un robot à imiter la conversation humaine. Des acteurs investis mais une cruelle insuffisance d’émotion ne nous permet pas d’être autant émus que pour d’autres films du même genre. La musique est à l’image du film : mystérieux, poétique. Je n’avais pas aimé le film Her, le trouvant trop malsain. Même si Ex machina voit sa dernière partie tomber dans des séquences de nu n’ayant pas vraiment d’importance, j’ai trouvé le film bien plus pur que Her. En fin de film, la frustration est là. On sent que cette œuvre est incomplète, que le film manque d’un petit quelque chose pour être vraiment un chef d’œuvre. Ex machina est le genre de film dont on attend beaucoup chose et au final, c’est la frustration qui nous envahie.