Ex-Machina de Alex Garland

Synopsis

Avertissement : des scènes, propos ou images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence du grand patron à la montagne. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une très jolie femme robot prénommée Ava.

Alex Garland est un scénariste/réalisateur britannique mais surtout avant tout un scénariste vous connaissez sans doute les films suivants qu’il a écrits: La Plage, 28 jours Plus Tard, Dredd, Sunshine ou encore Never Let Me Go entre autres. Ex-Machina est son premier long métrage a la réalisation et on peut dire que c’est une belle réussite. Bien que le sujet fut déjà abordé, le cinéaste s’en sort plutôt bien dans ce film sur l’intelligence artificielle. On peut dire que Garland est à l’aise derrière la caméra et sait mettre en scène. Ce film est intéressant et nous tient en haleine, on a de de la compassion pour cette forme d’intelligence artificielle, et puis il faut dire que le film dispose d’un casting excellent, on en reparlera à la fin de cette critique.

Lorsque Caleb gagne un séjour a la maison de son patron à l’occasion d’une loterie au bureau, tout se passe bien au départ, il doit poser des questions à Ava, une création artificielle de son patron, mais quelque chose, un piège, se referme sur lui. Si bien que Caleb a des méfiances sur son patron et Ava le prévient que ce dernier n’est pas celui qu’il croit. Puis Caleb commence à développer des sentiments pour Ava, mais on se demande si c’est réciproque. La mise en scène de Garland est somptueuse, il filme de façon oppressante les moindres recoins de cette maison, et les coupures de courant volontaires apportent également un petit plus à cette ambiance. Le patron est difficile à cerner et on a du mal à décrypter son personnage, il est même inquiétant. Le film dégage une certaine lenteur, mais cela ne baisse en rien sa qualité, au contraire l’ambiance en est encore plus réussie. C’est sûr que le sujet n’est pas une première au cinéma et que ce qui est dit a déjà été entendu dans d’autres films du genre mais le film a un côté thriller avec une réalisation pleine de suspense qui le rend intéressant. Garland traite l’intelligence artificielle avec finesse et n’en fait pas des tonnes en restant dans un thriller sans effets spéciaux explosifs à outrance, les effets visuels sont d’ailleurs un point fort du film, rien à redire là-dessus.

Comme dit déjà oui Alex Garland est avant tout un scénariste, et donc c’est lui qui signe sa propre réalisation sans exagération il gère avec génie son écriture et sait comment aborder ce sujet correctement pour que le spectateur ne se lasse pas, bien sûr il y aura toujours des mécontents mais ça c’est une autre histoire. Les personnages sont traités intelligemment sans tomber trop dans le cliché et c’est vraiment agréable. C’est pas le plus grand film sur le sujet mais c’est un film distrayant fait par un réalisateur et scénariste ambitieux qui pour une première réalisation est loin d’être mauvais, oui il y a des petites erreurs c’est certain mais c’est largement satisfaisant. En plus le casting s’offre en personnage principal Domhnall Gleeson qui est très talentueux, découvert ici et livre une prestation très correcte, il joue Caleb, un jeune homme naïf, parfois un peu trop même, un personnage touchant. On n’oublie pas pour autant Oscar Isaac, un des comédiens très en vogue en ce moment dans le rôle du patron, très bon comme tous ses rôles, il est ici inquiétant et on se méfie beaucoup de lui. Pour finir pour ne pas dévoiler le casting entier, nous citerons Alicia Vikander, dans le rôle de Ava, elle est belle et on a de la pitié pour elle surtout quand on voit comment le patron traite ses créations, une actrice qui joue assurément bien. Pour ce qui est de la musique, Geoff Barrow et Benjamin Salisbury nous offrent des partitions électroniques aux tendances calmes, puis plus nerveuses sur la fin du film où l’action est plus présente. L’image et la musique nous offrent un joli rendu, une harmonie parfaite.

En bref, Alex Garland signe là un film de science-fiction pas forcément original, mais qui fonctionne parfaitement avec sa mise en scène sous forme de thriller SF et c’est réussi on passe un très bon moment de cinéma.

Relecture : Guillaume Musial

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